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22 juillet 2007 7 22 /07 /juillet /2007 18:48

Et vous?

"La vraie bonté de l'homme ne peut se manifester en toute pureté, en toute liberté, qu'à l'égard de ceux qui ne représentent aucune force. Le véritable test moral de l'humanité (le plus radical, qui se situe à un niveau si profond qu'il échappe à notre regard), ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. Et c'est ici que s'est produite la faillite fondamentale de l'homme, si fondamentale que toutes les autres en découlent".
Milan Kundera (L'insoutenable légèreté de l'être).post-1087-1176743315-thumb.jpg

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19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 15:33

Un beau soir de Septembre 2006, j’accueillais pour la première fois chez moi Alain Bauguil et son « Théâtre chez l’habitant ».

Au programme, ce soir là « Ennemonde  et autres caractères », de Jean Giono, pour moi l’écrivain parmi les écrivains, celui dont je me nourris depuis mon adolescence, le plus vital d’entre tous. Et c’est une hétérotextuelle, voire même obsédée textuelle qui vous parle.

Cette année, le mercredi 5 Septembre au soir, je recommence, avec cette fois encore, un texte de Giono « Le piéton de Marseille », extrait de Noé. «Il n’y avait pas d’arche. Mais non ! Il n’y avait pas de bateau de cent, de trois cents ou de mille coudées, de cent, de trois cents ou de mille enjambées, d’aucune mesure matérielle. Il y avait le cœur de Noé. Un point c’est tout. Comme il y a le cœur de tout homme, un point c’est tout. »

Vous trouverez ci-dessous quelques lignes qui parlent de l’écrivain Giono et quelques autres lignes qui parlent du livre « Noé ».

Je vous rappelle le principe du « Théâtre chez l’habitant ». A 20 h, le spectacle grâce à Alain Bauguil. Ensuite, tous ensemble, on mange et on boit ce que chacun(e) apporté. L’entrée est au prix de 10 euros.

Pour des questions évidentes d’organisation, j’aurais besoin d’avoir aux alentours du 15 Août une idée approximative du nombre de participants. Ceci dit, si vous pouviez me faire savoir dès maintenant si je dois vous réserver une ou plusieurs places ( attention ! Elles sont comptées !---une trentaine--- mieux vaut se décider tôt ), ce n’en serait évidemment que mieux et je vous en serais reconnaissante. Je suis, bien entendu, à votre entière disposition pour tout renseignement dont vous pourriez avoir besoin.

A bientôt, donc.

jenolekolo@gmail.com 


Alain Bauguil comme à la maison, avec ses amis écrivains...
(texte écrit après la soirée de septembre 2006)
5-Septembre.jpg“Les routes font prudemment le tour du Haut Pays. Certaines fermes sont à dix ou vingt kilomètres de leur voisin le plus proche ; souvent, c’est un homme seul qui devrait faire ces kilomètres pour rencontrer un homme seul…” Le ton est donné.

Théâtre citoyen

Nous vivons là l’une des nombreuses soirées de “Théâtre chez l’habitant”, théâtre citoyen s’il en est, un vrai bijou proposé par Alain Bauguil, acteur et metteur en scène de théâtre. Seul sur cette “scène” qui n’en est pas une, sous la lumière discrète de deux petits projecteurs dont il se demande s’ils ne sont déjà pas de trop, il permet à Ennemonde de continuer à vivre dans les esprits et dans les coeurs. Cette femme, personnage truculent et tragique, née en 1968 sous la plume de l’auteur et deux ans avant sa mort, abrite en son sein tout ce qu’il a vécu, tout ce qu’il a souffert, tout ce qu’il a compris, tout ce qu’on lui a pris, tout ce qu’il a donné. Car Giono, qui avait connu les tranchées de 14-18, avait cru toucher le fond. Et pourtant, avec les horreurs de la guerre suivante, il s’était vu contraint à la prison à deux reprises, pour une “raison” et son exact contraire. De quoi rendre aigri, ce qu’il ne fut jamais.

