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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 13:20

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26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 16:52

Photo journal Sud-Ouest.

Communiqué de presse des Verts de Gironde.

LA TEMPETE 2009 : une catastrophe pas si « naturelle » que cela !

 

Le samedi 24 janvier, neuf ans et un mois après l’ouragan de 99, le cyclone Klaus a durement frappé notre région. Les dégâts matériels sont énormes mais grâce à la mobilisation des services de l’Etat, des collectivités, l’ensemble des services publics et à la solidarité citoyenne, les pertes humaines sont moindres.

 

Si la prudence est de mise bien sûr avant toute affirmation, la récurrence et la violence de ces événements ne font que renforcer pour nous la nécessité d’agir contre les causes du changement et dérèglements climatiques dont la réalité ne peut plus être niée.

En effet, Il n’échappe à personne que cette catastrophe qui touche encore une fois la Gironde et l'Aquitaine est une des conséquences  dramatiques du changement climatique. Evidemment, des mesures de protection telles que l’enfouissement des réseaux électriques peut permettre de réduire les désagréments causés par les tempêtes à venir mais nous considérons que l’urgence écologique impose une politique plus globale et volontariste.

 

Pour les Verts-Gironde, il est donc urgent que la France et l’ensemble des Pays industrialisés  prennent conscience du phénomène et mènent des politiques à la hauteur des enjeux avec des mesures concrètes pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre qui sont la véritable origine de ces dérèglements climatiques.

 

Après la tempête de 99, la canicule de 2003, la tempête, moindre, de 2004, la sécheresse de 2005 puis cet événement dramatique, (sans parler des événements en dehors de nos frontières) la succession de ces phénomènes vient confirmer que l’Aquitaine est une région très concernée par les phénomènes climatiques extrêmes où les conséquences d’ici moins de trente ans seront très visibles au quotidien.

 

L’ensemble de la société et les acteurs politiques, économiques et sociaux doivent se préparer à affronter une aggravation de la crise climatique. Les excès pluviométriques et la destruction de la forêt girondine rendent les inondations prévisibles. L’imperméabilisation des sols due à l’étalement urbain et la mauvaise gestion des zones humides augmentent les risques de désordre hydrologiques.

 

Dès maintenant, nous proposons que rapidement un plan de sauvegarde de la forêt en Aquitaine soit élaboré et que toutes les solutions soient en mises en oeuvre afin de pallier  aux dégâts énormes de la forêt, notamment le développement de la filière bois-énergie.

 

La crise passée, nous devrons tirer les conséquences pour reconsidérer les politiques d’aménagements du territoire et de transports notamment par l’abandon immédiat des projets autoroutiers, le secteur des transports routiers étant le principal contributeur des émissions de gaz à effet de serre.

 

Les Verts demandent, encore et toujours, que la lutte contre le changement et  dérèglements climatiques devienne l’axe majeur des politiques locales, nationales et européennes en envisageant une forme nouvelle forme de gouvernance.

 

 

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23 janvier 2009 5 23 /01 /janvier /2009 10:59

Nos enfants nous accuserons
envoyé par gaudusky

Le 21 Janvier, je suis allée au cinéma de Saint-Jean-Pied-de-Port pour assister à la projection du film "Nos enfants nous accuseront" et au débat qui a suivi.
Pour parler tout  à fait franchement, j'y suis allée à reculons, surtout soucieuse de soutenir les organisateurs de la soirée ainsi que les producteurs "bio" du canton et de ses alentours, Valérie et Chantal, les amies de la boutique Amalur et les personnes qui gravitent autour de l'AMAP http://www.developpementdurable.com/annuaire/boutique/3476/amap-saint-jean-pied-de-port.html.

