
LA TEMPETE 2009 : une catastrophe pas si « naturelle » que cela !
Le samedi 24 janvier, neuf ans et un mois après l’ouragan de 99, le cyclone Klaus a durement frappé notre région. Les dégâts matériels sont énormes mais grâce à la mobilisation des services de l’Etat, des collectivités, l’ensemble des services publics et à la solidarité citoyenne, les pertes humaines sont moindres.
Si la prudence est de mise bien sûr avant toute affirmation, la récurrence et la violence de ces événements ne font que renforcer pour nous la nécessité d’agir contre les causes du changement et dérèglements climatiques dont la réalité ne peut plus être niée.
En effet, Il n’échappe à personne que cette catastrophe qui touche encore une fois la Gironde et l'Aquitaine est une des conséquences dramatiques du changement climatique. Evidemment, des mesures de protection telles que l’enfouissement des réseaux électriques peut permettre de réduire les désagréments causés par les tempêtes à venir mais nous considérons que l’urgence écologique impose une politique plus globale et volontariste.
Pour les Verts-Gironde, il est donc urgent que la France et l’ensemble des Pays industrialisés prennent conscience du phénomène et mènent des politiques à la hauteur des enjeux avec des mesures concrètes pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre qui sont la véritable origine de ces dérèglements climatiques.
Après la tempête de 99, la canicule de 2003, la tempête, moindre, de 2004, la sécheresse de 2005 puis cet événement dramatique, (sans parler des événements en dehors de nos frontières) la succession de ces phénomènes vient confirmer que l’Aquitaine est une région très concernée par les phénomènes climatiques extrêmes où les conséquences d’ici moins de trente ans seront très visibles au quotidien.
L’ensemble de la société et les acteurs politiques, économiques et sociaux doivent se préparer à affronter une aggravation de la crise climatique. Les excès pluviométriques et la destruction de la forêt girondine rendent les inondations prévisibles. L’imperméabilisation des sols due à l’étalement urbain et la mauvaise gestion des zones humides augmentent les risques de désordre hydrologiques.
Dès maintenant, nous proposons que rapidement un plan de sauvegarde de la forêt en Aquitaine soit élaboré et que toutes les solutions soient en mises en oeuvre afin de pallier aux dégâts énormes de la forêt, notamment le développement de la filière bois-énergie.
La crise passée, nous devrons tirer les conséquences pour reconsidérer les politiques d’aménagements du territoire et de transports notamment par l’abandon immédiat des projets autoroutiers, le secteur des transports routiers étant le principal contributeur des émissions de gaz à effet de serre.
Les Verts demandent, encore et toujours, que la lutte contre le changement et dérèglements climatiques devienne l’axe majeur des politiques locales, nationales et européennes en envisageant une forme nouvelle forme de gouvernance.
Le 21 Janvier, je suis allée au cinéma de Saint-Jean-Pied-de-Port pour assister à la projection du film "Nos enfants nous accuseront" et au débat qui a suivi.
Pour parler tout à fait franchement, j'y suis allée à reculons, surtout soucieuse de soutenir les organisateurs de la soirée ainsi que les producteurs "bio" du canton et de ses alentours,
Valérie et Chantal, les amies de la boutique Amalur et les personnes qui gravitent autour de l'AMAP http://www.developpementdurable.com/annuaire/boutique/3476/amap-saint-jean-pied-de-port.html.
Pourquoi ce manque d’enthousiasme de ma part ? Et bien, à 14 ans, j’avais déjà fait l’un de mes livres de chevet de « Printemps silencieux », de la biologiste américaine Rachel Carson. Cet ouvrage terrifiant et angoissant, paru pour la première fois en 1962, était un cri d’alarme quant aux dégâts causés à la nature par l’utilisation des produits chimiques en agriculture. Très vite après, je me suis jetée sur des ouvrages aussi réjouissants que « Vous n’allez pas avaler ça ! » de Fanny Deschamps, « Avant que nature ne meure » de Jean Dorst, « Quelle Terre laisserons - nous à nos enfants ? » de Barry Commoner, « Un grand problème humain, l’humus » d’André Birre, « Les déserts » de Raymond Furon, j’en passe et un paquet d’autres meilleurs.
Alors, 41 ans et des poussières de militantisme plus tard, je ne regarde plus, je ne lis plus, et depuis un bail, que ce qui me fait plaisir. Je refuse de me prendre la tête, de me couper les jambes, de me faire monter des sanglots dans la gorge tout en restant là impuissante, les bras croisées.
Enfin bref, j’ai quand-même vu ce film. On m’avait dit « Allez, fais un effort, vas-y, tu verras, c’est terrifiant et revigorant à la fois ».
