2 janvier 2009
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19:00
Jean-Louis Aubert a voté Sarkozy au premier tour des présidentielles. Il nous l'a dit et on l'a cru parce que depuis cette campagne, plus rien ne nous étonne de personne. On a compris que dans l'ère Sarko, on vote pour la droite ( et quelle droite!!) parce qu'on est déçu de la gauche. Enfin ---compris----, constaté disons plutôt, car le comprendre et l'admettre, c'est dur.
Quelques temps plus tard, il avoue être dégoûté de lui-même pour avoir accompli un tel vote. Ca ne nous étonne toujours pas mais ne nous console pas vraiment.
Vous me direz que les opinions politiques louvoyantes de Jean-Louis Aubert, vous vous en moquez comme de votre premier babygro et que vous ne comprenez pas pourquoi j'en parle ici.Vous me direz également que chacun(e) a le droit à l'erreur, à revenir en arrière, à chercher en tatonnant un autre chemin. C'est certain, mais quand on a accès aux médias comme c'est son cas, on n'est peut-être pas obligé de convier des milliers, voire des millions de personne, à assister à ses piteuses valses-hésitations, avec pour chaque errance, le ton de l'oracle.
Parmi toutes les abominations verbales débitées par notre Tit Nico, avant son arrivée à l'Elysée comme depuis qu'il s'y est installé, il y en a une qui me glace tout particulièrement les sangs parce qu'il me semble qu'elle contient toutes les autres en son sein. Il s'agit de son affirmation selon laquelle il n'a jamais rien entendu d'aussi absurde que la phrase de Socrate "Connais-toi toi même".
Il y a quelques jours, j'ai entendu Aubert qui "causait dans le poste". Il déclarait que pour lui, une société ne pouvait être saine que si chacun faisait un effort pour se connaître soi-même. Ah????????!!!!!!!!!!! Dis-donc, Loulou, tu faisais quoi quand il nous sortait le grand jeu de la séduction tous azimuts, sécuritaro-autoritaire, le candidat à la présidence? Ce n'était pas ta bonne oreille qui écoutait la radio ou la télé?
C'est bien grâce en partie à ces gens aux convictions à géométrie variable que nous assistons aujourd'hui, impuissants, au détricotage rapide des droits sociaux acquis si chèrement par nos parents, grands parents et arrière grands-parents, ainsi qu'à la livraison à la vindicte populaire (qui devient vite vindicte pétocharde et haineuse de la populace, quand l'occasion est ainsi offerte) des catégories les plus fragiles de la société : les chômeurs,les sans-papiers, les mal logés, les adolescents et même les petits enfants, les prisonniers, les malades mentaux, ainsi que des enseignants qui se rendent coupables du crime impardonnable pour un esprit empreint de Sarkozysme, d'éveiller l'esprit et la réflexion des enfants et des jeunes, d'aider chacun à trouver en lui-même, comme disait Gide "le plus irremplaçable des êtres".
Alors, Jean-Louis, si vraiment tu es dégoûté, crie-le plus fort que ça, avant que toutes les bibliothèques de l'Hexagone n'aient été incendiées. Je n'éprouve pas une vraie passion pour "La princesse de Clèves", mais ce serait bien d'en garder une trace, quand-même----
Bon, maintenant, vous allez me dire qu'il n'y a personne face à l'occupant de l'Elysée. Je sais, je sais. Merci par avance de bien vouloir ne pas remuer le couteau dans une plaie béante.