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Quand mon amie Delphine Cingal interprète "Txoria txori" (Hegoak) en soutien à Hegalaldia, mon enfant envolé du nid d'Uhaldia.
Une contribution de Daniel Labeyrie
Vinrent cette année-là
Des temps étranges
Guy BEART
Cette année-là, la vingtième d’un siècle à feu et à sang, les humains perdirent la face, l’espérance piétinée sous des flots de sang et de boue n’habitait plus le cœur des humains. Sur un continent, des millions d’arbres furent réduits en poussière après avoir été passés par les flammes. Des foules faméliques s’agglutinaient aux portes des métropoles pendant que des oiseaux par millions brûlaient leurs ailes dans les brasiers incandescents.
On invoquait vainement les dieux des lointaines galaxies : le silence sidéral de leur réponse décourageait le genre humain. La croix, l’étoile, le croissant et le lotus flottaient encore sur les édifices religieux, tels des oriflammes désespérées.
Les humains décimés par les ravages des virus devinrent la proie des charognards affamés. Des régions entières furent totalement anéanties. Quelques rares enfants rescapés de l’apocalypse subsistaient, ici et là, errant hors des villes désertées.
Au-dessus de ce désastre, imperturbable, le soleil continuait sa course diurne ; la lune dans sa traversée nocturne regardait tristement sa planète-mère. Pas le moindre poète, pas le moindre rêveur pour converser avec elle. Trop occupés par leur quête de survie, les enfants l’ignoraient.
Chose étrange, les animaux semblaient s’adapter à la situation. En Aquitaine, la grande forêt landaise conservait encore quelques bouquets d’arbres : pins parasols, chênes-lièges et saules furent les rares espèces à survivre à l’hostilité ambiante.
Les écureuils jouaient avec innocence sans se soucier des martres qui les chassaient. Les chevreuils n’avaient plus à craindre les balles des chasseurs qui avaient totalement disparu. Les buses, posées au sommet des troncs calcinés, faisaient ripaille des rongeurs qui pullulaient. Les passereaux chantaient à tue-tête : délivrés des piégeurs à la glu, en toute confiance, ils se posaient sur les épaules des enfants hirsutes et déguenillés.
Dans certaines villes, comme Salies-de Béarn, des hordes de sangliers avaient totalement investi les lieux. Les thermes désertés devinrent leur aire de jeux. Les marcassins se prélassaient au soleil sur des transats pendant que les laies mâchaient des roses dans le jardin public. Les mâles jouaient à la lutte sur la place du marché. Les ronds-points étaient gardés par des vieux mâles revêches qui arboraient leurs défenses avec arrogance.
Dans le temple et l’église, les hirondelles gazouillaient, ce qui faisait sourire la statue de Saint-François d’Assise. La nuit, les chauves-souris volaient en ballets majestueux au-dessus des eaux du Saleys pendant que les chats-huants hululaient sur les cheminées à moitié écroulées. Les fouines avaient éloigné les chats qui furent obligés de goûter à la vie sauvage dans les hangars délabrés des fermes abandonnées.
Les vaches, livrées à elles-mêmes, couvertes d’aigrettes blanches, ruminaient paisiblement dans les prairies alentour. Les couleuvres se la coulaient douce sur les rochers des ruisseaux. Des milliers de canards, échappés des élevages, recouvrèrent la liberté mais pas question de cancaner dans les piscines, toutes investies par les sangliers. Ils durent se contenter des mares saumâtres dans les villages voisins.
Dans les campagnes, quelques dizaines d’enfants, s’accommodaient comme ils pouvaient de l’inconfort de la vie sauvage. Ils pêchaient dans les ruisseaux de rares poissons qu’ils consommaient crus, cueillaient des herbes et des baies sauvages. En aucun cas, ils n’attentaient à la vie animale. Les enfants n’exerçaient pas le moindre pouvoir sur le règne animal, maître de ce nouveau monde. Les garçons se chargeaient de la quête de nourriture, construisaient des cabanes et les filles filaient la laine des moutons pour confectionner des vêtements chauds. Le soir, par temps doux, autour du feu, tout le monde se mettait à danser en chantant des comptines.
