J'ai reçu hier soir ce communiqué ci-dessous de nos amis de l'Alternative Langon - Pau. Je le publie ici car bien entendu, moi aussi, je me pose bien des questions concernant ce battage médiatique
autour du Grenelle de l'Environnement (voir l'article de Simon Charbonneau "Le Grenelle de l'Environnement ou l'utopie du développement durable".)
Il faut dire qu'hier, lors de la "Journée des cueilleurs volontaires", à Bussunaritz, plusieurs personnes sont venues me voir, arborant le sourire de la victoire "Alors, ça y est! On a gagné! Elle
ne se fera pas, cette Transnavarraise!". Trop forts, Borloo et Sarko! Bien plus forts que Lasserre qui, en dix ans, n'a pas encore réussi à faire prendre les vessies pour des
lanternesaux habitants du Pays Basque opposés à son vomissoir à camions.
Alors, nous qui luttons pas à pas depuis toutes ces années, nous à cause de qui les Messieurs Inchauspe, Lassalle, Lasserre, Barthelemy Aguerre et quelques autres ont été à plusieurs reprises
obligés de faire des circonlocutions de vocabulaire "autoroute, puis deux fois deux voies, puis deux fois une voie avec créneaux de dépassement" pour tenter de nous vendre la même chose immonde,
alertons l'Hexagone. Ailleurs, ces Messieurs auront vite fait de trouver un vocable qui cache la réalité autoroutière. Pour nous, ici, en Pays Basque, ils n'ont même plus besoin de chercher, mais
leur "deux fois une voie avec créneaux de dépassement" ne trompent personne à l'heure où 170 ha de carrières supplémentaires sont projetés à Lahontan, où un four à enrobé montre le bout de son nez
à Bustince, où un centre de fret tout ce qu'il y a de plus unimodal se prépare à Burguete, village des montagnes de Navarre (près de Roncevaux) où l' on n'a pas peur d'appeler un
chat un chat et une autoroute une autoroute.
Ne baissons pas la garde. Nulle part.
Alternative Régionale Langon Pau
Communiqué de presse – Samedi 27 octobre 2007
Le dinosaure autoroutier A65 survivra-t-il au Grenelle?
En contradiction avec les déclarations faites au Grenelle sur les autoroutes, l’édition du 26 octobre du journal Sud-Ouest, annonçait que le ministre des transports « Dominique
Bussereauestime que l'autoroute A 65 Langon-Pau continue de se justifier ».
L’A65 est pourtant un vrai test de sincérité des déclarations du Grenelle :
- elle constituerait le plus gros chantier à venir en
France (Sud-Ouest, 25 octobre)
- elle contient des enjeux environnementaux très
importants, en grande partie ignorés lors de l’étude d’impact :
§ Carbone : les
émissions de gaz à effet de serre liées au projet sont largement sous-estimées dans le bilan carbone
§ Biodiversité :
en plus de plusieurs zones Natura 2000, des espèces protégées sont menacées de destruction
- elle a été jugée inutile par les experts des
ministères de l’équipement, des finances et de l’écologie
- elle ne peut être justifiée par un trafic
important
- elle ne peut être justifiée par des problèmes de
sécurité
- il existe un
scenario alternatif d’aménagement de la route existante qui permettrait de sécuriser les trajets de l’ensemble des usagers
Si on prend au mot Jean Louis Borloo, cette autoroute n’a donc aucune justification ni pour des raisons de sécurité, ni pour des raisons de trafic.
Si on prend au mot Nicolas Sarkozy et qu’on applique les deux principes qu’il a énoncés dans son discours du 25 octobre au
projet d’A65, celui-ci devrait être abandonné du fait de son impact environnemental très lourd (« Très clairement, un projet dont le coût environnemental est trop lourd
sera refusé ») au profit de l’aménagement de la route existante qui est l’alternative écologique proposée depuis sa création par l’ARLP (« Ce ne sera plus aux
solutions écologiques de prouver leur intérêt. Ce sera aux projets non écologiques de prouver qu'il n'était pas possible de faire autrement. »)
Le lancement des travaux, au printemps 2008, de construction de l’A65 constituerait un reniement fondamental des
déclarations faites lors du Grenelle. C’est pourquoi l’ARLP demande l’arrêt des études préliminaires et la réévaluation du projet à l’aune des nouveaux critères énoncés lors du Grenelle
de l’environnement.
Contact Presse : Julien Milanesi (06 78 66 76 34) ; Daniel Delestre (06 81 16 43 23)
www.asso-arlp.org
Pour information, Simon Charbonneau et Julien Milanesi seront présents le 23 Novembre au soir au Centre Culturel Haize Berri , à Ostabat (entre Saint-Palais et Saint-Jean-Pied-de-Port, pour
une soirée publique qui donnera le coup d'envoi à un week-end d'action de l'association LEIA.
A Bidache, contre la Transnavarraise, les Verts.
Tiens, à propos, sur le site de la Convention pour une écologie radicale? Gérard Charollois (non adhérent des Verts, je précise), écrit ceci:
----- Totalement négatif le battage formidable fait par les médias aux ordres sur « l’environnement » ?
Dans un premier temps, il convient d’observer la nocivité de la manœuvre. Les bonnes gens abusées s’imaginant que tout le monde est écologiste, il est vain de soutenir un
parti écologiste. La récupération paie, ce d’autant qu’il se trouve quelques associatifs complaisants pour chanter les louanges des gouvernants et décerner d’excellentes notes.
A terme, les masques tombés avec le temps, les citoyens comprendront qu’il faut faire de l’écologie et que cela ne se fera qu’avec les écologistes.
Il y a une rupture qui ne semble guère en passe d’advenir : celle avec cette vieille loi politique consistant à adopter le vocabulaire et les postures de ses
adversaires.
Il suffit de parler de social quand on est réactionnaire, de liberté quand on applique le totalitarisme, de démocratie quand on impose la dictature d’un clan, de paix quand on prépare
la guerre et ici et maintenant d’écologie en protégeant les chasseurs, les lobbies, les hommes d’affaires.
Tous les régimes ont usé de cette technique de manipulation.
Pour les ennemis de la terre, elle se révèlera fatale.
A force d’admettre les maux générés par l’humain au vivant, la prise de conscience s’opère et prépare la révolution écologiste, la vraie celle qui se fera sans la chasse, sans les
groupes de pressions qui polluent même les esprits.
Des discours aux lois et des lois aux applications, le chemin risque encore d’être plus long que beaucoup ne se l’imaginent."