Pourquoi ce manque d’enthousiasme de ma part ? Et bien, à 14 ans, j’avais déjà fait l’un de mes livres de chevet de  « Printemps silencieux », de la biologiste américaine Rachel Carson. Cet ouvrage terrifiant et angoissant, paru pour la première fois en 1962, était un cri d’alarme quant aux dégâts causés à la nature par l’utilisation des produits chimiques en agriculture. Très vite après, je me suis jetée sur des ouvrages aussi réjouissants que « Vous n’allez pas avaler ça ! » de Fanny Deschamps, « Avant que nature ne meure » de Jean Dorst, « Quelle Terre laisserons - nous à nos enfants ? » de Barry Commoner, « Un grand problème humain, l’humus » d’André Birre, « Les déserts » de Raymond Furon, j’en passe et un paquet d’autres meilleurs.

Alors, 41 ans et des poussières de militantisme plus tard, je ne regarde plus, je ne lis plus, et depuis un bail, que ce qui me fait plaisir. Je refuse de me prendre la tête, de me couper les jambes, de me faire monter des sanglots dans la gorge tout en restant là impuissante, les bras croisées.

Enfin  bref, j’ai quand-même vu ce film. On m’avait dit « Allez, fais un effort, vas-y,  tu verras, c’est terrifiant et revigorant à la fois ».

Et c’est vrai. Le film, dont le sujet est plus le dégât des pesticides sur la santé humaine que sur le milieu naturel, est terrible par les constatations et conclusions des cancérologues, des endocrinologues.  Cependant, une fois passée la scène d’ouverture, un peu grand spectacle genre annonce de l’apocalypse  et qui n’est pas sans rappeler le style d’ « Une vérité qui dérange », le film d’Al Gore, nous n’avons plus devant les yeux que des paysages à couper le souffle qui semblent ignorer le mitage pavillonnaire, des adultes rayonnants, généreux, intelligents et ouverts et des enfants que l’on croquerait volontiers (Michel Tournier ne dit-il pas que si l’on photographie les enfants, c’est que l'on n'a pas de le droit de les manger ?). Le tout en été et en automne dans un Gard  qui semble n’exister que sous le soleil. Sans oublier un maire charismatique et bourré d’humour, que l’on doit se retenir d’aller kidnapper pour venir l’installer dans sa propre commune. Ces paysages préservés et ensoleillés, cette micro société de rêve dont on se demande même si elle peut exister quelque part,  font qu’à la fin du film, vous n’êtes pas pris d’une irrépressible envie de courir vous jeter dans une rivière fort probablement polluée, malgré les témoignages de victimes ou de parents et amis de victimes, à vous arracher l’âme et le cœur.

Mais ce mariage des genres attire aussi l’attention sur le fait que ces deux réalités peuvent coexister et que souvent les agriculteurs et les personnes qui vivent à proximité de zones fortement traitées chimiquement ( dans le film, les images de traitements sur les pêchers sont hallucinantes) sont bien plus exposés aux maladies dites « environnementales » que ceux et celles qui vivent au cœur des grandes villes.

En ce qui me concerne, pour me donner encore un peu de cœur à l’ouvrage, je garderai de ce film l’image de deux petites filles en robe d’été courant et riant dans un champ rouge de coquelicots et la voix  de ce petit garçon qui, devant un cirque de montagne à l’incroyable beauté, s’étonne « Y’a pas de clown ! » La musique de la vie. Ne boudons pas notre tendresse.


Mais si la soirée fut aussi pour moi une grande émotion, c’est pour une raison plus personnelle. L’un des deux intervenants après la séance, Jon Harlouchet, est l’un des fondateurs de l’association BLE http://www.bio-aquitaine.com/content/view/69/180/ et le Vice-président de « Bio d’Aquitaine ».

Or, en 1975, j’avais organisé en mairie d’Uhart-Cize un débat sur l’agriculture biologique.

 A l’époque, le Pays Basque ne comptait qu’un seul agriculteur biologique déclaré, dont le fils a  depuis jeté l'éponge.

Max Crouau, ingénieur agronome travaillant pour l’association « Nature et Progrès » animait la soirée. Henriette et Bernard Charbonneau http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Charbonneau étaient venus soutenir le moral de troupes bien réduites.

