Comme son nom l'indique bien, Gari Jaureguy est Basque. Ancien coureur cycliste de haut niveau, il crée en 2003 l'association Atahualpa qui vient en aide à des écoles de
communautés isolées dans les montagnes d'Equateur.
J'ai fait la connaissance de Janeth et Gari, ainsi que du petit Sendoa-Arkaitz, lors de leur séjour à Saint-Jean-Pied-de-Port . Ils ont aujourd'hui rejoint la famille de Gari, dans le Nord de la
France, d' où ils poursuivent leur action en faveur de communautés indigènes d'Equateur.
Parallèlement, Gari qui, comme vous l'aurez compris, a plus d'une corde à son arc, encadre les minimes du tout jeune "Cycling Team Caudry" en lien avec une autre toute jeune équipe
cycliste, Equatorienne celle-ci, le Team Atahualpa, qu'il a constituée et qu'il conseille, en contact quotidien par internet ou par téléphone.
C'est pour aider matériellement toutes ces activités que l'assocation Atahualpa organise à Caudry (59) la soirée dont vous pouvez voir l'affiche en haut de cet
article.
Après l'effort, le réconfort.
Gari (à gauche), avec le Team Atahualpa.
Et puis comme ça, juste pour nourrir ma nostalgie personnelle, je vous livre ci-dessous un article que j'avais écrit le 19 Août 2006 dans "Le Journal du Pays
Basque":
Enclave sud-américaine au coeur de Garazi
·Autour du magasin Inti Wasy de St-Jean-Pied-de-Port, Janeth et Gari Jaureguy ont créé une association d’aide à
l’Equateur.
Il y a de cela un an et demi, Saint-Jean-Pied-de-Port s’est enrichi d’un nouveau magasin "Inti Wasy". Située près du marché couvert, cette boutique
est d’un genre nouveau. Petite par la taille, elle est grande par les valeurs qu’elle défend, qu’elle fait vivre, tout simplement. Janeth et Gari Jaureguy y proposent des produits artisanaux
provenant de pays de l’Amérique du Sud, une partie du monde qu’ils connaissent bien puisque Janeth en est originaire.
Pas n’importe quels produits. Les différentes statues, les bijoux, vêtements sont les oeuvres d’artisans de Bolivie et d’ Equateur à qui elles sont achetées directement, sans
intermédiaire. Les sculptures sur bois proviennent d’une communauté de l’Equateur. Certaines représentent des personnages de la religion Inca mais d’autres, inspirées de la statuaire basque, sont
le fruit d’un travail artistique réalisé "là-bas" à partir de documents fournis par la famille Jaureguy. Le magasin offre également un large choix de compléments alimentaires naturels, provenant
en grande partie de la forêt amazonienne dont plus personne n’ignore l’impressionnante diversité de plantes aux vertus curatives. Ces produits sont labellisés sous des marques respectant toutes
les valeurs et tous les engagements du commerce équitable.
Mais assez parlé du magasin. D’ailleurs, si les maîtres des lieux ont, comme tout le monde, besoin de tirer un minimum de revenus de leur activité professionnelle, ce qui n’est
pas toujours facile, ils se fâchent tout rouge lorsque quelqu’un ou quelqu’une s’attarde un peu trop sur le sujet de leur commerce, les empêchant ainsi de présenter ce qui est le combat de leur
vie, l’association Atahualpa, du nom de la figure historique la plus emblématique aux yeux de nombre d’habitants des pays andins. Cette association, qui a pour but de venir en aide aux
communautés indigènes d’Amérique du Sud et de les aider à conserver leur patrimoine, a été créée en 2004 dans le Nord de la France avec l’aide du père de Gari et des soeurs de Janeth qui, elles,
continuent à oeuvrer sur place. C’est lors d’un voyage du couple en Equateur, alors que Janeth n’y était pas retournée depuis cinq ans, que l’idée est née des sentiments de colère et de révolte
ressenties.
Trois communautés
Avec des moyens très modestes, avançant pas à pas, l’association mène tout particulièrement à bien des projets dans trois communautés situées au Nord de l’Equateur : Pugar
Puela, El Inka et Cayambe. Dans un premier temps, le gros du travail consiste à apporter une aide matérielle aux trois écoles qui rassemblent à ce jour deux cents élèves, de la maternelle à la
fin du primaire. La scolarisation est obligatoire en Equateur, mais payante et les familles pauvres sont le plus souvent dans l’impossibilité de fournir à leurs enfants le matériel de base,
cahiers, crayons, etc. Les écoles elles-mêmes vivent dans un dénuement presque total. Elles n’ont la plupart du temps ni téléphone ni électricité, si ce n’est pour certaines, une seule ampoule
électrique. Les tables manquent, les chaises aussi, les craies, les tableaux et même la peinture pour égayer les murs. Les parents, conscients de l’importance de l’éducation dans un monde dont le
sens leur échappe de plus en plus, consentent à celle de leurs enfants de colossaux efforts personnels, terriblement invalidants par ailleurs pour le bien-être matériel de la famille.
Aux portes de la communauté, le monde du profit à tout prix attend les jeunes pour les arracher à leurs valeurs, à leurs origines et les prendre dans ses filets. L’emprise
foncière des puissances financières extérieures s’agrandit de jour en jour. Autour de Cayambe, une monoculture industrielle de roses, qui approvisionne la plus grande partie de nos pays alors que
nous croyons ces fleurs venues de Hollande, emploie à bas prix les jeunes indigènes pour des travaux où l’utilisation massive de pesticides sans la moindre protection met en danger leur vie. A
l’association Atahualpa, on pense que mieux instruits, les jeunes pourraient mettre sur pied une société plus humaine, plus juste, qui sache respecter leurs racines tout en prenant à la société
technologique et technicienne ce qu’elle a de meilleur, l’utilisation concrète des énergies renouvelables, par exemple. C’est pourquoi "Atahualpa" se donne tant de mal pour collecter des fonds
afin d’acheter pour ces écoles le matériel élémentaire, dont, ici, nul n’imaginerait pouvoir se passer.