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10 mai 2024 5 10 /05 /mai /2024 16:53

Henri Gougaud

(1936-2024)

Ou l’enchantement du monde

Une contribution de Daniel Labeyrie 

 

Vous voilà « Cendre et givre » devenu, très cher Henri, au terme d’une vie, au cours de laquelle vous avez contribué à maintenir ensoleillées nos facultés à rêver.

Sans cesse, vous avez glané, aux quatre vents du monde, bu aux sources diverses de l’humanité, vous nourrissant de la parole nourricière des conteurs errants, maîtres de la sagesse humaine.

Vous fûtes un bel arbre de vie dont les racines vinrent puiser cette eau salvatrice de la parole, de la Chine ancienne au Japon, des villages perdus d’Occitanie aux neiges scandinaves, de l’Amérique indienne aux soufis cachés dans les bazars orientaux et les roseraies des jardins persans.

Vous avez ramassé délicatement ces perles de vie, ces bouquets d’espérance, qui font de l’humain un être respectable et les avez faits nôtres : cela pour éloigner la rumeur et l’ignominie de nos temps présents.

Chantons « La matinée » sous la voix de Jean Ferrat et Christine Sèvres, « le monde sera beau… », oui, il pourrait l’être avec quelques éclats d’étoiles dans nos âmes. Surtout, ne laissons pas mourir nos rêves

Buvons à la fontaine de vos chansons, plongeons-nous dans vos recueils de contes, lisons vos romans, notamment « Les sept plumes de l’aigle ».

Dans votre ultime message, monsieur Gougaud vous nous intimez : « J’ai eu pour ambition secrète que mes mots vous délestent des maîtres et des chapelles qui vous empèsent les rêves ».

Oui, Henri, votre mission est accomplie : que les mystères du ciel et de l’au-delà bercent votre grand voyage.

Vous retrouverez, dans une autre dimension, ces maîtres de parole qu’écoutent les oiseaux, les animaux et les humains.

Daniel LABEYRIE

 

Henri Gougaud (1936-2024)

Nous sommes ici-bas plus proches du sommeil des cailloux que de la lumière des anges, mais nous avons dans l’âme un aiguillon constant qui nous pousse à savoir, à connaître, à comprendre, à sortir peu à peu de l’engourdissement. Le chemin est si long que l’on ne peut raisonnablement espérer sa fin. Je crois que nous sommes semblables au grain pourrissant dans la terre. Notre folie est belle, exaltante et terrible. Elle est celle du germe à peine né qui n’a jamais vu le soleil et qui pourtant s’efforce vers lui à travers des épaisseurs de ténèbres apparemment infranchissables.

 

Henri GOUGAUD

 

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commentaires

M
Nous égrenons les noms de ceux qui nous quittent deplus en plus souvent de plus en plus vite et nous vivons un grand vertige... merciDaniel, merci Jenofa
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Z
J'aimais infiniment e troubadour .
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