C’est ainsi que s’écoulait le temps et les saisons dans ce coin de France relativement épargné par la fureur. Certains soirs de pleine lune l’on percevait une rumeur lointaine comme un galop de cavaliers d’apocalypse.
En cette veille du jour où en France, la nature va recommencer sa descente aux enfers, je retrouve ce collage réalisé pour mon livre d'or par Xan I, en mars 1972, sur une table de la crêperie de la rue Grégoire de Tours à Paris, à quelques mètres du magasin de lutherie du frère d'un certain Boris Vian.
Déconfinement : attention aux animaux si vous retournez en forêt après le 11 mai
Les forêts devraient être de nouveau accessibles après le 11 mai en cas de déconfinement. Dans un communiqué, l'Office national des forêts (ONF) incite les promeneurs à la prudence : les ani...
Une contribution de Bernard Caussade
Le ciel est un peu bas sur les rives de l’orne. Les brumes du matin servent de couverture pour protéger les eaux. A Saint-Jean-Le-Thomas, petit havre de paix sur les bords de la Manche, je cultive en secret un tout petit refuge presque les pieds dans l’eau. J’y suis passé hier, histoire de poser mes pensées un instant.
La « Captur » me conduit et la radio bourdonne, musique ou France-Info. Il se dit en antenne que le petit monarque va battre la campagne sur les terres de Somme. Les chasseurs samariens sauront lui rendre hommage pour ses nombreux bienfaits pour les gens de fusils, permis à prix cassés, massacres autorisés pour espèces fragiles, mise en place furtive de troupes de renforts pour milices locales… les troupes à Castaner pourront bientôt compter sur les viandards de Somme, les armées de battues, avinés de gabions, perchés de palombières pour traquer et tirer comme sur des cols verts, abattre les gibiers préférés du monarque, les gibiers gilets jaunes.
Les belles limousines descendent les ruelles désertées par la force. Seuls quelques idolâtres et militants d’en marche ont eu un sauf conduit. Quelques médias croupions retransmettent en direct les rencontres fictives, bains de foule restreintes pour gogos et faussaires. Sur ces terres de gauche, cette verrue d’Amiens vient souffler des bougies, c’est son anniversaire… mélange en construction de Rothschild et Goebbels, il étend lentement sur les terres de France la sombre dictature qui réprime et massacre ceux qui n’adhérent pas aux vérités divines…
Entre deux reportages on étale à grands bruits le procès propagande de flics de basse zone, deux lanceurs de pavés peu expérimentés, deux pare feux utiles pour masquer les violences de barbares couverts par un préfet inique et un monarque froid.
Devant l'émerveillement de l'enfant plus encore que devant les images.
Comme le dit Hubert Reeves, seule la capacité de nous émerveiller devant le vivant pourra nous sauver.
Merci à Tanaan pour ce moment si fort!
L'association BIO DIVERS CITE
C'est quoi ?
La côte basque est victime de son succès et la Nature disparaît peu à peu pour laisser place à des bâtiments géants... Nous souhaitons pouvoir agir ensemble : donnons-nous les moyens de découvrir, protéger et développer la faune et la flore en milieu urbain !
Pourquoi ?
Tout le monde le sait, la Terre connaît actuellement la 6ème extinction de masse... Oui, les ours polaires et les grands singes sont en voie d’extinction, mais dans notre beau Pays aussi nous avons des espèces en danger. Certaines que nous côtoyons régulièrement, chez nous ou dans la rue, qui nous semblent si ordinaires et éternelles, mais pourtant…
Il y a quelques années, la ville était encore propice à certaines espèces qui vivent normalement en autarcie avec les humains. Mais l’urbanisation grandissante isole les populations et elles sont maintenant menacées.
Le Pays basque voit ses jardins disparaître et ces travaux changent complètement notre qualité de vie.
