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26 septembre 2007 3 26 /09 /septembre /2007 09:18
JEUNES-NATURE.jpg



Que Maxime Le Forestier veuille bien me pardonner. Je viens de lui emprunter le titre de l'une de ses chansons pour le donner à ce petit article .
Monique, une cousine qui vit dans l'Oise, a retrouvé il y a quelques jours ce tract qui a été imprimé vraisemblamblement à la fin de l'année 1969. Nous l'avions rédigé avec Roland, Jean-Patrick, Philippe, Martine, mes copains de Jeunes et Nature, un mouvement que nous avions créé officiellement en Février 1969, après nous êtes rencontrés en --- Avril 1968 (mais c'est un hasard) au Muséum d'Histoire Naturelle du Jardin des Plantes, à Paris. Nous avions réussi à le faire intégrer comme Mouvement des Jeunes de la FFSPN ( Fédération Française des Sociétés de Protection de la Nature), actuelle FNE (France Nature Environnement). En 1973-1974, il dépassait les 10 000 adhérents dont un grand nombre en Pays Basque où ils étaient particulièrement remuants. Et notre "parrain", celui que nous avions choisi, se nommait Théodore Monod. Excusez-moi du peu!
Bon, je sais, c'est un peu difficile à lire---- Sortez vos lunettes-loupes.
Moi, ce texte, je le connais par coeur.
Et en le lisant de nouveau, je suis restée pétrifiée. Qu'ai-je fait depuis tout ce temps, d'autre que répéter les mêmes types d'action, redire, rabâcher les mêmes choses, radoter à fond la caisse?
Et cela à servi à quoi? Avons-nous progressé d'un iota dans le "reboisement de l'âme humaine" dont nous parle Julos Beaucarne? Les consciences se sont-elles éveillées (quand je dis conscience, je ne parle pas de la peur, la trouille la pétoche)? Les rivières sont-elles plus propres? Y-at-il plus de haies? La forêt primaire a-t-elle cessé de reculer? Les humains se sentent-ils plus frères, plus solidaires entre eux et envers le reste du vivant, plus enracinés et universels? Les animaux ne sont-ils plus considérés comme des objets? L' argent, cette engeance du diable, ne mène-t-il plus le monde?
Il me semble que les réponses sont incluses dans ces questions, hélas! 
Mon amie Kolova, ouèbemaistresse d'un blog d'écologie positive, va me remonter les bretelles! Ce que j'écris ci-dessus ne va pas lui plaire! C'est gai  comme une intraveineuse, comme un menhir  ou comme un sourire de clown.
Pourtant, j'ai toujours en tête cette phrase de Jean Giono, qui ne m'a jamais quittée d'une semelle et grâce à laquelle je suis encore sur la brêche  "L'Homme est sans remède. Il est bien entendu que, le sachant, je pense à mille remèdes."
Alors, vous savez quoi?
Et bien, on continue!

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25 septembre 2007 2 25 /09 /septembre /2007 21:09


"Un seul oiseau est en cage et la liberté est endeuillée". Jacques Prévert.

L--cher-fulmarSudouest006modifi--.JPG

Dans le geste auguste du lâcher de Pétrel Fulmar, Laurence Goyeneneche, permanente du Centre de Sauvegarde de la faune sauvage "Hegalaldia" http://www.hegalaldia.org/
La photo est du journal "Sud-Ouest".
Et si vous avez de bons yeux, vous reconnaîtrez en Euskara et traduites en Français, les paroles de la chanson "Hegoak" de Mikel Laboa.
"Hegoak ebaki banizkio, neuria izango zen, ez zuen aldegingo. Bainan horrela ez zen gehiago xoria izango eta nik, xoria nuen maite."
"Si je lui avais coupé les ailes, il aurait été à moi. Il ne serait pas parti. Mais alors, il n'aurait plus été un oiseau et moi, c'était l'oiseau que j'aimais".

