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18 novembre 2007 7 18 /11 /novembre /2007 17:00

De toutes les phrases que j'ai pu lire au sujet des arbres et qui m'ont touchée, celle qui me bouleverse le plus, et depuis toujours, est incontestablement celle-ci :

"C'est fort un arbre; ça a mis des cents ans à repousser le poids du ciel avec une branche toute tordue."
Jean Giono.

Zuhaitzak-landatu.JPG
"L'homme qui plantait des arbres".

La traduction en langue Basque a été réalisée par Elena Touyarou-Phagaburu et publiée en Octobre 1990 aux Editions d'Utovie, sous l'impulsion de l'association "Les Amis de la Terre de Garazi". Sur son texte, Jean Giono avait renoncé à tout droit d'auteur. Les bénéfices réalisés sur l'édition en Euskara  ont été reversés par Les Amis de la Terre aux ikastola, écoles en langue Basque.

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16 novembre 2007 5 16 /11 /novembre /2007 17:00

En ce mois de Novembre, mois de l'arbre s'il en est, après l'ami  ormeau  Gersois de Luc Romann (voir l'article "Auprès de l'Ormeau, auprès de la mare" ), voici l'ami marronnier d'un autre poète, musicien et chanteur, le Wallon  Julos Beaucarne.  Je remercie ce dernier pour l'autorisation qu'il m'a donnée de publier ici cette page du  numéro 55 du FLO FLAF ( Pour les non initiés : Front de Libération de l'Oreille - Front de Libération des Arbres Fruitiers).


http://julosland.skynetblogs.be/

marronnier-recadr--.jpg
Le plus veil habitant vivant de Tourinnes la Grosse,l’ancêtre, est malade. Un jour qu’on aménageait la place, on lui a coupé ses racines et les arbres, c’est comme les gens, si tu leur enlèves leurs racines, ilsmeurent, c’est ainsi quand on sépare un vieil homme ou une vielle femme de sa maison, de son jardin, on les oblige à vivre ailleurs pour leur bien, dit-on..... et ils ne s’en remettent pas. On croit que les arbres sont insensibles, c’est pour cela qu’on se permet d’écrire au couteau son propre nom sur la peau des arbres, mais la peau des arbres est aussi sensible que nos peaux d’hommes et de femmes.
Sans doute notre marronnier aurait pu vivre encore longtemps et... il vit maintenant ses derniers
moments puisque le 6 décembre, il sera coupé. Le plus vieux compagnon de tous les Tourinnois depuis tant d’années va disparaître.....
Les arbres sont comme les gens, ils ont besoin d’être aimés, d’être caressés, ils ont besoin de doudouces,
de câlins, plus ils sont aimés plus ils poussent vers la lumière. Les arbres sont comme les gens mais, en plus, ils ne sont pas là pour rien, ce sont des sages qui ont plein de choses à nous apprendre, ce sont des enseigneurs, des seigneurs de l’enseignement, ce sont d’immenses capteurs de l’univers, des galaxies, ce sont des “Mont Palomars vivants”, des guérisseurs.
Notre marronnier était généreux, il ne comptait pas les marrons qu’il faisait, il n’était pas “rapiat, il n’était pas radin, les arbres ne calculent pas leurs fruits et si vous plantez un de ses marrons dans votre jardin le marronnier ressuscitera chez vous. Les arbres en savent beaucoup plus long que nous ne le pensons, ils sont vivants jusqu’au bout de chacune de leurs feuilles. Ils sont de grandes maisons d’oiseaux et une foultitude d’insectes logent dans le moindre petit pli de leur peau. Il vaut mieux parler aux arbres, ils ne comprendront que mieux, ils ont les oreilles larges comme celles du Bon Dieu. Ne soyez pas tristes, notre marronnier même coupé, chantera toujours ici même sa chanson d’amour,son esprit restera vivant. Et vous les enfants,profitez
de ses derniers jours où il est encore avec nous ici, pour lui donner des caresses et des câlins, pour
le remercier de sa présence profitez de ces quelques jours qui lui restent pour le remercier d’avoir vécu si longtemps près de nous. Apportez lui des fleurs aux parfums puissants pour qu’il oublie quelques instants en les respirant qu’il doit partir pour l’au-delà des arbres. Si vous voulez vous ressouvenir de lui plantez un marron dans votre jardin et lorsqu’un marronnier poussera, chérissez  le, allez le voir tous les jours, il deviendra
grand et vous aussi en même temps.