 Dans la salle---- euh-----, un villageois d'Uhart-Cize et Mayie et Jean-Michel Harlouchet, les parents de Jon, éleveurs de vaches laitières, qui commençaient alors leur conversion à l'agriculture biologique. C'est ce soir là que j'ai fait leur connaissance et je  voue depuis une admiration sans borne à ces pionniers courageux et dont la sincérité ne fait aucun doute.
Le 21 Janvier de cette année, au cinéma de Garazi, il y avait 188 personnes dans la salle et l'on m'a dit qu'il y en avait à peu près autant lors d'une précédente projection. Le nombre d'agriculteurs bio a aussi augmenté depuis 1975, heureusement, même si cela est bien loin d'être aussi rapide qu'il serait hautement souhaitable.

Ca avance lentement, si lentement en comparaison des ravages commis par ailleurs! Mais ça avance. Sûrement, espérons le, tout en sachant qu'espérer ne suffit pas et que c'est à chacun de nous de se retrousser les manches, de bousculer ses habitudes.


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20 janvier 2009 2 20 /01 /janvier /2009 12:00
Un récent article

http://jenolekolo.over-blog.com/article-26742511.html


de ce blog disait la joie d'apprendre que des chasseurs avaient été déboutés de leur plainte pour diffamation envers Gérard Charollois , Président de la "Convention Vie et Nature pour une Ecologie Radicale".
Que du bonheur! Est-ce pour cette raison que tout de suite, les commentaires se sont tournés vers le vin? Le premier à avoir réagi étant Franc-Comtois bon teint, il a vite été question des vins de sa région. Et incorrigible, je n'ai pu m'empêcher de dire qu'en ce qui concerne la Franche-Comté, ma tendresse n'allait pas qu'à ses vins, mais aussi à ses écrivains, parmi lesquels Marcel Aymé, Louis Pergaud ( Ah, "De Goupil à Margot", "La guerre des boutons"!) et Bernard Clavel, dont nombre de livres m'ont transportée, particulièrement "Le silence des armes", bouleversant.
Je vous fais grâce des méandres qui m'ont amenée à être en mesure aujourd'hui de partager avec vous le texte et le dessin ci-dessous.
Disons simplement que je remercie mon frère, Jurassien d'adoption comme je suis moi devenue Basquaise "par chance et aussi par vouloir" selon la belle expression de Gilles Servat, pour ces superbes documents dont bien peu de personnes ont eu connaissance à ce jour.






Allocution de Monsieur Bernard CLAVEL après son intronisation
dans la Commanderie des Nobles Vins du Jura et Gruyère de Comté
le 10 Mai 1969 à GEVINGEY.




  Ma conception personnelle du métier d'écrivain étonne souvent les universitaires. Ils accueillent mes propos avec un sourire narquois quand je leur dis que je suis un artisan, et que je cherche à faire mon travail de façon à satisfaire mes lecteurs, exactement comme mon père s'appliquait à contenter ceux  qui venaient acheter la pain qu'il avait passé sa nuit à pétrir et à  cuire. Certains sont même allés jusqu'à prétendre que je parlais ainsi dans le seul but de les faire bondir et pour le plaisir de me placer très loin de leur propre famille. Si j'avais à ce point l'esprit de contradiction, me trouvant ce soir parmi des vignerons plus proches de ce qu'était mon père que de n'importe quel intellectuel, je m'efforcerais de donner de mon métier une définition susceptible de placer le romancier, le reporter ou le conteur aux antipodes de l'univers réservé à ceux qui oeuvrent pour que sorte de leurs caves cette boisson qui fait naître la joie au cœur de l'homme et qui est bien le seul sérum de vérité auquel nous serions disposés à nous soumettre.

              Cette boisson, on l'a, une fois pour toutes, baptisée le vin, et tous ceux qui essaient eux-mêmes de la baptiser sans lui changer son nom perdent le droit de s'appeler encore des vignerons.
   
              N'est-ce pas la preuve que ces hommes qui partagent leur vie entre le soleil des coteaux et l' ombre des caves exercent un art avec lequel on ne triche pas ?