Vous souhaitez visionner des vidéos qui présentent l'activité d'Hegalaldia?
http://www.dailymotion.com/relevance/search/Hegalaldia/1
Bonne visite.

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25 septembre 2007 2 25 /09 /septembre /2007 19:24
20070925gorzdorineinside.jpg
André et Dorine sont morts, ensemble, ce week-end. Il est important de se souvenir à cet instant de leur histoire puisque, comme il l’a lui-même écrit, l’œuvre philosophique d’André Gorz doit pour nous maintenant être perçue comme un long dialogue à deux, une réflexion politique nourrie de l’amour de deux personnes aussi attentives à leurs vies qu’à leur travail.

Les livres et les articles d’André Gorz ont marqué nombre d’écologistes. Parfois, ils ont suscité leur engagement. Ils ont en tout cas nourri fortement la réflexion des Verts, en plaçant au cœur de son travail la question de l’autonomie de l’individu qu’André Gorz considérait comme la condition indispensable de la transformation de la société.

C’est un des penseurs les plus clairs de l’outil de transformation sociale qu’est l’écologie politique. Même s’il est évidemment difficile de synthétiser sa pensée, il a expliqué avec beaucoup de netteté qu’il est impossible de délier la crise écologique et la crise du capitalisme liée à la suraccumulation.
 
Aucun Vert n’oubliera André Gorz, sa pensée, actuelle, vivante et revigorante.

Nous pouvons tous être tristes car André va nous manquer, il écrivait avec une vivacité toujours intacte sur notre époque.

Je voudrais aussi dire qu’au-delà de la secrétaire nationale, c’est la femme que je suis qui est touchée comme chacun d’entre nous, profondément émue par la leçon de vie, d’amour, de politique que nous laisse leur vie côte à côte et ensemble.
 
Puisse-t-ils, tous les deux, en ayant si peu voulu nous donner de leçon, nous permettre de suivre une route faite d’honnêteté, d’engagement et de douceur.

Cécile Duflot – Secrétaire Nationale des Verts
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22 septembre 2007 6 22 /09 /septembre /2007 15:22

http://www.greenpeace.org/canada/fr/actualites/blocus-naval-saguenay

Ca, c'est une adresse pour aller voir ce que les militants de Greeenpeace font pour protéger la forêt du Québec.
C'est mon parrain qui m'a informée.
Mon parrain----ça en fait rire certains, j'imagine.Un parrain, c'est un truc pour les curaillons, diront beaucoup d'entre mes lecteurs et lectrices. Et non---pas forcément--- rien n'est si simple.
Et puis après? Et puis même? 
Fils d'une Picarde (la cousine germaine de mon père)  et d'un Corse, après avoir vécu aux Etats-Unis d'Amérique, il se trouve aujourd'hui au Québec, tandis que depuis 1972, je n'arrive pas à m'absenter du Pays Basque plus de 48 heures sans me sentir amputée (même quand il pleut  à verses et sans discontinuer 28 jours d'affilée et que les voisins se plaignent de la sécheresse!). Et quand je dis le Pays Basque--- J'éprouve même des difficultés à pousser jusqu'à la zone urbanisée de Bayonne Anglet Biarritz et plus loin, vers Hendaye, quelle que soit l'attirance qu'exerce sur moi le vieil Océan et ses vagues de cristal! Je préfère rester dans nos campagnes montagneuses qui se laissent pourtant, elles aussi,  ronger de plus en plus rapidement par le mitage des constructions, l'uniformisation, la banalisation des paysages, la banlieusardisation et, au bout du compte la vulgarité et la laideur, comme l'avait si bien prédit Bernard Charbonneau dans ses écrits.  En +, le dit parrain, ingénieur mécanicien,  a travaillé toute sa vie pour faire faire vroum-vroumer les moteurs chez Matra, Saviem, j'en passe et des meilleures. Ah, ça vous en bouche un coin, ça! Hein? Et en + de chez +, alors que je suis persuadée que l'expansion démographique humaine est un cancer qui, pollution ou non, saccages ou pas, aura de toutes façons raisons de l'humanité elle-même, il est le père de six enfants!
Pourtant, malgré l'éloignement géographique, malgré cette différence évidente de parcours et de choix, j'ai avec lui une vrai fraternité, mieux encore, une vraie complicité. Pas simple, l'humain! Et je vous passe la photo du prototype de la Matra 530 jaune---Matra---- dans lequel mon adolescence a vu parfois de si près la mare du hameau de Trois-Etots , commune de Cernoy, Pays de Chaussée, dans l'Oise. Si non, vous exigeriez une expertise psychiatrique sur ma personne! 

