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24 janvier 2025 5 24 /01 /janvier /2025 10:50

Une interview dans la montagne, à ne rater sous aucun prétexte.

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27 décembre 2024 5 27 /12 /décembre /2024 09:11
Matière à réflexion

VIVE LA FRICHE!

La nature ne disparaîtra pas si les paysans s'en vont

 

Par François TERRASSON

 

II y a des mots qui ont l'air méchant. La friche, cela évoque quelque chose d'agressif, d'enva- hissant, de volontairement hostile.

Et d'après les Centres permanent d'initiation à l'environnement1 qui fêtent en ce moment leur dixième anniversaire, ce grand méchant loup de la friche va dévorer 4 millions d'hectares d'ici à 1990.

Le désert vert, voilà ce qui nous est prédit, en provenance des sources les plus diverses, monde agricole et citadin confondus. C'est la panique! Des terres sans hommes qui produisent des avalanches, des incendies, la fin du paysage et celle de la nature par la même occasion.

Toutes les fins de millénaires, c'est connu, ont besoin d'une grande peur. Celle de l'atome s'usant un peu à force de ne pas éclater en champignons, voici la terreur de la déprise agricole qui prend le relais.

Dommage que, pendant trois milliards d'années, ladite nature se soit sans problème passée de l'existence de l'humanité. Et que l'idée de recommencer pourrait bien lui revenir si ce primate dominateur désorganise trop son milieu. Alors, et si on essayait d'y voir clair?

Toutes les sociétés, tous les individus appellent nature ce qui marche en dehors de la volonté. Il y a un peu de nature dans le poireau, beaucoup dans la jungle. Et beaucoup dans la friche, et c'est là que ça bloque!

Certains peuples ne s'inquiètent pas de voir que des forces ne sont pas sous leur contrôle. Ils essaient de s'y intégrer, de s'en servir, mais ils les respectent. En tout cas, ils n'en ont pas peur! Nous autres vivons sur un modèle culturel qui dit que tout ce qui n'est pas nous est mauvais (méfiance, intolérance, ra- cisme, tabou des friches et de la nature libre).

Il y a une science du sens des mots, la sémantique, qui nous dit tout sur la métaphysique sous-jacente à l'expression verbale. La « dépense » comme on dit, c'est qu'on lâche quelque chose qu'on tenait, quelque chose qui avait tendance à se débattre, mais qu'on domptait par la force, mais le fauve est lâché! La nature sans contrôle va se manifester sans qu'on soit là pour la tenir en laisse.

Et tout le monde croit que c'est un drame!

Notre culture a peur de tout ce qui est naturel. C'est une position idéologique, philosophique, qui n'est pas basée sur des données scientifiques bien qu'on essaie de tortiller celles-ci pour leur faire dire n'importe quoi, par exemple que la disparition de l'agriculture c'est la fin de la nature, leitmotiv de la campagne en cours.

Il est vrai que l'herbe, en poussant sur des pâtures abandonnées, favorise les avalanches, que des broussailles peuvent brûler, etc. Le maïs aussi bien sûr, stagnant des mois tout sec dans les parcelles...

La réalité n'est pas simple. Quand l'agriculteur s'en va, la végétation non domestique s'installe progressivement en une succession de stades qui finissent par reconstituer la forêt. Cette végétation peut rester longtemps marquée par l'ancienne présence humaine. Elle est soit plus diversifiée, soit moins que sur les terroirs agricoles. Beaucoup plus quand elle remplace 1 agricul- ture totalitaire des plaines de cultures, un peu moins peut- être (encore que...) si elle prend la place des bocages cloisonnés de haies.

Et il faudrait raisonner selon les sols, l'humidité, le nombre d'années d'abandon, le climat, etc.

Le ministre de l'Environnement lance en ce moment un appel d'offres intitulé « déprise agricole » dont le but est de préciser ces détails.

Cependant la déprise sera effective bien avant la publication des résultats. En appliquant alors ce que l'on sait déjà, on peut calmer les esprits. Il y a bien longtemps déjà que des naturalistes ont

regardé pousser les herbes sauvages dans les parcelles oubliées. Sans voir poindre la moindre apocalypse! L'inquiétude n'est pas d'ordre écologique, mais culturelle. Le rejet de la friche est typiquement, sur le plan ethnologique, un rituel d'exclusion primitif magico-religieux. Le diable est a nos portes, le loup dans la bergerie.