              Un art avec lequel on ne triche pas, mais il me semble que si cette définition s'applique parfaitement au métier de vigneron, elle devrait tenter  bien des écrivains et leur dicter, sinon un style d'écriture, à tout le moins une règle d'approche de leur métier.


              Si cette règle me séduit, c'est sans doute que j'ai reçu, pour seul héritage, les mêmes biens que reçoivent les gens de notre terre,  c'est-à-dire quelque chose de solide, une chose qui n'est pas forcément palpable au sens où l'entendent ceux qui aiment par dessus tout à se pencher sur les lessiveuses depuis qu'on a cessé d'y faire bouillir le linge pour y entasser des imprimés que les gouvernements successifs s'ingénient, avec une persévérance exemplaire, à dévaloriser. Cet héritage, j'en ai toujours conservé quelques symboles que je place dans la pièce où je travaille. Il y a la serpe de mon père, il y a un rabot à pousser les moulures dont se servait le Père VINCENDON, ce vieil artisan lédonien qui m'a appris à aimer le bois ; il y a la lampe pigeon de ma mère, et puis, entré chez moi voici quelques années seulement, un de ces petits tonnelets que  les vignerons emportaient à la vigne, et qui vient de la cave de Pierres GRELET, du LOUVEROT.

              Le jour où Pierre m'a donné ce merveilleux objet, nous ne savions pas encore, ni lui ni moi, que ce serait précisément dans sa cave que nous tournerions une partie de l'Espagnol.

              Mais ce que je savais déjà depuis longtemps, c'est que, selon le mot d'Henri Pourrat, le tonneau témoigne du génie de l'homme tout autant qu'une machine électronique. Ce tonneau, qui fait des Gaulois, peuple envahi, des hommes plus intelligents que les Romains, peuple envahisseur, n'est-il pas le plus bel ambassadeur que l'un puisse rêver ?

              Regardez le, beau, rond du ventre, mais pas trop ; exact de lignes et de formes, il a été fait uniquement de douelles de bois posées côte à côte, et pourtant, il ne laisse pas fuir la moindre gouttelette du précieux liquide qu'on lui confie. N'avait-il pas du génie, l'artisan qui fabriqua le premier tonneau ?

             Voilà un ambassadeur capable, pour peu qu'on le mette sur la bonne pente, de s'en aller tout seul, roulant sa bonde, porter son message de bonne humeur et de paix vers les pays où nul soleil ne permet à la vigne de pousser.


              Voila une grosse caisse toute ronde, qui s'en va par les chemins, portant dans ses flancs ce qui fait la plus belle  musique de la terre.

              Depuis des années déjà, j'ai commencé d'écrire un texte à la gloire du tonneau. Rassurez-vous, je ne vous en imposerai pas la lecture, mais je voulais vous dire deux mots de ces objets qui sont, pour moi l'un des biens les plus précieux parce qu'ils me rappellent à chaque instant que les vraies richesses nous viennent tout droit de la terre, des bois, de ces bonnes grosses maisons bien assises sur un sol d'où monte une sève si généreuse qu'elle a fait de moi, comme de bien d'autres , un écrivain qui n'a que faire d'une imagination puisqu'il a des sens. Regarder, écouter, sentir, palper et goûter tout ce que m'ont offert la terre et les hommes de mon pays me suffit amplement, je ne vois pas pour quelle raison j'irais me  torturer à inventer quoi que ce soit.

              En quelque sorte, si l'on m'accusait de paresse, je n'aurais qu'à répondre : Mais adressez vos reproches à la terre trop généreuse du Jura, si elle ne m'avait pas tant donné, je serais bien obligé de chercher.