DSC00084.JPG
La mare de Trois-Etots, la voici, avec en arrière-plan le château et les bois. L'un des paysages Nervaliens de mes vertes années.
Mais qu'est-ce que je raconte, moi? Elles sont toujours vertes, mes années!
Photo Pierre Cagnat.


Ce qui me touche dans ce message de Greenpeace, c'est surtout qu'il parle de forêt. Et la forêt, aujourd'hui, même chez les zzzzzzzécolos, est la grande oubliée, alors que sur presque toute la surface du globe, elle est tout de même l'apothéose des équilibres naturels, une sorte d'acomplissement idéal! On entend parfois dire qu'un paysage se "referme", que la diversité botanique est en souffrance quand le manteau forestier reprend ses droits après que les ronces et diverses broussailles aient préparé le chemin. Alors ça, si vous me passez l'humour facile, ça me scie!!!!!!!!!!! En outre, pour parler le langage utilitariste de mise en cette période de trouille piteuse devant la disparition probable à plus ou moins long terme d'une humanité qui n'a pas su aimer et respecter  le reste du monde vivant,  la forêt est  quand-même notre meilleure rempart contre le dérèglement climatique.

0006-P04.jpg
"Quand on scie un arbre, j'ai mal à la jambe et à la littérature". Léo Ferré (Basta)


Au fait, l'exploitation de la forêt Boréale, c'est en grande partie pour fabriquer des mouchoirs en papier. Alors, juste une question: des mouchoirs en papier, vous en consommez combien dans l'année?
Je travaille dans une école. Quand les enfants me voient sortir de ma poche un mouchoir en tissu, ils ouvrent des yeux grands comme des soucoupes volantes. Pour beaucoup, c'est la première fois qu'ils en voient un. Et moi, par contre, il ne m'est jamais arrivé d'en acheter un seul de ma vie, pas plus qu'un seul rouleau de Sopalin, d'ailleurs!
Dans toutes les collectivités, une boîte de mouchoirs papier est ouverte en permanence sur un coin de table. On s'en sert pour tout, même pour faire reluire ses chaussures! Vous imaginez, au niveau de la partie "développée" de la planète, ce que cela représente en termes de tonnage de bois?  Vous vous rendez compte du prix que paye le peuple des arbres ?
De nos jours, offrir un ou plusieurs mouchoirs en tissu est un acte authentiquement révolutionnaire, n'en déplaise aux  individus (ils sont légion) touchés gravement par la maladie de l'hygiénisme obsessionnel largement entretenue par ceux qui en tirent de gras profits.
Et re-au fait, quelques jolis mouchoirs brodés,ce n'était pas l'un des cadeaux de base, lors des baptêmes, ça????????????
Et voilà, nous sommes revenus au point de départ----De quelles circonlocutions et détours ne suis-je pas capable pour voler  au secours des forêts!

Encore un petit tour au pays des arbres? http://julosland.skynetblogs.be/category/1223401/1/Beaux+arbres
Quelques-uns, patriarches d'une taille et d'une beauté à vous couper le souffle, sur le site de l'ami Julos Beaucarne.

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19 septembre 2007 3 19 /09 /septembre /2007 11:36
14278519.jpgMon ami André Cazetien, militant des Verts du Béarn, écrit à ceux qui ont réalisé cet été sur la route de Laruns, les inscriptions que vous pouvez lire ci-dessous.