Il ne manque pourtant pas de bonnes raisons pour défendre l'agriculture. Surtout quand elle est encore l'expression d'une civilisation millénaire d'intégration au milieu.

Ce sont les agriculteurs non conformes au modèle industriel qui sont encore porteurs de méthodes d'aménagement équilibrées. Et s'il faut se battre pour eux, ce n'est pas que la nature disparaîtra s'ils s'en vont. Ce serait plutôt le contraire.

Ce qu'on aura perdu si les exploitants gestionnaires du milieu disparaissent, ce sera un modèle de relation réussi avec la nature, montrant qu'on peut produire au sein d'un milieu resté largement naturel. On aura alors d'un côté le « Flûrbereinigung »2 vide et de l'autre les parcs nationaux. Dans un apartheid définitif où civilisation et nature s'éloigneront indéfiniment l'une de l'autre.

Le voilà le vrai risque de la déprise ! Même si on craint la prolifération des conifères ou des maisons de vacances, il y a tellement d'espace en voie de libération qu'on aura de belles friches exubérantes, foisonnantes de vies multiples. Vive la friche! "Nous n'avons plus besoin de tout le territoire. Une place pour les pouillots, les chardons et les libellules, s'il vous plaît! Mais aussi, au milieu d’eux, plus éparpillés peut-être mais toujours présents, les agriculteurs qui savent produire sans craindre le milieu naturel qui les entoure. Défendons ceux qui appartiennent à une civilisation d'accord avec leur territoire. Ils ont beaucoup plus d'avenir qu'on ne le croit. Si sur 10 hectares (exonérés d'impôts, j'espère!), la broussaille envahit, on en fera une réserve à gibier, et vingt autres au voisinage produiront comme si de rien n'était. Ce n'est pas la friche qui menace l'agriculture, mais l'incohérence des politiques internationales. Arrêtons d'opposer la nature et l'exploitation agricole et réinventons un vieux mot ringard qui par bonheur est encore pour quelque temps au Petit Larousse. Vive la friche : vive le paysan!

 

 

François TERRASSON

 

Maitre de Conférence au Muséum National d'Histoire naturelle Service de la Conservation de la Nature

Laboratoire d'Evolution des Systèmes Naturels et Modifiés dlrifé par J.C. LEFEBVRE

Administrateur de la Fédération Française des Sociétés de Protection da la Nature

Auteur de "La Peur de la Nature" à paraître aux Editions Sang de la Terre.

1 Les CPIE organisent dans toute la France des stages de découverte du milieu naturel et humain.

2 En allemand : « Remembrement » au sens le plus fort impliquant la disparition totale du milieu naturel.

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6 novembre 2024 3 06 /11 /novembre /2024 19:02

Une  contribution de Daniel Labeyrie

Il n’avait jamais vu l’ombre d’un bûcheron
Ce grand chêne fier sur son tronc
Georges BRASSENS