Julos. Tourinnes la Grosse le 26 octobre 07.
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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 18:05

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C'était au mois de Novembre 2001. J'avais le grand bonheur d'être correspondante locale du "Journal du Pays Basque" pour le canton de Garazi, ou, pour ceux qui préfèrent tout sous forme francisée, (mais ce n'est pas mon cas), de "Cize".
Quelqu'un, je ne sais plus qui, m'avait dit qu'un certain Michel Harispe, pisciculteur de son état, aimait les arbres et souhaitait réconcilier le Pays Basque avec eux. Là, mon tour n'avait fait qu'un sang, à moins que ce ne soit le contraire, ça fait déjà un bail!!!!
Je suis donc allée rencontrer Monsieur Harispe à son établissement piscicole d'Esterenzubi par un jour ---- pluvieux et froid.
Et là, j'ai entendu un discours---, LE discours----, celui que j'aimerais entendre en permanence, celui que j'attends 24 heures sur 24, 365 jours sur 365, et depuis si longtemps, en écho à mon arbritude (hélas fort solitaire)  de toujours.
En ce mois de Sainte Catherine où "tout bois prend racine" je vous le livre . Il est, plus que jamais ,d'actualité.

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Michel Harispe, pisciculteur s’engage pour l’arbre, gardien et protecteur des eaux


"Auprès de mon arbre, je vivais heureux". Les chanteurs et les poètes ne sont pas les seuls à chanter l’arbre. Michel Harispe, pisciculteur aux Aldudes et à Esterençuby est un chef d’entreprise qui a pris la suite de son père en 1966. Il préside le Groupement de Défense Sanitaire du bassin de la Nive et de la Nivelle. Ce sont les pisciculteurs de la zone concernée ainsi que les trois associations de pêche qui constituent ce regroupement dont le souci principal est la qualité sanitaire et environnementale des eaux des piscicultures ainsi que celles des ruisseaux et des rivières. Des actions sont menées en concertation avec les services administratifs concernés. Monsieur Harispe est un professionnel sérieux et non pas un doux rêveur qui passerait le plus clair de son temps à écrire des vers assis sous un chêne séculaire, les yeux perdus dans les nuages ou dans la profondeur de l’ azur.
 Pourtant, il aime les arbres et il a plaisir à le dire. Il les aime mais il leur est surtout infiniment reconnaissant de tout ce qu’ils font pour nous. Il dit que l’arbre est l’outil le plus complet qui nous ait été donné par la nature , indispensable à l’air, indispensable à la terre, abri et source de nourriture pour les animaux et par dessus tout, et c’est particulièrement ce qui le préoccupe, régulateur parfaitement efficace de tout le système hydrologique. Aussi se demande-t-il pourquoi nous sommes si ingrats envers cet ami.