Ours-et-Andr---2.JPG

Ma réponse.

Vous avez écrit mon nom sur la route du Tour de France cycliste pour dire que vous ne vouliez pas plus de moi que de l'Ours.
"Ours Non-Cazetien non", tel a été votre cri.
Le mien, tout aussi net, c'est "Homme oui-Ours oui" ou si vous préférez "Oui à la vie de l'Homme et de l'Ours. Oui au respect de la vie sur la Terrre".
Je suis venu à Laruns, lieu de votre écriture, tenir une conférence-débat à la Maison du Parc National des Pyrénées, à partir de mon dernier ouvrage "L'homme qui vivait avec les ours". Le débat a été d'un haut niveau et du plus grand respect mutuel. Mon beau-père était chasseur d'ours, à Laruns, au début du siècle passé. Un oncle de mon épouse, Pierre Géraut, était berger au plateau de Cézy.Il y a soixante ans, j'ai oeuvré aux côtés de Henri Barrio à la restauration du refuge de l'Abérouat. C'est dire si cette montagne, votre montagne, notre montagne, avec ses bergers et ses ours, ses vautours, ses gaves, sa forêt, est aussi chère à mon coeur. 
Je ne la sépare pas de notre maison commune, la planète Terre, qui est en train de brûler et qui a besoin de nous tous pour survivre.
Quoique vous écriviez, je n'arrêterai pas de vous respecter et de vous aimer. Parce que, comme l'Ours, vous êtes la Nature. Mais je vous en prie, songez à notre planète bleue.
André Cazetien
Maire Honoraire de Mourenx.



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16 septembre 2007 7 16 /09 /septembre /2007 09:46

Sur ce blog, on parle souvent  des Pyrénées. Pourtant je ne suis Pyrénéenne  que d'adoption. "Par chance et aussi par vouloir", comme chante Gilles Servat en parlant de sa Bretagne.
Ces derniers jours, il a pas  mal été question de flore Pyrénéenne, par le texte ou en photo.
Pour rester dans le sujet, voici une autre fleur des Pyrénées.
Celle-là, c'est  Itziar, ma fille.  Au premier plan d'un paysage de Haute Ariège, elle se la joue Pyrénéiste avertie et aguerrie, comme vous pouvez le remarquer.
Bon---, je l'aime ma fille, mais  il faut que je vous fasse un aveu. Ce style de photo me fait immanquablement penser à Nicolas Hulot. Oui, vous savez, Nicolas Hulot, c'est celui  qui trouve toujours moyen de s'interposer entre un objectif de caméra ou d'appareil photo et les plus beaux paysages ou encore des animaux libres.
Mais pour être tout à fait honnête, lui, il ne se met pas sur le côté de la photo, mais bien au centre et en gros plan.  Si on réfléchit bien, c'est ça l'environnement, non? Ce qui m'environne, mooooaaaaaa.
Allez, tu ne m'en veux pas, fifille? C'est vrai, je me sers un peu de toi, là ---Je retenais depuis si longtemps mon envie de titiller un peu l'un des deux Nicolas que je ne porte pas dans mon coeur et qui, de surcroît, semblent s'entendre comme larrons en foire.

DSCN3062.JPG


Bon, je vous en fais une "Montagne Ariégeoise", nature, brute de décoffrage, sans star.Pas mal non plus, vous ne trouvez pas?DSCN3071.JPG
Les photos sont de Cedric Pinat, Basco-Béarnais Ariégeois---- Pyrénéen.

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15 septembre 2007 6 15 /09 /septembre /2007 09:38

J'avais signé il y a longtemps. Je viens de recevoir ceci:

Madame, Monsieur,

Nous vous remercions vivement d'avoir signé la pétition
pour des services publics de qualité accessibles à tous. Plus de 400,000 personnes ont déjà apporté leur soutien à notre combat contre la politique de libéralisation de la Commission européenne. Nous sollicitons votre soutien afin de mieux faire connaître notre initiative en faveur des services publics.