              Oh, je sais, vous allez me dire ; mais alors pourquoi l'avoir quittée? Je pourrais vous répondre qu'il arrive toujours un moment où il faut s'écarter de la corne d'abondance, si l'on veut éviter d'être étouffé sous le flot de richesses qu'elle déverse sur vous, mais ce serait faux. Comme beaucoup, je suis parti à un âge où l'on croit encore que les vraies richesses sont toujours par delà cette ligne qui fuit sans cesse devant vous et s'appelle toujours l'horizon. Certains font ainsi le tour du monde et reviennent très vite au même point. Je n'ai pas fait le tour du monde mais si mon métier me retient parfois assez loin de mon pays, du moins m'a-t-il permis de découvrir très vite que si je n'avais pas emporté un peu de notre terre du Revermont à la semelle de mes chaussures, je n'aurais jamais rien écrit qui vaille la peine d'être lu.

             Et nous sommes nombreux, peintres, sculpteurs, musiciens ou écrivains, qui devons tout à notre enfance et au sol qui l'a nourrie.


              Si vous voulez découvrir ces gens là, ne cherchez pas trop dans les guides comme celui de la France Littéraire par exemple. Vous y découvrirez que Marcel Aymé est un écrivain de l'Yonne ou de Monfort l'Amaury, mais surtout pas du Jura. N'ouvrez pas ce guide, vous bondiriez d'horreur à chacune des pages consacrées à notre terre. Et si le je condamne, n'allez pas croire que c'est par dépit. Je sais bien que de tels ouvrages ne sont pas faits pour des écrivains dont on ignore si leur oeuvre a une chance de leur survivre. Si j'en parle, ce n'est même pas pour défendre des auteurs que j'admire et qui n'ont pas besoin de telles paperasses pour être à leur place, c'est seulement parce que j'aime notre terre, et que je souffre chaque fois qu'on lui vole quelque chose et que Madame Marguerite Henry-Rosier avait autant de qualités pour rédiger le Guide du Jura littéraire, que j'en ai pour célébrer les mérites comparés de l'algèbre et de la trigonométrie, ce qui n'est pas peu dire.

             Mais revenons aux vraies richesses.

              Il y a dit-on, les grands buveurs de petits vins et les grands buveurs de grands vins. Moi, je suis un petit buveur, mais je bois plus volontiers l'eau d'une bonne source qu'une sombre piquette.

             C'est sans doute que l'eau des sources de chez nous a, en commun avec nos vins, une pureté qui m'est chère.

              Savagnin, affirme-t-on, vient de sauvage, diantre que cette source là est donc faite pour me réjouir. Car, en un temps où la civilisation s'appelle vin en boîte de fer ou de matière plastique, produits chimiques, cuisine en conserve, conditionnement et uniformisation de l'homme ; en un temps où la civilisation s'appelle bombe atomique ou guerre du pétrole et de l'or, quel est l'homme de cœur qui ne sent pas monter en lui une irrésistible envie de retourner à ces temps que l'on dit sauvages, où des Colas Breugnon de tous pays se battaient à grands coups de gueule pour savoir de quelle vigne venait le meilleur vin ?


              Mais ici, la seule bataille qu'il faille encore livrer, c'est celle qui permettra au véritable Vin du Jura, de triompher des produits qui doivent davantage à la chimie et à la publicité, c'est-à-dire au XXème siècle, qu'à la terre et à la tradition de nos vrais vignerons.

              Ces vignerons, c'est mon père qui m'a appris à les connaître. Il les avait connus lui-même en allant, avec son cheval, leur livrer du pain. Ayant cessé de pétrir, il avait gardé avec eux ces liens solides d'une amitié née de cet échange merveilleux du pain et du vin. Avec lui, chez ces gens là, j'ai fait mes premières vendanges.

             De Gevingey à Vernantois, le chemin n'est pas long, mais le soleil ne doit pas avoir les mêmes horaires, car nous pouvions, chaque année, vendanger dans l'une puis dans l'autre commune.

              L'un des vignerons s'appelait CARNET, l'autre MANGEIN. Tous deux portaient moustaches, tous deux avait de larges mains râpeuses, tous deux avait le même amour des mêmes choses simples et pures.