Le règne de la transparence

Proche de l’eau par son métier, il ne peut que constater l’excellence du système hydrologique en Pays Basque, qu’il s’agisse du débit ou de la qualité. Quoique l’on puisse en dire ici ou là, nos rivières sont riches en poissons sauvages. Il insiste sur le grand soin que les pisciculteurs de son groupement prennent de l’eau. Ils ont besoin d’une eau de qualité à l’entrée des bassins et ils se doivent de rendre une eau de qualité à la sortie. Chez eux, c’est le règne de la transparence (sans jeu de mots aucun) et de la traçabilité. L’Institut des Milieux Aquatiques effectue régulièrement des contrôles avec lesquels on ne saurait plaisanter.
Pourtant, Monsieur Harispe est inquiet, on pourrait même dire en colère. Il constate que depuis 25 ans, le niveau des rivières ne cesse de baisser, que les crues sont de plus en plus violentes et de plus en plus rapides après la fonte des neiges ou après les grandes pluies mais qu’elles se résorbent de plus en plus vite pour arriver à un niveau d’étage de plus en plus bas.
Il s’énerve par ailleurs d’entendre de plus en plus de gens s’étonner du tarissement des sources que de mémoire ancestrale on avait toujours vu couler sans répit. Pour lui, c’est bien l’homme qui, par ses activités désordonnées et irrespectueuses du milieu, est responsable de cette évolution qui ne peut que s’accélérer si des mesures drastiques ne sont pas prises rapidement. L’activité humaine, de nos jours, favorise l’écoulement par tous les moyens.
D’abord, on ne plante plus : on coupe, on rase, on arrache haies, arbres isolés, bosquets, petits bois. La montagne est sillonnée de routes sur l’asphalte desquelles l’eau s’écoule à toute allure, de rigoles, de buses qui vomissent des torrents  à la moindre pluie. L’eau descend trop vite. L’homme l’a privée de sa faculté d’absorption. Dans un terrain, même en pente, recouvert d’un manteau boisé suffisamment dense, l’eau est conduite à la rivière en une période allant de trois à six mois. Sur un relief pelé, on n’a pas le temps de la voir passer.
Comme le fait remarquer Monsieur Harispe, "Prendre le risque de manquer d’eau dans un pays où il pleut tant, c’est tout de même un comble !". Mais il ne suffit pas de tempêter en dénonçant les faits. Alors, il fait des propositions. Il en parle dans le cadre du Conseil des élus ou du Conseil de développement. Il intervient à la radio. Foin des photos satellites et autres procédés coûteux et pas forcément efficaces ! Il propose que soit réalisé au plus vite un inventaire des parcelles privées ou communales que l’on pourrait reboiser, surtout en amont. L’étude devra être faite commune par commune en y associant la population afin qu’il s’agisse des décisions et des choix de tous. Il faut surtout, d’après lui, que les "politiques" prennent leurs responsabilités et que des enveloppes substantielles soient distribuées chaque année car il part du principe que les arbres ont un coût et qu’il n’y a plus suffisamment de gens dans les fermes pour planter et entretenir. C’est pourquoi il pense que les jeunes arbres devront être distribués gratuitement et que des emplois devront être crées. Cela ne gênerait en rien l’activité pastorale, d’autant plus que le nombre d’arbres à l’hectare peut très bien être modulé parcelle par parcelle. Mais attention ! Il s’agit bien de reboiser ce pays dans un souci de l’eau (et de la terre qui descend avec l’eau : c’est le phénomène d’érosion) en pensant un peu à nous et beaucoup aux générations futures, pas de monter des "usines à bois", c’est-à-dire planter des essences à croissance rapide pour tout abattre trente ans plus tard. Il faut des essences locales : chênes, châtaigniers, hêtres etc. qui auront toute liberté de pousser à leur rythme et de vivre leur vie d’arbres. D’autres mesures devraient être mises en place, comme par exemple des aménagements au bord des routes pour aider l’eau à se diffuser dans le sol au lieu de la canaliser pour l’éliminer au plus vite.

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Un pays vert
Certains se demanderont peut-être pourquoi cette angoisse, pourquoi ce plan ambitieux alors que le Pays Basque est connu de par le monde pour être un pays très vert, même au plus chaud de l’été. Voilà sans doute le piège que nous tend la nature. Nous sommes en zone océanique très arrosée par les pluies. C’est un écran vert qui fait illusion. Nous avons énormément d’eau mais nous faisons tout pour la gaspiller et la perdre. Car enfin, soyons honnête et cessons de nous voiler la face, si le Pays Basque est vert, il est aussi  devenu pelé et dénudé. La tendance n’est pas à l’amélioration.
Monsieur Harispe nous appelle donc à ouvrir les yeux sur la réalité sans fard afin d’œuvrer à inverser rapidement cette tendance de manière forte et durable. En quelque sorte un“Aux arbres citoyens !”

Les photos d'arbres, on ne peut plus Pyrénéens, et de cet automne 2007, sont de Yvan Puntous, dont je vous recommande :
le blog perso : 

 http://images-du-pays-des-ours.blogzoom.fr
ainsi que le site de l'Amopyc :
http://perso.orange.fr/amisdelours-amopyc/ours.html

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22 septembre 2007 6 22 /09 /septembre /2007 15:22