Les nouvelles tentatives de la Commission européenne pour libéraliser certains services publics - poste, transports, énergie, services sociaux, santé, etc. - montrent l'urgence de protéger les services publics en Europe.

Pour vous informer sur ces nouvelles menaces qui pèsent sur les services publics, nous avons mis en place une rubrique internet
Nouveaux défis!

Nous vous invitons à consulter cette rubrique et à diffuser largement la pétition autour de vous.

Meilleures salutations,

Józef Niemiec
Secrétaire confédéral de la CES

Envoie la pétition à tes amis et collègues!

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13 septembre 2007 4 13 /09 /septembre /2007 10:03

Ph-CharbonneauS.jpg


Il y a déjà plus de trente cinq ans que la sonnette d’alarme concernant la destruction planétaire de notre « terre patrie », comme dirait Edgar Morin, a été tirée tant par des naturalistes pionniers  que par des esprits libres  et des scientifiques anticipateurs . Depuis, malgré les kilomètres de conférences internationales, de colloques, de déclarations solennelles sur le sujet et journées de l’environnement, rien de sérieux sur la question n’a été entrepris durant ces années, tant sur le plan politique que par les acteurs du monde économique. Ce n’est que récemment en ce début du XXI ième siècle que, suite aux rapports alarmistes de la communauté scientifique internationale sur la crise climatique provoquée par les émissions de gaz à effet de serre, la question est devenue d’actualité. Après l’omerta des années 80/90, brusquement, il n’y a pas un seul jour sans que les médias ne nous annoncent quelque information réjouissante sur l’avenir de notre planète. C’est donc, comme aurait dit Bernard Charbonneau, le nouveau « feu vert » (Ed. Karthala 1980 introuvable !). Désormais le fameux « développement durable » fait partie obligée de tous les discours officiels des pays du Nord. Comme le signifie cette expression désormais incontournable, il ne s’agit surtout pas d’atteindre un point d’équilibre « durable » entre notre système technico-économique  et notre environnement en envisageant une décroissance contrôlée des activités portant le plus atteinte aux grands écosystèmes, mais de continuer la fuite en avant en introduisant des régulations d’ordre technique et économique. Autrement dit, il ne s’agit surtout pas de rebrousser chemin en empruntant une autre voie, mais de perfectionner le système technicien  dans l’espoir de le rendre « durable ». Plutôt que d’envisager une remise en question de nos modes de vie toujours plus artificiels, consommateurs de ressources naturelles et socialement inégalitaires par une « décolonisation de notre imaginaire » , on préfère continuer à s’enfoncer dans l’impasse représentée par la déconnection soit-disant possible entre croissance économique et crise écologique (OCDE). C’est pourrait-on dire une position néoconservatrice ! Il faut d’ailleurs souligner le bourrage de crâne actuel représenté par les campagnes publicitaires relatives aux vertus soit disant écologiques de tel ou tel produit qui ont un côté tout à fait scandaleux et que le consommateur informé subit sans pouvoir disposer des moyens modernes du marketing pour y répondre. Or le combat pour l’environnement se mène aussi dans le champ de l’imaginaire.