Ces hommes, dont les noms et la silhouette sont en moi, liés à ces années de l'enfance dont Jean GUEHENNO dit qu'elles marquent la couleur de notre âme, ces hommes qui avaient l'âge de mon père, s'ils vivent encore, n'ont plus que cinq années à patienter avant de fêter leur centième anniversaire. Cent ans, Mais il y a dans les caves du Revermont des vins qui ont dépassé cet âge et qui n'ont rien perdu de cette immense richesse que leur a donnée le terroir. Cent ans, mais il y a des marcs du Jura qui ont trois fois cet âge et qui ne demandent qu'à continuer de vieillir pour la joie de ceux qui viendront après nous.

             Car c'est là que nous devons placer notre espoir. C'est dans nos forêts et nos vignes que se trouve la plus belle des méthodes d'éducation. C'est à ce grand livre des simples où le vrai vin a sa place, que doivent s'instruire nos enfants, si nous ne voulons pas que le monde de demain soit peuplé d'insectes bizarres, aux têtes énormes, bourrées de chiffres et de formules, et dont les estomacs n'accepterons plus que des matières chimiques prédigérées, des insectes qui auront cessé d'être sensibles à la beauté.


            Ce soir, nous avons la chance d'être nombreux à partager  le vin de l'amitié. Pour ma part, je veux le boire en pensant à ceux  qui m'ont appris à l'aimer. Je veux le boire aussi en pensant au temps où, trop pauvre pour renouveler ma cave, je conservais une bouteille de vin jaune, une seule, qui venait de Pannessières.

            C'était le moment où j'écrivais l'Espagnol. Un soir, ayant terminé un chapitre où je parlais du vin jaune, le goût m'en vint si fort à la bouche que je fis part à ma femme de mon désir d'ouvrir cette unique bouteille. Comme elle ne comprenait pas, je lui demandai de lire ce que je venais d'écrire. Ayant lu, elle descendit elle-même chercher une bouteille. Je sais bien que ma femme, née dans une vigne au pied du Revermont, était une lectrice privilégiée. Les jeux étaient peut-être faussés, mais tout de même, ce soir là, j'ai éprouvé une de mes grandes joies d'auteur.

           Vous voyez, c'est au vin du Jura que je dois cette joie, je lui en dois bien d'autres, et il faudrait que j'écrive des milliers de pages, si je voulais rendre à cette terre merveilleuse, une infime partie de ce qu'elle m'a donné.


                                    Bernard Clavel

  Note de la blogueuse : "L'Espagnol" est un roman de Bernard Clavel, remarquablement adapté à la télévision par Jean Prat en 1967.





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18 janvier 2009 7 18 /01 /janvier /2009 14:41
Photo Wikipedia.

Quand on dit à Madame Anne Hidalgo, première adjointe au Maire de Paris,  que construire des tours partout où cela est possible dans la capitale, n'est pas forcément une excellente idée, il lui arrive de répondre "Notre-Dame, elle en a bien, des tours!

Bon, ce n'est pas parce que la "gauche" (mais l'est-elle encore, de gauche, la gauche?) dit de très grosses bêtises, que l'on va se mettre à voter à droite, mais avouez tout de même qu'il y a des coups de pied au cul qui se perdent!
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17 janvier 2009 6 17 /01 /janvier /2009 13:00

 Des chasseurs déboutés.