Et c’est vrai. Le film, dont le sujet est plus le dégât des pesticides sur la santé humaine que sur le milieu naturel, est terrible par les constatations et conclusions des cancérologues, des endocrinologues. Cependant, une fois passée la scène d’ouverture, un peu grand spectacle genre annonce de l’apocalypse et qui n’est pas sans rappeler le style d’ « Une vérité qui dérange », le film d’Al Gore, nous n’avons plus devant les yeux que des paysages à couper le souffle qui semblent ignorer le mitage pavillonnaire, des adultes rayonnants, généreux, intelligents et ouverts et des enfants que l’on croquerait volontiers (Michel Tournier ne dit-il pas que si l’on photographie les enfants, c’est que l'on n'a pas de le droit de les manger ?). Le tout en été et en automne dans un Gard qui semble n’exister que sous le soleil. Sans oublier un maire charismatique et bourré d’humour, que l’on doit se retenir d’aller kidnapper pour venir l’installer dans sa propre commune. Ces paysages préservés et ensoleillés, cette micro société de rêve dont on se demande même si elle peut exister quelque part, font qu’à la fin du film, vous n’êtes pas pris d’une irrépressible envie de courir vous jeter dans une rivière fort probablement polluée, malgré les témoignages de victimes ou de parents et amis de victimes, à vous arracher l’âme et le cœur.
Mais ce mariage des genres attire aussi l’attention sur le fait que ces deux réalités peuvent coexister et que souvent les agriculteurs et les personnes qui vivent à proximité de zones fortement traitées chimiquement ( dans le film, les images de traitements sur les pêchers sont hallucinantes) sont bien plus exposés aux maladies dites « environnementales » que ceux et celles qui vivent au cœur des grandes villes.
En ce qui me concerne, pour me donner encore un peu de cœur à l’ouvrage, je garderai de ce film l’image de deux petites filles en robe d’été courant et riant dans un champ rouge de coquelicots et la voix de ce petit garçon qui, devant un cirque de montagne à l’incroyable beauté, s’étonne « Y’a pas de clown ! » La musique de la vie. Ne boudons pas notre tendresse.
Mais si la soirée fut aussi pour moi une grande émotion, c’est pour une raison plus personnelle. L’un des deux intervenants après la séance, Jon Harlouchet, est l’un des fondateurs de l’association BLE http://www.bio-aquitaine.com/content/view/69/180/ et le Vice-président de « Bio d’Aquitaine ».
Or, en 1975, j’avais organisé en mairie d’Uhart-Cize un débat sur l’agriculture biologique.
A l’époque, le Pays Basque ne comptait qu’un seul agriculteur biologique déclaré, dont le fils a depuis jeté l'éponge.
Max Crouau, ingénieur agronome travaillant pour l’association « Nature et Progrès » animait la soirée. Henriette et Bernard Charbonneau http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Charbonneau étaient venus soutenir le moral de troupes bien réduites.
Dans la salle---- euh-----, un villageois d'Uhart-Cize et Mayie et Jean-Michel Harlouchet, les parents de Jon, éleveurs de vaches laitières, qui
commençaient alors leur conversion à l'agriculture biologique. C'est ce soir là que j'ai fait leur connaissance et je voue depuis une admiration sans borne à ces pionniers courageux et
dont la sincérité ne fait aucun doute.
Le 21 Janvier de cette année, au cinéma de Garazi, il y avait 188 personnes dans la salle et l'on m'a dit qu'il y en avait à peu près autant lors d'une précédente projection. Le nombre
d'agriculteurs bio a aussi augmenté depuis 1975, heureusement, même si cela est bien loin d'être aussi rapide qu'il serait hautement souhaitable.
Ca avance lentement, si lentement en comparaison des ravages commis par ailleurs! Mais ça avance. Sûrement, espérons le, tout en sachant qu'espérer ne suffit pas
et que c'est à chacun de nous de se retrousser les manches, de bousculer ses habitudes.
http://jenolekolo.over-blog.com/article-26742511.html
Photo prise ce jour chez mon frère et ma
belle-soeur, dans le Jura.
Une mésange bleue au resto du coeur de la famille Cuisset-Perdriel.
Que cette mésange me pardonne si cette image me fait irrémédiablement souvenir de -----
Enfin, bon, trève de discours, j'assume ce qui suit.
Et pardon aux végétariens (dont je fais partie).
NON à La LGV !
Vendredi 16 janvier 20h 30
Salle du trinquet
A
Villefranque
Réunion organisée par les associations opposées aux lignes nouvelles et le Collectif des Associations de Défense de l’Environnement
http://www.sortirdunucleaire.org/