La création du superministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durable illustre parfaitement les limites de cette entreprise utopique. Il faut d’abord noter qu’à la lecture du décret du 31 mai 2007 définissant les attributions du nouveau Ministre d’Etat, l’agriculture n’en fait pas partie. Or l’agriculture industrielle est aujourd’hui avec les transports, une des causes principales de la crise environnementale comme le montrent les films récents consacrés aux ravages de l’industrie agro-alimentaire. On peut aussi se demander quel sera le poids du secrétariat d’Etat à l’environnement face à celui des transports ! En second lieu, il semble bien que des dossiers aussi déterminants pour une nouvelle politique publique que ceux du nucléaire, des OGM et des grandes infrastructures de transport (autoroutes et LGV) ne soient pas considérés par les pouvoirs publics comme négociables, alors qu’ils représentent  des menaces évidentes et immédiates, contrairement aux gaz à effet de serre,. Et encore faut-il que même dans ce dernier domaine, il y ait un minimum de cohérence entre les diverses politiques publiques pratiquées. De ce point de vue on peut s’interroger sur celle qu’il peut y avoir entre le plan climat et le programme autoroutier. Une fois de plus, les arbitrages risquent dans ce domaine de se faire au profit du lobby des travaux publics allié à celui des ingénieurs des ponts et chaussés comme le montre en Aquitaine les projets de l’autoroute Langon/Pau et du contournement autoroutier de l’agglomération bordelaise.
En fait, les nouvelles orientations politiques s’inscrivent tout à fait dans la logique du système puisqu’il s’agit de recourir aux instruments économiques d’une part (écotaxes et marché de droits à polluer) et aux nouvelles technologies d’autre part. Les solutions retenues, comme le souligne à juste titre Jean Marc Jancovici, visent à améliorer les rendements énergétiques des équipements et à lutter contre toutes les formes de gaspillage, mais nullement à diminuer la consommation globale d’eau et d’énergie ou à limiter la mobilité des hommes et des marchandises. Le recours aux technologies alternatives utilisant des énergies renouvelables, telles que les éoliennes, les biocarburants  ou même les panneaux solaires est privilégié sans tenir compte des coûts écologiques entraînés par ces nouvelles technologies. Concernant la question des quantités croissantes de déchets à traiter, elle est envisagée uniquement sur le mode du recyclage alors que la priorité devrait être donné, comme d’ailleurs la loi le prévoit, à la réduction à la source en privilégiant la réutilisation des emballages et l’allongement de la durée de vie des produits ainsi que leur réparabilité.
Tels sont les enjeux politiques des négociations de Grenelle dont il ne faut pas attendre des miracles comme semblent le croire les ONG invitées par le nouveau ministre d’Etat, compte tenu de l’aptitude du système technicien à persévérer dans son être. Dans la mesure où les politiques publiques envisagées n’ont pas pour objet de s’attaquer aux causes structurelles de la crise environnementale, toute participation des grandes associations environnementales à ce processus de négociation peut être certes envisagée, mais sans trop se faire d’illusions sur le résultat attendu. Des avancées sont certes imaginables sur des aspects secondaires qui pourront contribuer à faire reculer les inéluctables échéances. Par contre le travail pédagogique de prise de conscience des vraies dimensions de la crise en question au sein de la société civile apparaît plus que jamais urgent. Et ce ne sont pas les messages publicitaires « verts » qui y contribueront mais plutôt la multiplication actuelle des conflits d’environnement dans la mesure où ils sont toujours l’occasion pour les citoyens ordinaires de s’affronter à des enjeux concrets qui les concernent au plus profond d’eux même et à partir de là de faire un cheminement débouchant sur des questions plus vastes et aussi plus angoissantes.

Simon CHARBONNEAU
Juriste.
Spécialiste du droit de l'environnement. 

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11 septembre 2007 2 11 /09 /septembre /2007 18:35
Un communiqué des Verts.

Voyage, voyage… : où la communication du gouvernement tient lieu d'actionours-blanc-banquise220.jpg


Monsieur Borloo, votre voyage au Groënland est-il dans la droite ligne des discours de Jacques Chirac sur la "maison qui brûle" ?

Des actes Monsieur Borloo... ceux qui suivent les travaux du Grenelle de l'environnement vous attendent.

Répondre au dérèglement climatique est une urgence.

On ne le dira jamais assez, si le climat change, le pays occidental qu'est la France en est grandement responsable.

Les ministres de l'écologie UMP successifs nous ont habitués à faire de la compassion "communicationnelle" sur les crises environnementales afin de mieux dissimuler leur inaction.

