
SU ASKI
HALTE AUX FEUX
ASSOCIATION À BUT NON LUCRATIF
(Loi du 1er juillet 1901, décret du 16 août 1901)
suaski@laposte.net
ATMO NOUVELLE-AQUITAINE
ZI Périgny La Rochelle
12 Rue Augustin Fresnel
17180 PERIGNY
À l'attention de :
Monsieur Alain Gazeau, directeur général
Monsieur Patrick Bourquin, directeur délégué aux partenariats et à la communication
Madame Sandrine Lucas, responsable du service qualité et sécurité de l'environnement
OBJET : POLLUTION DE L'AIR, FEUX PASTORAUX, CAPTEUR D'IRATY
Le 28 juin 2019
Madame, Messieurs,
Depuis quelques années, l'ampleur des feux pastoraux, communément appelés écobuages à travers la presse et les médias, a pris une dimension effrayante, notamment en Pays Basque. Un collectif de citoyens a réagi en mettant en place en mars 2017 le collectif SU ASKI (halte aux feux en langue basque). Les événements de l'hiver dernier ont secoué notre groupe, avec une accentuation notable des espaces brûlés. Nous avons constaté de nombreuses actions illégales, que nous avons documentées, telles que :
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Brûlage de forêts complètes de boulots et de hêtres (interdit)
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Brûlage d'herbes vertes (interdit)
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Brûlage dans des conditions interdites (il doit avoir gelé la nuit précédente, par exemple)
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Absence de signalisation et feux qui ''débordent'' -parfois volontairement- sans alerte donnée
D'autres points ont été relevés mais ne concernent pas directement la qualité de l'air.
Les conséquences sont catastrophiques et les images satellites montrent que les fumées s'étendent passé Bordeaux.Les seuils d'alerte sont régulièrement dépassés dans le département, pour diverses raisons y compris les feux pastoraux.
Par conséquent, le Collectif a décidé de se constituer en association loi 1901, récemment déclarée à la préfecture sous le nom SU ASKI, naturellement.
C'est donc en tant qu'association que nous souhaitons vous alerter sur un point particulier que vous avez mis en lumière dans vos publications passées, qui concerne les mesures de particules fines liées à la pollution de l'air, et qui nous inquiète grandement.
Comme nous l'avons mentionné, les feux récents ont atteint des sommets, dans tous les sens du terme, et, sur une superficie égale, les émissions de particules fines d'une forêt qui brûle dépassent de loin celles d'une herbe rase et sèche.
En consultant vos archives (AIRAQ-ATMO), nous notons la présence durant de nombreuses années, d'un capteur sur le site d'Iraty, en Pays basque, en plein cœur d'une zone de feux pastoraux qui s'étalent sur plusieurs mois chaque année, avec une intensité grandissant d'année en année.
Puis, dans l'un de vos documents (Programme régional de surveillance de la qualité de l'air-2016-2021), nous apprenons qu'un arrêt de mesure de ce capteur a été planifié en 2016 et mis en application dès le début de 2017. Tout en bas de ce document, nous pouvons lire « Sur les 33 mesures fixes, seule celle d'Iraty n'est plus justifiée compte-tenu du nouveau zonage. »
Or il se trouve que ce capteur faisait non seulement état de la pollution liée à la route, mais des feux pastoraux. Son retrait, alors même qu'il enregistrait une pollution croissante, entraîne une perte grave de données qui seraient nécessaires aux populations vivant au plus près des feux (sachez que certains feux durent plusieurs jours), tout comme il génère de nombreuses questions de la part des habitants dont nous nous faisons également le relais en vous adressant ce courrier. Les autres capteurs du département ne sont pas placés de manière à couvrir cet espace géographique, laissant un vide sans surveillance alors que des événements polluants d'y déroulent.
Nous souhaitons par conséquent, tant au nom de l'association que des populations concernées, que vous nous apportiez par retour de courrier vos explications concernant le retrait du capteur à Iraty.
Nous désirons naturellement qu'un capteur doté du plus grand spectre d'analyse possible soit installé à Iraty, et qu'il soit au moins fonctionnel durant les périodes annuelles de feux pastoraux, soit du 31 octobre au 31 mars selon la législation actuelle. Quand pensez-vous pouvoir répondre à nos attentes et de nouveau disposer d'un outil performant de collecte de data dans cette zone à risque?
Dans l'attente de votre réponse, nous vous prions de croire, Madame, Messieurs, en notre considération distinguée.
Pour l'association,
le Conseil d'administration.