“L’homme est sans remède. Il est bien entendu que, le sachant, je pense à mille remèdes”. En Ennemonde et ses “autres caractères”, il a mis cet humour qui surprenait toujours chez cet homme, vu par beaucoup comme un ermite, et toute la puissance tellurique qui l’habitait, lui qui déclarait : “la vérité objective n’existe pas, ce qui compte c’est d’être enchanté”. Attention ! Que l’on ne s 'y trompe pas. Il ne s’agit pas là d’une histoire pittoresque, d’une galéjade aux relents de Canebière, accent forcé à la clef. À des milliers de kilomètres de ce régionalisme factice, l’oeuvre exprime à merveille ce que déclarait Giono : “l’écrivain qui a le mieux décrit cette Provence, c’est Shakespeare”.

Provocation majeure… “Nous sommes des hommes, tout simplement, avec des femmes, avant d’être des Provençaux ; par conséquent n’importe qui peut nous décrire, et quand Shakespeare décrit des passions dans ses drames, il décrit les passions provençales.”

Pendant une heure et quarante minutes, ce petit coin de Basse Navarre, ce soir-là, est relié à cet universel, à cette permanence. Car Alain Bauguil sert Giono à la perfection, comme on sert quand on aime, avec émerveillement, tendresse et humilité, de sa haute stature et de sa voix forte. Voilà déjà longtemps qu’il a découvert Giono, avec ses Ecrits pacifistes dont la superbe Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix, si cruellement visionnaire en ces temps d’agonie de la civilisation paysanne qui cherche encore des ours-émissaires.

Performance

ennemonde.jpgMais l’acteur ne se met pas au service que du seul fils de Jean le Bleu

Ce sont les hôtes du théâtre chez l’habitant qui choisissent. Passant de l’un à l’autre, il interprète seul leurs oeuvres et met aussi en scène sa prestation. Chaque soir, il lui faut entrer en lui-même pour réinvestir à nouveau l’univers si singulier de chacune de ces personnalités, sans rien perdre de ce qu’il y a d’universel en elles, sans rien gâcher non plus de leur lucidité chaleureuse, de leur générosité éloignée de toute mièvrerie.

“Quand on a connu cette aventure du théâtre chez l’habitant, on s’ennuie dans le théâtre conventionnel” dit-il. Sans doute, mais cela ne retire rien à l’exploit. Ce soir-là , aucun rideau ne s’est levé, aucun, donc, ne s’est refermé. Ni dans la salle, ni dans les têtes, ni dans les coeurs. Quelques adresses ont été échangées. Quand Alain Bauguil reviendra-t-il en Pays Basque ?

Chez qui, au service de quel texte et de quel(le) auteur(e) ?

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19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 14:01

Piarres Erdozaintzi : "Il y a les poètes et les grandes personnes" (Jean Cocteau)

 
eskuz-esku.jpgDevant les sculptures de Piarres Erdozaintzi, il me monte comme une bouffée de Jean Giono, le sensuel, cosmique et si peu académique Giono. Et il me semble voir apparaître Orion-fleur de Carotte.
" Tu te souviens, dit Bobi, de la grande nuit ? Elle fermait la terre sur tous les bords.

Alors je t’ai dit : regarde là-haut, Orion-fleur de carotte, un petit paquet d’étoiles. Jourdan ne répondit pas. Il regarda Jacquou, et Randoulet, et Carle. Ils écoutaient.

Et si je t’avais dit Orion tout seul, dit Bobi, tu aurais vu les étoiles, pas plus, et, des étoiles ça n’était pas la première fois que tu en voyais, et ça n’avait pas guéri les lépreux cependant. Et si je t’avais dit : fleur de carotte tout seul, tu aurais vu seulement la fleur de carotte comme tu l’avais déjà vue mille fois sans résultat. Mais je t’ai dit : Orion-fleur de carotte, et d’abord tu m’as demandé : pardon ? pour que je répète, et je l’ai répété. Alors, tu as vu cette fleur de carotte dans le ciel et le ciel a été fleuri.