     Solitaire, certes il le fut, ce grand chêne qui vécut loin des chemins forestiers, loin des futaies sombres habitées par des sangliers austères et bagarreurs mais aussi par des chevreuils délicats.
 Sur son menu petit lopin, à quelques mètres de la maison, il vécut quasiment cinq décennies, grandit au fil des ans et des saisons sans la moindre anicroche. Ce n’est pas son voisin, le figuier de Lomagne, qui l’importuna. Autour de lui, les lauriers l’entouraient d’une couronne protectrice. Quelques pruniers sauvages eurent de courtes existences dans la haie voisine, ce qui ravit les piverts et les pics épeiches toujours prêts à se sustenter dans les troncs desséchés ou pourris. Les noisetiers sauvages le respectaient, tout en jouissant de son ombre les jours de canicule.
Les sautes d’humeur météorologiques, les bourrasques hivernales, les orages automnaux le malmenèrent, mais le bougre tint bon, faisant face à ces caprices saisonniers avec la volonté farouche de « faire de vieux os », d’atteindre l’âge canonique de cent ans, ce qui pour un chêne est un signe de prime jeunesse et de vigueur.
Les fauvettes printanières avaient à cœur de s’égosiller dans son houppier et la hulotte ululait avec ravissement sur sa branche favorite, sous le regard placide de la lune.
Natif d’une forêt du Pays-Basque, il fut planté par un ami des arbres qui l’hydrata régulièrement avec de bonnes doses d’arrosages lorsque la sècheresse faisait rage.
Il se plut dans son nouvel habitat, prospéra au fil des ans, accepta, du bout des branches, un élagage respectueux lorsqu’il atteignit l’âge de trente ans.
Tout allait bien pour lui, sa longévité paraissait assurée pour des siècles et des siècles. Il semblait logique que l’humain qui le planta rendît l’âme quelques dizaines d’années, voire quelques siècles avant lui.
« Amère destinée », une méchante tempête d’octobre le déracina, sans coup férir. Le malheureux s’abattit sur ses voisins, sur un pan de mur de la maison. Son feuillage aux couleurs automnales se répandit en milliers de feuilles sur le sol détrempé, ultime offrande du géant vaincu.
Une entreprise d’élagage le débita, le tronçonna en moultes bûches et bûchettes, ses branches et son feuillage furent broyés. De brouettées en brouettées, tout fut rentré, rangé précautionneusement. Ce bois sèchera durant deux années, avant de de se consumer dans un ballet de flammes au cœur de la cheminée durant les longues soirées d’hiver.
Les punaises et les mouches se sentiront ragaillardies par la douce chaleur d’une flambée dans la cheminée, tandis que quelques humains rendront grâce à feu le grand chêne dont l’âme se promène peut-être dans quelque forêt avant de renaître dans l’humus nourricier.
A ses pieds des dizaines de rejetons assureront courageusement la descendance 

 

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1 novembre 2024 5 01 /11 /novembre /2024 10:51
Elle est arrivée, la ville de bois!
Elle est arrivée, la ville de bois!

Ayé, il est arrivé! Le voilà!
En  français d'un côté, en basque de l'autre ,"Wood'stown", la fabuleuse nouvelle d'Alphonse Daudet, augmentée de "Peuple d'arbres", poème de Jean-Claude Touzeil.
Préface de Laurent Caudine et Jenofa Cuisset.
Illustrations de couverture de Laurent Caudine et Marc Latxague
Edité par Su aski .
Pensez-y pour vos cadeaux de fin d'année.
Pour le commander en souscription, tout est dit ici : https://suaski.wordpress.com/.../on-edite-un-livre.../
Attention! A partir du 21 novembre, fin de la souscription, il sera un poil plus cher.

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20 octobre 2024 7 20 /10 /octobre /2024 09:24

On se dépêche! A partir du 21 novembre, ce sera plus cher!

Et si ça tombe, il sera déjà épuisé, allez savoir! 😉

 

Su aski éditeur!
Su aski éditeur!
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11 mai 2024 6 11 /05 /mai /2024 16:29
Immortels, les arbres?

Il y a environ 30 ans ERDF venait changer le trajet de la ligne électrique qui traverse le terrain de la maison. Le tilleul que j'avais planté il y a 40 ans, la veille de la naissance de ma fille, se retrouvait alors presque sous la ligne. 

Il y a environ 15 ans, une autre équipe ENEDIS venait  élaguer (traduisez massacrer)  ledit tilleul. Comme c'était bien prévisible , trois ans plus tard, l'arbre s'ouvrait en deux. Et il y a trois ans il, tombait , la souche s'ouvrant une nouvelle fois en deux.  Elle est restée sur place, nourriture pour insectes et oiseaux. On la croyait morte et bien morte. Et pourtant, depuis quelques jours, deux petites feuilles--- Longue vie au bébé! Nous veillerons sur lui. 

 

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25 janvier 2024 4 25 /01 /janvier /2024 18:01

Massacre à Ossès  bord de rivière (Laka)  sur les terrains communaux avec consentement de la mairie. Ils ont fait une coupe sur les carolins , passe encore,  mais les platanes vraiment c'est du n'importe quoi. De plus ils doivent continuer le massacre dans la continuité de la rivière sur les terrains communaux.
Mais ils ont quoi contre les arbres, les Basques? 