http://www.greenpeace.org/canada/fr/actualites/blocus-naval-saguenay

Ca, c'est une adresse pour aller voir ce que les militants de Greeenpeace font pour protéger la forêt du Québec.
C'est mon parrain qui m'a informée.
Mon parrain----ça en fait rire certains, j'imagine.Un parrain, c'est un truc pour les curaillons, diront beaucoup d'entre mes lecteurs et lectrices. Et non---pas forcément--- rien n'est si simple.
Et puis après? Et puis même? 
Fils d'une Picarde (la cousine germaine de mon père)  et d'un Corse, après avoir vécu aux Etats-Unis d'Amérique, il se trouve aujourd'hui au Québec, tandis que depuis 1972, je n'arrive pas à m'absenter du Pays Basque plus de 48 heures sans me sentir amputée (même quand il pleut  à verses et sans discontinuer 28 jours d'affilée et que les voisins se plaignent de la sécheresse!). Et quand je dis le Pays Basque--- J'éprouve même des difficultés à pousser jusqu'à la zone urbanisée de Bayonne Anglet Biarritz et plus loin, vers Hendaye, quelle que soit l'attirance qu'exerce sur moi le vieil Océan et ses vagues de cristal! Je préfère rester dans nos campagnes montagneuses qui se laissent pourtant, elles aussi,  ronger de plus en plus rapidement par le mitage des constructions, l'uniformisation, la banalisation des paysages, la banlieusardisation et, au bout du compte la vulgarité et la laideur, comme l'avait si bien prédit Bernard Charbonneau dans ses écrits.  En +, le dit parrain, ingénieur mécanicien,  a travaillé toute sa vie pour faire faire vroum-vroumer les moteurs chez Matra, Saviem, j'en passe et des meilleures. Ah, ça vous en bouche un coin, ça! Hein? Et en + de chez +, alors que je suis persuadée que l'expansion démographique humaine est un cancer qui, pollution ou non, saccages ou pas, aura de toutes façons raisons de l'humanité elle-même, il est le père de six enfants!
Pourtant, malgré l'éloignement géographique, malgré cette différence évidente de parcours et de choix, j'ai avec lui une vrai fraternité, mieux encore, une vraie complicité. Pas simple, l'humain! Et je vous passe la photo du prototype de la Matra 530 jaune---Matra---- dans lequel mon adolescence a vu parfois de si près la mare du hameau de Trois-Etots , commune de Cernoy, Pays de Chaussée, dans l'Oise. Si non, vous exigeriez une expertise psychiatrique sur ma personne! 

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La mare de Trois-Etots, la voici, avec en arrière-plan le château et les bois. L'un des paysages Nervaliens de mes vertes années.
Mais qu'est-ce que je raconte, moi? Elles sont toujours vertes, mes années!
Photo Pierre Cagnat.


Ce qui me touche dans ce message de Greenpeace, c'est surtout qu'il parle de forêt. Et la forêt, aujourd'hui, même chez les zzzzzzzécolos, est la grande oubliée, alors que sur presque toute la surface du globe, elle est tout de même l'apothéose des équilibres naturels, une sorte d'acomplissement idéal! On entend parfois dire qu'un paysage se "referme", que la diversité botanique est en souffrance quand le manteau forestier reprend ses droits après que les ronces et diverses broussailles aient préparé le chemin. Alors ça, si vous me passez l'humour facile, ça me scie!!!!!!!!!!! En outre, pour parler le langage utilitariste de mise en cette période de trouille piteuse devant la disparition probable à plus ou moins long terme d'une humanité qui n'a pas su aimer et respecter  le reste du monde vivant,  la forêt est  quand-même notre meilleure rempart contre le dérèglement climatique.

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"Quand on scie un arbre, j'ai mal à la jambe et à la littérature". Léo Ferré (Basta)


Au fait, l'exploitation de la forêt Boréale, c'est en grande partie pour fabriquer des mouchoirs en papier. Alors, juste une question: des mouchoirs en papier, vous en consommez combien dans l'année?
Je travaille dans une école. Quand les enfants me voient sortir de ma poche un mouchoir en tissu, ils ouvrent des yeux grands comme des soucoupes volantes. Pour beaucoup, c'est la première fois qu'ils en voient un. Et moi, par contre, il ne m'est jamais arrivé d'en acheter un seul de ma vie, pas plus qu'un seul rouleau de Sopalin, d'ailleurs!
Dans toutes les collectivités, une boîte de mouchoirs papier est ouverte en permanence sur un coin de table. On s'en sert pour tout, même pour faire reluire ses chaussures! Vous imaginez, au niveau de la partie "développée" de la planète, ce que cela représente en termes de tonnage de bois?  Vous vous rendez compte du prix que paye le peuple des arbres ?
De nos jours, offrir un ou plusieurs mouchoirs en tissu est un acte authentiquement révolutionnaire, n'en déplaise aux  individus (ils sont légion) touchés gravement par la maladie de l'hygiénisme obsessionnel largement entretenue par ceux qui en tirent de gras profits.
Et re-au fait, quelques jolis mouchoirs brodés,ce n'était pas l'un des cadeaux de base, lors des baptêmes, ça????????????
Et voilà, nous sommes revenus au point de départ----De quelles circonlocutions et détours ne suis-je pas capable pour voler  au secours des forêts!

Encore un petit tour au pays des arbres? http://julosland.skynetblogs.be/category/1223401/1/Beaux+arbres
Quelques-uns, patriarches d'une taille et d'une beauté à vous couper le souffle, sur le site de l'ami Julos Beaucarne.

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