Les Verts rappellent au ministre que la situation grave que subit dès aujourd'hui notre planète en matière climatique n'est plus maintenant contredite par personne, pas même les Etats-unis.

L'heure est à l'action, non plus au constat. Votre voyage au Groënland est d'autant plus insupportable que votre gouvernement agit de manière totalement contraire aux enjeux climatiques en annonçant, par exemple, en conseil des ministres décentralisé à Strasbourg, d'augmenter l'offre routière en Alsace avec le lancement du grand contournement ouest de Strasbourg (la taxe poids lourds alsacienne étant quant à elle reportée d'un an !).

Une toute première action aurait pu être un voyage jusqu'au bureau d'Anne-Marie Idrac, présidente de la SNCF. En effet, en matière climatique, M. Borloo avait toutes les raisons de s'inquiéter de la fermeture annoncée de 262 gares de ferroutage et de l'augmentation déguisées des tarifs de billets de trains présentée demain - autant d'arguments pour commencer à changer radicalement sa politique des transports: coup d'arrêt aux projets de la SNCF devant entrer en vigueur les semaines à venir, développement du transport par rail et par bateau, arrêt de tout développement autoroutier et instauration de taxes sur les poids lourds auraient pu être les premières mesures.

Au lieu de cela, ce voyage aura encore été un bel exemple de transport le plus coûteux qu'il soit en matière d'émission de CO2.


Anne Souyris et Yann Wehrling
Porte parole des Verts




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9 septembre 2007 7 09 /09 /septembre /2007 09:45

Enfin, --- quand je dis "après", je veux parler de ce blog.
Parce que, sur le terrain, ce sont très souvent les mêmes qui s'adonnent avec délectation au vroum vroum et au pan-pan.
Enfin, bon, tout de même, le "Rallye décime", c'est fini pour cette année. Pas à dire, ça fait du bien quand ça s'arrête!
Mais voilà, maintenant, la chasse et ses para-militaires en treillis  pointent le bout de leur nez. Ah, les plaisirs de l'automne!
Grâce au blog de la Buvette des Alpages :
http://www.loup-ours-berger.org/,
j'ai pris connaissance de l'article ci-dessous, paru le 6 Septembre dernier dans l'édition Béarn du Journal Sud-Ouest.
Je vous le livre ici et j'en profite pour rendre un hommage appuyé au travail effectué par les gardes de l'ONCFS, dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils sont bien loin d'évoluer dans des conditions idéales!

Bon, je vous quitte, ça commence à tirer!



1CIRCAETE.jpg
Certains chasseurs ont la vue extrêmement basse.
Mais que font Afflelou et Optic 2000?
Les bavures sont légion chaque année sur les espèces protégées, être humain compris.
Ce splendide oiseau, un Circaète Jean-le-Blanc, grand amateur de serpents, avait été recueilli criblé de plombs par le Centre de Sauvegarde Hegalaldia
http://www.hegalaldia.org/. Soigné, il a pu être relâché.
Mais pour un animal trouvé et sauvé, combien agonisent des heures, voire des jours durant?




"OUVERTURE DE LA CHASSE. --Les gardes manquent sans doute de moyens techniques et humains, mais leur action muselle les actions des chasseurs-prédateurs.

Gare à la chute de « prunes »

Xavier Horgassan, parmi les dix-huit gardes nationaux du département (cinq en Béarn, sept en haut Béarn, six en Pays basque), rappellera à chacun le nouveau principe légal : « Avant, on s'en tenait à la maxime : ce qui n'est pas interdit, est admis. Désormais, on bascule l'expression et elle devient : tout ce qui n'est pas autorisé est interdit ». Voici donc le principe pour l'ouverture du 9 septembre (dimanche).
La mission est immense, notamment pour la palombe : 1 600 postes, 140 kilomètres de frontières, 10 filets verticaux. Le tableau de tir 2006 aboutissait à 15 500 oiseaux prélevés. Autre tableau de prise, celui des gardes, mais en une semaine : 33 usages d'engins prohibés, 10 chasseurs sans permis, 19 ne le portant pas sur eux (timbre-amende inévitable cette année), 2 chasses en territoire d'autrui, 5 infractions au plan de chasse, un dépassement de quota, 6 infractions sur la sécurité. Bilan des saisies : 15 talkie-walkie, 39 fusils, 4 interphones, 4 magnétophones (pour imiter les appels des oiseaux), 15 cages à appelants.