L'humanité court vers sa tombe.
L'humanité court vers sa tombe.
L'humanité court vers sa tombe.
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6 décembre 2023 3 06 /12 /décembre /2023 16:26

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29 juillet 2023 6 29 /07 /juillet /2023 17:36
Tellement logique!

Cher Monsieur , chère Madame,


Suite à des haies qu’on nous a coupées pendant les travaux de la voirie à coté de chez nous et aussi à ces annonces de canicule et de feux qui dévastent notre belle Terre, nous avons décidé de faire labelliser le jardin et, par ce geste, inciter les autres personnes qui ont un jardin, un balcon, … à participer à un élan commun pour faire chacun de notre mieux pour notre Mère Nature. Nous sommes donc ravis de vous informer que notre jardin fait désormais partie du réseau « Oasis Nature » présidé par Hubert Reeves. Ce réseau vise à créer des espaces où les cycles naturels sont respectés et où nous nous adaptons aux besoins de la biodiversité. Nous avons pris des mesures concrètes pour préserver l’environnement depuis notre arrivée ici et nous souhaitons les partager avec vous.

Dans notre jardin, nous avons planté beaucoup d’arbres et de haies et nous avons remarqué, lors des inondations que l’eau était davantage absorbée. De plus, ces plantes créent des zones plus fraîches en cas de canicule, ce qui est particulièrement important, même si ce n’est que la partie visible de l’iceberg, puisque les bénéfices des arbres et des haies contre le réchauffement climatique n’est plus à démontrer aujourd’hui. Nous croyons fermement que la protection de la biodiversité est essentielle pour la santé de notre écosystème et pour faire face au changement climatique.

Nous aimerions sensibiliser à l’importance de laisser un sol naturel (gravillons, terrasse en bois…) autour de leur maison ; en permettant ainsi à l’eau de s’infiltrer facilement, nous pouvons réduire les méfaits des inondations et garantir une meilleure absorption des précipitations. De plus, conserver les arbres existants et en planter de nouveaux contribuerait à renforcer notre environnement naturel et à préserver la biodiversité.

Nous pensons que chaque petit pas compte et chacun peut, à son niveau, apporter son action à cet élan. Pour notre part, nous avons planté beaucoup d’arbres, des haies libres et diversifiées, des zones jamais tondues, de nombreuses cachettes pour la faune (en particulier beaucoup de variétés d’oiseaux qui nichent dans nos haies et des hérissons), avec des branchages sous les haies, on laisse aussi les feuilles nourrir la terre et les plantes, on a des fleurs presque toute l’année donc beaucoup d’abeilles, de bourdons…, un potager en permaculture, un composteur, des récupérateurs d’eau de pluie et bien sûr, aucun traitement chimique…


C’est pourquoi nous espérons votre soutien dans la promotion de ces pratiques auprès des vos auditeurs, lecteurs…
Nous croyons fermement à l’importance de l’action de chacun pour préserver la Vie, en luttant contre le réchauffement climatique. Si chacun pouvait planter des arbres, recréer des haies qu’on laisse pousser librement, les oiseaux et les insectes pollinisateurs seraient encore plus nombreux, cela changerait le monde. En œuvrant ensemble, nous pouvons créer un environnement plus durable pour nous-mêmes et pour les générations futures.

Nous vous remercions.

cordialement.


Ana Andueza et Christian Matthys

https://www.humanite-biodiversite.fr/

https://www.humanite-biodiversite.fr/page/1281301-les-oasis-nature

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16 avril 2023 7 16 /04 /avril /2023 12:57

Le 8 avril 2023, à Mauléon, interview de Lily Castay, ingénieure agronome, par Radio Xiberoko botza. C'était lors de Journée "Printemps de l'arbre, printemps de l'eau, printemps de la vie", organisée par les associations Erleak et Su aski. Lily Castay, ingeniari agronomoaren elkarrizketa Xiberolo botza irratiak eginik, 2023ko apirilaren 8an.Erleak eta Su aski elkarteek apailatu "Zuhaitzaren udaberria, uraren udaberria, biziaren udaberria" karietara egina.

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