De cet Orion-fleur de carotte, dit Bobi, je suis le propriétaire. Si je ne le dis pas, personne ne voit ; si je le dis, tout le monde voit. Si je ne le dis pas, je le garde. Si je le dis, je le donne. Qu’est-ce qui vaut mieux ? Jourdan regarda droit devant lui sans répondre.
 Le monde se trompe, dit Bobi. Vous croyez que c’est ce que vous gardez qui vous fait riche. On vous l’a dit. Moi je vous dis que c’est ce que vous donnez qui vous fait riche".

Piarres pourrait bien être le frère de Bobi, le héros de "Que ma joie demeure". Son œuvre, c’est la Vie qui entre à flots, à gros bouillons : la terre, le travail,  l’amour, le chagrin, la joie, la mort aussi et le lien  sensuel et spirituel de l’être humain avec les forces de la nature, celles du dehors et celles qui sont en lui. Enfin---la nature, quoi----, pas l’environnement ou la biodiversité, ces mots stériles et grisâtres inventés dans des bureaux aseptisés  afin d’annihiler toute vie sans contrainte.

Piarres, merci pour le bouquet d’ Orion-fleurs-de carottes que tu enrichis chaque jour.

Jenof@

Exposition de sculptures de Piarres Erdozaintzi au camping théâtre Intxauseta de Bunus, du 1er Juillet au 31 Août
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19 juillet 2007 4 19 /07 /juillet /2007 13:58

jenobask.jpg
Merci à Leire et Joana (Garaziko Ikastola) ainsi qu'à Josette DaCosta Bray pour ce joli souvenir des élections législatives de juin 2007. J'avais juré de ne plus jamais me présenter à une élection quelle qu'elle soit, mais après ça, je me demande---

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2 juillet 2007 1 02 /07 /juillet /2007 14:03
J'emprunte ce titre à une chronique de Laurent Caudine, (sur la photo, c'est lui avec son chien---devinez qui est Laurent et qui est le chien),  de Mitikile (Moncayolle) dans son livre "Pensements", publié aux éditions "Le Grand-Chardon-Astobelarra"
IMG-6979.JPG
Communiqué des Verts de Soule

Le 2 juillet 2007

Le projet de prolongement de la voie Sauveterre/Charritte-de-Bas a fait l'actualité, ces dernières semaines. Suivant ce qui est envisagé, le nouveau tronçon devrait relier Charritte à Mauléon, en utilisant l'assise de l'ancienne voie de chemin de fer jusqu'à Viodos.
Le Groupe Vert de Soule s'étonne de la relance de ce projet, nombre d'années après la mise en service du premier tronçon et sans qu'aucune réflexion ne semble être menée sur l'utilité réelle de cet aménagement et sur l'impact qu'il aura sur les riverains et les villages concernés.
Dans un premier temps, on peut en effet s'interroger sur le bien-fondé d'un axe routier qui traversera, tout comme la voie existante, les bourgs d'Espès et d'Abense-de-Bas. De plus, cette nouvelle voie sera mitoyenne d'une école et prendra en tenaille nombre d'habitations qui sont déjà en bordure de la route actuelle. Enfin, comment oublier que l'ancienne voie de chemin de fer est devenue, depuis de nombreuses années et par des utilisateurs de plus en plus nombreux, un axe très prisé pour la marche,la course à pied ou le vélo.
Mais, de manière plus générale, ne serait-il pas enfin temps de s'interroger sur les principes même du « désenclavement » de nos vallées et du « développement économique » qui les sous-tend ? Les engagements financiers pris pour la réalisation de tels aménagements routiers ne méritent-ils pas qu'une réflexion sérieuse soit menée, associant responsables politiques et économiques mais également la population de manière plus large ?
Le Groupe Vert de Soule demande aux responsables du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques et de la Communauté des Communes de Soule, de lancer une réflexion publique à ce sujet. Le projet de réalisation de ce tronçon routier a le mérite de permettre de nous poser les vraies questions, sans qu'aucune urgence réelle ne vienne fausser le débat. Ne manquons pas cette opportunité !

route-ecole.jpgLe projet actuel de la voie rapide passerait en plein bourg d'Espes-Undurein
(devant l'école communale et la mairie), sur le lieu même de l'ancienne route de Saint-Palais,
déviée pour raisons de sécurité il y a une vingtaine d'années...
 
 
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