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30 octobre 2007 2 30 /10 /octobre /2007 15:00



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Samedi dernier, 27 Octobre, je me suis rendue, comme je vous l'ai déjà dit, à la deuxième édition de la Journée des Cueilleurs volontaires, à la gloire des maïs de pays, maïs de population supplantés depuis plusieurs décennies par les maïs hybrides qui font eux-mêmes aujourd'huig figure d'antiquités face aux nouveaux monstres que sont les maïs OGM.
Grande émotion pour moi, dans ce village de Bussunaritz où Jon Harlouchet, combattant acharné de l'agriculture paysanne et biologique, poursuit le combat de ses parents pionniers en la matière, puisque, si mes souvenirs sont exacts, c'est en 1975 que j'ai fait la connaissance de ce couple exceptionnel et exemplaire à plus d'un titre et  qui était alors en train de se convertir à l'agriculture biologique.
Si vous le pouvez, essayez de vous replonger dans l'ambiance de l'époque. Une époque où les voisins de "bio", autant dire voisins d'estra-terrestres, se levaient la nuit pour les épier au cas où ils auraient en douce déversé des tonnes de produits chimiques dans leurs champs. Et oui, en une génération, et malgré les appels et cris de certains visionnaires, le monde paysan avait perdu de vue le fait que c'est le sol qui est le père de la plante et non Monsieur Bayer et quelques uns de ses collègues. Je sais de quoi je parle, mon frère (Coucou, Richard), a été formé et formaté dans une école d'Ingénieurs agronomes, et non des moindres, puisqu'il s'agit de celle de Grignon.Bref, Mayie et Jean-Michel ont été des pionniers, je le répète. Ils sont d'une droiture et d'une honnêteté sans faille. Ils sont aussi de vrais écologistes pour qui l'agriculture biologique ne saurait se réduire à une méthode aux avantages démontrables pour celui qui la pratique. Ils ont en outre  cette vision de l'agriculture paysanne que défendait Jean Giono, une agriculture de partage. Et encore même au delà de ça, le respect et l'amour du monde vivant. Le groupe d'arbres qui a survécu aux travaux connexes de remembrement de la fin des années 60 sur la route du col de Gamia, leur doit la gloire d'être encore debout. Maintenant que l'on voit nombre d'"exploitants agricoles" (le mot, déjà, fait froid dans le dos) prêts à tenter de rebrousser (ou de faire semblant) chemin sur la voie de leurs délires productivistes afin de trouver le côté de la tartine où est le beurre, il n'est sans doute pas superflu de rappeler ces faits historiques. Saluons ceux dont ni les actes ni la pensée ne devront jamais être dévoyés.


A Bussunaritz, à la fin de la cueillette, j'ai croisé des amis. Avec Dominika, je restais au repas. Eux, avant de rentrer chez eux, à Anglet, devaient passer chez moi afin de voir comment ils pourraient bien me sortir d'un mauvais pas. En effet, les deux mares que j'ai creusées il y a plusieurs années, sont, pour des raisons sur lesquelles il serait long et fastidieux de s'étendre, dans un état catastrophique depuis plusieurs mois. Les bâches sont percées à plusieurs endroits. Où? Telle est la question à laquelle je n'ai pas encore réussi à répondre. Olivier et Amélie sont donc allés voir où étaient les problèmes et comment les résoudre. Il faut vous dire qu'en ce qui me concerne, voir les mares dans cet état me fait tellement de peine, me cause tellement de chagrin que je n'y descends plus du tout depuis bien longtemps.Quelle tristesse! Une mare, c'est un endroit fabuleux. C'est la seule création de l'Homme où il ajoute de la Vie à la Vie au lieu d'en retrancher. Dans les miennes, quand elles sont en bon état, ce sont, entre autres, plusieurs Couleuvres à collier, des centaines de Libellules d'une bonne douzaine d'espèces différentes, des milliers de Tritons, des Grenouilles rousses, des Alytes au chant cristallin des Crapauds communs dont les imposantes femelles pondent des kilomètres de cordons d'oeufs, des Ranâtres, des Notonectes, des Limnées, des Planorbes, et tant dautres encore. C'est aussi parfois la visite du grand Héron cendré ou du Martin pêcheur. (Voir photo de l'un d'entre eux posé sur la branche d'un grand Figuier, rapporté il y a plus de trois décennies de chez Bernard Charbonneau, sous forme de plantule, bien à l'abri sous mon blouson de motarde.) Et c'est enfin, depuis deux étés, comble de la joie pour une amoureuse des batraciens, le chant de quelques Rainettes tant attendues et tant espérées!

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En venant faire ces travaux d'approche, Olivier et Amélie ont joué avec Baztan, mon chien. Pas besoin de regarder longtemps la photo pour voir que je ne lui manquais pas beaucoup.

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Bon, je vous quitte là pour aller m'adonner à quelques occupations de cette semaine de vacances de Toussaint. L'an dernier, j'ai déterré de chez moi plus de 150 bébés arbres pour replantation au Centre Hegalaldia à Ustaritz. Cette année, mon amie Dominika a la fièvre planteuse. La récolte de ce mois de Novembre sera donc pour elle.

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commentaires

M
c'est qui ce beau poilu en pleine action???le nouveau James Bond???<br /> hahaha<br /> michèle
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J
Oui, un Basajaun Briard. Ca n'existait pas encore mais je viens de l'inventer.<br /> A vrai dire, quand je l'ai adopté (ou qu'il m'a adoptée, je ne sais plus trop), il portait le nom de Hooligan. Boooooooooof! Alors, pour qu'il ne soit pas perturbé dans ses repaires sonores, j'ai cherché un nom en an. J'avais bien pensé à Patxaran, mais c'est un peu long et puis il paraît que ça fait incitation à l'alcoolisme. Le nom de Baztan, superbe vallée du Pays Basque où évoluent quelques Faucons pélerins, m'a semblé convenir.<br /> Ceci dit, le Surfiste, je rêve au jour où tu pourras surfister sur des mares ressuscitées.<br /> On invitera tous les blogueurs et blogueuses à une nuit des mares à condition qu'ils s'engagent à ne pas effrayer les Rainettes.
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L
Et oui, ce bastan sort tout droit des fragellrock !!! une vrai pâte dans un corps de yéti !!! ne serait-il pas un fils oublié du basajaun !
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