IL NE S'AGIT PAS DE LUTTER CONTRE L'URBANISATION, mais de la rendre ECO-RESPONSABLE
Nous sommes tous concernés, et nous pouvons tous agir.
Via l’association Bio Divers Cité, nous voulons rassembler les personnes souhaitant agir et aider chacun d'entre nous à se donner les moyens d'y arriver !
Un petit pas vers notre bien-être, un pas de géant pour la biodiversité.
Comment ?
Re-végétalisons nos rues, nos balcons, nos jardins et nos parcs, de manière intelligente. Créons de nouveaux aménagements, ou modifions légèrement nos habitudes. Apprenons à cultiver sans pesticides, avec l'aide de la faune. Nous retrouverons alors le plaisir de la verdure, de la diversité des fleurs à nos portes, et nous admirerons la vie qui s'active autour d'elles.
Apprenons aux nouvelles générations et ré-apprenons aux plus anciennes. Montrons à ceux qui ne veulent pas y croire qu'il est possible de faire différemment ! Parce que nous pouvons tous en apprendre chaque jour sur les trésors que notre Nature peut nous offrir... pour le plaisir de nos yeux, de notre santé et de nos papilles
biarritz | Association Bio Divers Cité
Les serres de la Milady, lieu d'art contemporain , expositions, vernissages, résidence d'artiste, Biarritz
https://www.lesserresdelamilady.com/association-bio-divers-cite
Vidéo ci-dessus : quand la culture basque rend hommage à l'ours. Milesker, merci à Marc, Peio et Patrice. Et---Renaud aussi.
Une contribution de Laurent Caudine
Si on jette un oeil sur le petit Robert, l’anthropocentrisme serait l’idée de faire de l’humain le centre du monde et du bien de l’humanité la cause finale de toutes choses. Il y a un exemple criant d’anthropocentrisme quand on lit la chronique de Michel Etchebest dans le numéro de Médiabask du 9 mai 2019. Un industriel qui parle de biodiversité, c’est pas piqué des hannetons.
Michel Etchebest en bon industriel anthropocentré raisonne de manière essentiellement économique, pour le bien de l’humanité, c’est entendu. Il convient de rester le nez dans le guidon. Qu’importe si on commence à voir le mur, on fait comme si. Il faut créer des emplois, il faut produire, il faut travailler, il faut consommer, il faut dépenser, il faut acheter, il faut jeter, il faut recycler, pour reconsommer et si possible deux fois plutôt qu’une. Là est l’essentiel de l’idéal anthropocentriste.
Il fut un temps où les ours occupaient toute l’Europe qui était couverte de forêts et qui était le royaume de la nature sauvage. Mais l’humain, a décidé qu’il devait être le maître de l’univers et il n’a préservé que quelques confettis à la vie sauvage. Ici, notamment dans les montagnes des Pyrénées où les ours ont trouvé refuge. Quelle est la situation aujourd’hui ? Nous sommes dans un pays de 67 millions d’habitants. Dans les Pyrénées atlantiques il y a 679 354 milles habitants. En 2018, sur l’ensemble des Pyrénées il y avait une quarantaine d’ours dont 4 ours en Pyrénées Occidentales (Béarn, Navarre, Aragon). Malgré cela Michel Etchebest est quand même persuadé qu’un projet est en action « qui a pour conséquence de remplacer l’homme par l’animal ». L’humain a colonisé tous les espaces et là Michel Etchebest et certains éleveurs - qui professent la même religion - s’affolent pour quelques ours qui vivent en liberté ! Non seulement les ours dans l’histoire ont été vaillamment massacrés, empoisonnés, capturés, abattus, harcelés mais on dénie à ceux qui restent, le droit de vivre paisiblement chez eux. Pas question de réparation ; c’est bien fait pour leur gueule ils n’avaient qu’à s’adapter à notre civilisation. Rappelez-vous que nous sommes THE référence et que tout doit tourner autour de nous. Foin de Galilée, Copernic ou Giordano Bruno, nous sommes encore en plein géocentrisme, c’est bien connu…
Prenons un peu de recul… le massacre de la nature n’a pas attendu le dérèglement climatique ; il est dans la culture même de l’être humain, et c’est pour cette raison que Michel Etchebest ne voit rien et qu’il est englué dans ses certitudes d’homo économicus.
