"Martine Caplanne chante Jean Claude
Touzeil
En fidèle interprète des poètes, Martine s'est souvent rendue en terre normande où elle a déniché Jean Claude Touzeil, un humble jardinier des mots qui, depuis belle lurette, de sa plume alerte
honore tout autant nos frères humains que nos frères végétaux, d'où cette floraison printanière qui fait flèche de tout bois dans un écrin de guitares et d'instruments acoustiques.
Une feuille de Ginkgo glorifie cet album enchanteur de son aura symbolique.
De sa voix d'écorce tendrement rugueuse, Martine Caplanne habite avec intensité une quinzaine de poèmes dans lesquels la vie des arbres accompagne celle des humains aussi fidèlement que le
passage des ans au fil du cycle des saisons : des amoureux Jean-Baptiste et Marie gravant leurs noms sur un vieux hêtre à la petite Sylvette courtisée par les arbres coquins - des étoiles de paix
(du rossignol Dalila Azzouz-Laborde) rêvant au creux des arbres d'Israël et du Maghreb aux forêts calcinées des étés passés - du frêne veillant sur le repos éternel d'un matou enterré à son pied
au rendez-vous dans l'au-delà "dans la lumière parmi les feuilles". Bref, un disque de plénitude, de beauté aussi essentielle qu'un bruissement de feuillage, où l'on se plaît à conter fleurette
parmi les ramages des oiseaux, où l'on clame sa joie d'exister, où l'on plante ses pieds dans la terre pour danser sa vie dans l'émerveillement.
Daniel Labeyrie Iguzki Lore - Le jounal des verts du Pays Basque Mai 2004