« Avant la règle était : ce qui n'est pas interdit, est admis. Désormais, ce sera : tout ce qui n'est pas autorisé est interdit »

Xavier Horgassan et ses hommes appliqueront la loi, comme cela découle de la fermeté du Parquet et des magistrats du siège depuis 2005 : « A chaque infraction, une prune ! ».


Braconnage. En plus des infractions susnommées, on trouve aussi le fusil à 4 coups ou l'oubli du marquage d'une bécasse après le tir et l'inscription sur le carnet. Une audience mémorable eut lieu le 27 avril dernier au tribunal de Bayonne.
Les ministères de l'Écologie et du Développement durable ou de l'Agriculture imposent des contrats d'objectifs, pas seulement sur les actions de police, mais également sur les observations des faunes et flores ; toutefois, la particularité de la région suppose une vigilance particulière contre le braconnage (tétras, isards, chevreuils, migrateurs), ou les ventes prohibées (ramiers) ; aux gardes également de veiller particulièrement aux secteurs transfrontaliers entre Sare et Echalar.
à poils. Le travail des gardes consiste également à enregistrer les prises. En 2006-2007, ont été prélevés 7 400 chevreuils, 5 000 sangliers, 95 cerfs et 250 isards. Pour ce dernier, l'ouverture est cette année prévue dimanche 9 septembre en Aspe et Ossau, et le 11 novembre en secteur du massif de Jaout (Port de Castet).
Les propositions préfectorales pour la nouvelle saison toucheront 7 800 chevreuils, 100 cerfs, 4 140 sangliers. Pour les lièvres et lapins, effectifs stables.
à plumes. Pour le tétras, la possibilité de prélèvement doit être définie par l'observatoire de montagne ; la décision préfectorale sera prise à la mi-septembre. Quant aux alouettes, les quotas ne sont pas encore fixés, mais cela tournera autour des 40 000 pour 240 pantes.


Contrôles en tous genres. Les gardes nationaux quittent aussi la « lorgnette » visant les chasseurs ; la mission touche à un problème sanitaire très actuel : la surveillance des migrateurs, notamment dans le cadre de la prophylaxie contre la grippe aviaire : « Nous avons récemment trouvé des cadavres de cygnes et une cigogne ». Les oiseaux ont été relevés et expertisés. Les pompiers appellent aussi Xavier Horgassan pour des gibiers blessés à la suite de collision avec des voitures : « J'ai même euthanasié un rorqual sur la plage de Bidart ». Tristes nécessités ou découvertes : « C'est mon chien qui a retrouvé Cannelle ».
Les vautours occupent aussi une belle part de l'emploi du temps (350 jours/agent) : « Nous avons relevé entre le 5 mars et la fin août, 55 dommages, la plupart des enquêtes sur des bovins et des ovins. » Xavier Horgassan se méfie des imputations agressives à ces charognards : « On entend tout et n'importe quoi. On met en cause le vautour sur une mise bas, mais cela peut être lié à une pathologie. »
Des faits précis dans la narration en cas de présumée attaque peuvent aussi buter sur une toute autre réalité : bête déjà accidentée ou mourante, etc. Après cela, Xavier Horgassan et ses hommes n'en auront pas fini pour traquer les poseurs de « cédades », ces multi-collets pour capturer les oiseaux. Lui-même en possède une collection quasi-ethnologique".

 

 

 

 

 

 

 

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