Georges a rejoint le chanteur basque Imanol au paradis des musiciens.
Une contribution de Daniel Labeyrie
Humblement
Humblement, il est parti, l'homme à la voix douce, l'homme libre qui toujours chérit la liberté et qui croqua le bonheur en étreintes sensuelles, parti du côté de la Méditerranée où la mémoire des vagues se souvient toujours des belles âmes.
Le pâtre grec , cheveux tressés d'étoiles, maintenant tutoie les anges dans cet ailleurs que toujours les humains dessinent dans leur imaginaire.
Monsieur Moustaki, vous avez cultivé l'art de la nonchalance active en prenant votre temps pour coudre des refrains simples et profonds sans jamais frayer avec les vendeurs de vent. Chez vous soufflait un vent ou plutôt une brise de fraternité qui s'insinuait dans vos ballades dans un bel esprit d'universalité et de tolérance.
Votre voix caressante jamais n'usa de l'invective mais le bel idéal de liberté était bien accroché à vos sandales de vagabond universel. Les frontières chez vous n'avaient pas la moindre réalité : de la Lusitanie au Brésil en passant par la Grèce et l'Espagne, la chanson naviguait allègrement toutes voiles dehors au son de la guitare et autres cordes sensibles.
Monsieur Moustaki, vous n'avez jamais démérité, déclarant l'état de bonheur permanent même si les mercenaires cultivent toujours leurs champs de guerre aux quatre coins de la planète.
Du petit garçon d'Alexandrie au baladin fauché de Paris, de l'homme à la moto à l'éternel amoureux, du saltimbanque lettré à l'amant du soleil, votre guitare s'est tue mais votre voix demeure en nous, bienveillante et bienfaisante.
Monsieur Moustaki, merci !