L’anthrocentrisme donne le droit de requalifier tout ce qui existe. On fait notre petit classement et on décide ainsi de manière discrétionnaire qui aura le droit de vivre sur cette planète et comment, en fonction de critères élaborés par le maître des lieux. En l’occurrence ici, Michel Etchebest, voué à la croissance, au productivisme et au capitalisme vert. Tel animal pourra être mangé par les hommes, celui-là nous tiendra compagnie, cet autre pourra être éliminé pour défaut d’utilité, celui-ci sera animal de combat et pourra être mis en pâture dans un spectacle… La biodiversité ? La nature libre et sauvage ? ça ne fait point partie du programme industriel qui depuis 50 ans détruit la planète ici et ailleurs. Alors forcément Michel ironise « vive la biodiversité »… Vous vous rendez compte ! le monde est encore peuplé d’animaux libres et sauvages, de zones non industrialisés, de forêts peuplées d’animaux qui font ce qu’ils veulent ! quel scandale !
Michel Etchebest en bon industriel anthropocentré explique « qu’une partie de nos montagnes pyrénéennes déborde sur notre agglomération ». Car le maître des lieux, industriel anthropocentré de son état, considère que c’est la nature qui empiète sur l’agglomération et non l’inverse. Comme lorsque des sangliers s’approchent des zones urbaines par exemple ; il est inimaginable de penser que ce serait plutôt les zones urbaines qui se seraient rapprochées des sangliers. Il est inimaginable pour lui de penser que ce sont les humains qui se rapprochent du territoire des ours.
Autre vocabulaire anthropocentré : Michel Etchebest parle de « La menace venant de la mer » pour parler des requins et l’arrivée du loup un animal « autrement plus menaçant » écrit-il… Bien sûr les humains ne sont pas une menace sur cette planète c’est bien connu… La Soule ne crame pas sa montagne et Biarritz ne bazarde jamais ses eaux usées directement dans ses eaux de baignades par exemple. Mais la cécité est une marque particulière du système industriel et de ses zélateurs encroutés dans leur religion. Surtout ne pas regarder plus loin que le bout de ses espadrilles et pas plus haut que le faîte du toit de la mairie de Maule.
Soyons clairs… et osons les mots… écocide… de la famille de génocide, et d’ethnocide,… même combat, même folie, même délire, même aveuglement, même suicide… il y a une attitude écocidaire et délirante dans les propos de Michel Etchebest et de la part de nombreux éleveurs… et c’est grave.
Il y a deux types de contraintes… celles que nous impose le système économique et celles que nous impose la nature. On a le devoir de dresser et mettre à genoux la première et celui de nous adapter à la seconde. Je sais ce qui doit inspirer, et je sais ce qui doit expirer. Et pour prendre le contrepied du ministre de l’agriculture, s’il faut choisir entre l’ours et l’éleveur qui ne veut pas s’adapter à l’ours, je choisirai l’ours.
Laurent CAUDINE Moncayolle le 11 mai 2019
Ci-dessous : quelle misère, ce délire paranoïaque! Que dire d'autre?
30% d'oiseaux en moins dans nos campagnes en 20 ans. Disparition des haies, taillis, broussailles, pesticides tous azimuts, assèchement des zones humides. Les insectes se raréfient, les oiseaux ont faim. Chaque année, chez moi, ils fréquentent les mangeoires de plus en plus tard en saison. Ce mois ci, ils les dévalisent encore, plus tard que jamais et avec plus d'assiduité que cet hiver. Alors, je continue, semoule de couscous bio et un peu (pas trop) d'huile de tournesol bio. Ces messieurs-dames ont une famille à nourrir. Malheureusement, pour les hirondelles et martinets, nous sommes impuissants car ils ne chassent qu'en vol.