Le tribunal correctionnel de LYON, par jugement du 13 janvier 2009, relaxe le Président de la CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE du chef de diffamation, rejetant l’action introduite par dix sept fédérations départementales des chasseurs du Sud-Est de la France. Les parties civiles ainsi déboutées sont condamnées à payer à leur adversaire une somme de trois mille Euros sur le fondement des dispositions de l’article 472 du code de procédure pénale.
Les chasseurs avaient cru pouvoir faire citer, devant un tribunal correctionnel le président de la CVN qui avait rappelé dans l’un de ses éditoriaux, les faits suivant : « caillassage de député socialiste dans la Somme, occupations musclées de cols ardéchois, manifestations de rues dès qu’il est question de limiter le temps d’ouverture de la chasse, démagogie populiste pour capter des voix aux élections politiques, révisions des données ornithologiques pour proroger l’ouverture des tirs de grives caractérisent certaines structures militantes du monde de la chasse. Il se trouve même quelques animateurs de mouvements cynégétiques pour réitérer des délations en adressant aux autorités publiques des lettres demandant des sanctions disciplinaires pour délit d’opinion, faits d’une infime minorité ».
Or, ces faits sont vrais et au demeurant connus du public averti. Le délit de diffamation suppose l’imputation de faits mensongers de nature à porter atteinte à l’honneur d’une personne physique ou morale. Si les faits ci-dessus relatés attentent à l’honneur de ceux qui les commirent, force est bien de constater qu’ils ne sont nullement mensongers mais parfaitement avérés. Dès lors, l’action était vouée à l’échec . Si le but était d’imposer silence aux opposants à la chasse, d’accroître le climat de censure s’abattant sur le pays, d’inciter à la lâche pusillanimité, l’action des chasseurs aura l’effet inverse. Dire ce que l’on pense, relater les faits, éclairer la vie publique, dénoncer l’imposture d’une politique de protection de la Nature qui ne protège rien, dans le respect des personnes et de la vérité, ne constituent plus des droits acquis, mais des devoirs impérieux dans une société aseptisée, édulcorée, avachie moralement, une société de consommateurs.
 La CVN est un mouvement de citoyens militants qui proclament que l’Histoire ne s’est pas arrêtée et qu’il reste bien des conquêtes à accomplir, des révolutions à soutenir. Dans le passé, des femmes et hommes de mieux ont pris des risques considérables pour que l’injustice, les crimes, les abus ne demeurent pas ignorés. Nous leur devons de parler haut, fort et clair, sans diffamer qui que ce soit, comme sans trahir la vérité !
La vérité : Le loisir chasse n’a plus sa place ni moralement ni écologiquement dans ce monde et ce temps. L’animal n’est pas une chose, un objet, une machine, un jouet, mais un être sensible méritant notre bienveillante compassion. Il ne faut pas réformer la mort loisir mais l’abolir.
La CVN remercie maître Richard MALKA, notre avocat en cette affaire, conseil de nos amis de CHARLIE HEBDO, vainqueur notamment des censeurs religieux dans le litige des caricatures danoises, pour son concours efficace, compétent, en militant passionné qu’il est de la cause de la liberté d’expression qui triomphe ici.
 La CVN remercie aussi les très nombreux sympathisants qui sont venus la soutenir lors du procès lyonnais, le 4 novembre dernier. Ensemble, continuons le combat pour le vivant, pour la Nature, la biodiversité, le respect de l’animal être sensible, combat des idées, des valeurs, de l’éthique et non combat contre les hommes.
 CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE
http://www.ecologie-radicale.org/
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14 janvier 2009 3 14 /01 /janvier /2009 18:36

Photo prise ce jour chez mon frère et ma belle-soeur, dans le Jura.
Une mésange bleue au resto du coeur de la famille Cuisset-Perdriel.

Que cette mésange me pardonne si cette image me fait irrémédiablement souvenir de -----
Enfin, bon, trève de discours, j'assume ce qui suit.

Et pardon aux végétariens (dont je fais partie).



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13 janvier 2009 2 13 /01 /janvier /2009 17:00

NON à La LGV !


Vendredi 16 janvier 20h 30

Salle du trinquet

A

 Villefranque



Réunion organisée par les associations opposées aux lignes nouvelles et le Collectif des Associations de Défense de l’Environnement



Note de la blogueuse à l'intention des essssssssstrangers : Villefranque, c'est en Pays Basque et en Basque, ça se dit Milafranga.


Ci dessous, en 1914, le réseau de chemin de fer dans les Pyrénées Atlantiques et une partie des Landes de Gascogne.
Ca fait rêver, non? Quelle irrigation du territoire!
Depuis, la bagnole est passée par là et nous a aliénés. Nous sommes ses serviteurs et tout l'espace lui appartient.
Et maintenant, le TGV---
Si toutes ces lignes avaient été maintenues, entretenues et modernisées au fur et à mesure on pourrait vivre aujourd'hui à la campagne sans voiture.
Le "déménagement" du territoire n'a pas commencé hier, mais il s'accélère , avec entre autres, le démantèlement des services publics  la floraison des magasins à grande surface, etc.


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13 janvier 2009 2 13 /01 /janvier /2009 15:17
Communiqué de Presse des Verts d'Aquitaine.

Danger nucléaire : toutes les centrales sont en défaut !


Nous apprenons aujourd’hui par un communiqué du réseau Sortir du Nucléaire que les laboratoires de toutes les centrales nucléaires françaises, censés mesurer en continu les rejets radioactifs dans l'environnement, ont perdu leur agrément... Ces agréments sont actuellement suspendus ou refusés par quatre décisions de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), datées du 16 décembre 2008. Nous sommes stupéfaits du silence de l’ASN qui n'a pas rendu ces décisions publiques comme elle en a le devoir. Ce qui rappelle une nouvelle foi qu'il est inadmissible que la surveillance des centrales nucléaires ne soit pas faite par un organisme indépendant. Nous exigeons du Ministre en charge de l’énergie des réponses aux questions suivantes : • Qui réalise aujourd’hui les mesures exigées par les arrêtés autorisant EDF à exploiter les centrales ? • En quoi les laboratoires des centrales nucléaires ont ils été défaillants et depuis quand ? • Quelle est l’ampleur réelle des rejets radioactifs effectués par les centrales nucléaires ? Nous rappelons que depuis l'origine, le programme nucléaire français a été décidé et mis en oeuvre en dehors de tout débat national démocratique. Après des décennies d'opacité technique, financière et politique, et alors que les centrales arrivent en fin de vie, il est temps de lancer, sous arbitrage européen, une large consultation nationale sur les orientations de la politique énergétique française et la place du nucléaire. En ce qui concerne la centrale nucléaire du Blayais, vieillissante et mal située en bordure de l'Estuaire, nous demandons son arrêt définitif dans les meilleurs délais : depuis quelques années les incidents notables s'accumulent et la probabilité d'une catastrophe mettant en danger la population de la région n'est plus négligeable.

En savoir + 

http://www.sortirdunucleaire.org/



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11 janvier 2009 7 11 /01 /janvier /2009 12:00



Photo wikipedia.

Quand il fait froid, l'hiver, en plus des graines grasses pour les oiseaux de toutes sortes, j'aime bien mettre quelques morceaux de pommes, à l'intention toute particulière des merles noirs.
L'automne dernier a couvert les pommiers du verger de tant de fruits que j'ai pu, en plus des compotes et gelées et des dons par ci par là, mettre beaucoup de pommes à conserver au grenier. Bien entendu, même en faisant très attention, un certain nombre ont pourri. Depuis le début de la vague de froid, j'en pose plusieurs dehors,  à l'abri.
Vous imaginez la joie des merles! Ils en oublient même d'aller mettre le souk dans le compost pour y trouver des vers. C'est dire!
Maintenant, un aveu:
J'avais écrit ce court article il y a quelques jours. Je n'étais déjà pas très fière de moi. En effet, bien que je sois détentrice d'un appareil photo numérique depuis plus de deux ans et demi (très exactement depuis la manif pour la cohabitation Homme Ours, à Toulouse, le 3 Juin 2006), je suis toujours incapable de me débrouiller avec. Alors, j'ai recours ici à une photo Wikipedia.
Et voilà qu'en plus, Dupdup me fait la blague de publier sur son blog un article qui fait passer mon histoire de pommes pourries pour un jeu dans la cour des maternelles petite section première année ( vous savez, l'une de celles dont Monsieur Darcos pense que les seules activités tournent autour des couches et de la sieste---)! Pas sympa, ça Dudpup! Mais comme je suis magannime, j'invite tout le monde à aller voir à cette adresse :
http://www.leblogadupdup.org/2009/01/09/pic-epeiche-et-pic-mar/
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