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25 juillet 2018 3 25 /07 /juillet /2018 10:48
Amour?


Sur l'amour : Qu'est-ce que l'amour ?


(...) Avez-vous jamais trouvé une certitude dans vos rapports humains ?(…) Nous désirons cet apaisement lorsque nous aimons et que nous voulons qu'on nous aime en retour ; mais deux personnes peuvent-elles s'aimer lorsque chacune d'elles est à la recherche de sa propre sécurité, selon sa voie particulière ? On ne nous aime pas, parce que nous ne savons pas aimer.
Qu'est-ce que l'amour ? Ce mot est si galvaudé et corrompu, que je n'ose à peine le prononcer (…) L'amour pourrait bien être l'ultime solution à toutes les difficultés des hommes entre eux, à leurs problèmes, à leur peine, mais comment nous y prendre pour savoir ce que c'est ? En le définissant ? L'Eglise le définit d'une façon, la société d'une autre, et il y a, en outre, toutes sortes de déviations et de perversions : adorer quelqu'un, coucher avec quelqu'un, échanger des émotions, vivre en compagnie, est-ce cela que nous appelons l'amour ? Mais oui, c'est bien cela, et ces émotions sont, malheureusement si personnelles, si sensuelles, si limitées, que les religions se croient tenues de proclamer l'existence d'un amour transcendantal.
En ce qu'elles appellent l'amour humain, elles constatent du plaisir, de la jalousie, un désir de s'affirmer, de posséder, de capter, de dominer, d'intervenir dans la pensée d'autrui, et voyant toute cette complexité, elles affirment qu'existe un autre amour, divin, sublime, infrangible, impollué.
Des hommes saints partout dans le monde soutiennent que regarder une femme est mal ; qu'il est impossible de se rapprocher de Dieu si l'on prend plaisir à des rapports sexuels ; et, ce faisant, ils refoulent leurs désirs qui les dévorent. En niant la sexualité, ils se bouchent les yeux et s'arrachent la langue, car ils nient toute la beauté de la terre. Ils ont affamé leur cœur et leur esprit (…)
Peut-on diviser l'amour en amour sacré et profane, divin et humain, ou est-il indivisible ?(…) Lorsque l'on dit : « Je t'aime », est-ce que cela exclue l'amour pour d'autres ? L'amour est-il personnel ou impersonnel ? Moral ou immoral ? Est-il réservé à la famille ? Et si l'on aime l'humanité, peut-on aimer une personne ? Est-ce un sentiment ? Une émotion ? Un plaisir ? Un désir ?
Toutes ces questions indiquent, n'est-ce pas, que nous avons des idées au sujet de l'amour, des idées sur ce qu'il devrait être ou ne pas être (…)
Je me dis : « Commence par te vider de cette confusion ; alors peut-être découvriras-tu ce qu'est l'amour par le truchement de ce qu'il n'est pas. »
L'Etat nous dit d'aller tuer par amour de la patrie. Est-ce cela l'amour ? La religion nous dit de renoncer à notre sexualité par amour pour Dieu. Est-ce cela l'amour ? (…)
Vous prétendez aimer votre femme (…) Vous avez besoin de cette femme qui vous a donné son corps, ses émotions, ses encouragements, un certain sens de sécurité et de bien-être. Puis, elle se détourne de vous, par ennui, ou pour partir avec quelqu'un, et tout votre équilibre est détruit. Ce désagrément, vous l'appelez jalousie ; il comporte une souffrance, une inquiétude, de la haine, de la violence. Ce qu'en réalité vous dites à votre femme c'est : « Quand vous m'appartenez je vous aime, dès l'instant que vous ne m'appartenez plus je vous hais. Tant que je peux compter sur vous pour satisfaire mes exigences, sexuelles et autres, je vous aime ; dès que vous cessez de me fournir ce que je demande, vous me déplaisez. » Voici crées en vous deux antagonismes et un sens de séparation qui excluent l'amour. Si, cependant, vous pouvez vivre avec votre femme sans que la pensée crée ces états contradictoires, sans entretenir en vous-mêmes ces perpétuelles querelles, alors peut-être, peut-être, saurez-vous ce qu'est l'amour, et vous serez libre, et elle le sera aussi, car nous sommes esclaves de la personne dont dépendent nos plaisirs. Ainsi lorsqu'on aime, il faut être libre, non seulement de l'autre personne, mais par rapport à soi (...)
Ne savez-vous pas ce que veut dire aimer réellement une personne, sans haine, ni jalousie, ni colère, sans vouloir vous mêler de ce qu'elle fait ou pense, sans condamnation ni comparaison ? (…) Lorsqu'on aime, compare-t-on ? Lorsqu'on aime de tout son cœur, de tout son corps, de son être entier, compare-t-on ? (…)
Lorsque les parents éduquent leurs enfants en vue de les adapter à la société, ils perpétuent les conflits, les guerres, la brutalité. Est-ce cela que vous appelez protection et amour ? Protéger l'enfance avec amour, c'est se comporter à la façon du jardinier qui soigne ses plantes, les arrose, étudie avec douceur et tendresse leurs besoins, le sol qui leur convient le mieux (…)
Lorsqu'on perd un être aimé, on verse des larmes. Sont-elles pour vous, ou pour la personne qui vient de mourir ? (…) Pleurer sur soi, est-ce de l'amour ?
(…) Vous verrez que la peur n'est pas l'amour, que la jalousie n'est pas l'amour, que la possession et la domination ne sont pas l'amour, que la responsabilité et le devoir ne sont pas l'amour, que se prendre en pitié n'est pas l'amour, que la grande souffrance de ne pas être aimé n'est pas l'amour. L'amour n'est pas plus l'opposé de la haine que l'humilité n'est l'opposé de la vanité. Si donc vous pouvez éliminer toutes choses, non par la force mais en les faisant disparaître à la façon dont la pluie lave les feuilles chargées de la poussière de nombreuses journées, peut-être rencontrerez-vous cette étrange fleur à laquelle, toujours, les hommes aspirent.
Tant que vous n'aurez pas d'amour, non en petite dose mais en grande abondance, tant que vous n'en serez pas remplis, le monde ira vers des désastres. Vous savez cérébralement que l'unité de l'homme est essentielle et que l'amour est la seule voie. Mais qui vous apprendra à aimer ? Est-ce qu'aucune autorité, aucune méthode, aucun système vous diront comment aimer ? Si qui que ce soit vous le dit, ce n'est pas l'amour (…)

Peut-on entrer en contact avec l'amour sans discipline, ni impositions, ni livres sacrés, ni le secours de guides spirituels, et même sans l'intervention de la pensée ? Le rencontrer en somme, à la façon dont on aperçoit soudain un beau coucher de soleil ? Une chose me semble-t-il est nécessaire à ce sujet : une passion sans motif, une passion non engagée, et qui ne soit pas d'ordre sensuel. Ne pas connaître cette qualité de passion c'est ne pas savoir ce qu'est l'amour, car l'amour ne peut prendre naissance que dans un total abandon de soi. Rencontrer l'amour sans l'avoir cherché est la seule façon de le trouver : le rencontrer sans s'y attendre (…)

L'amour est toujours neuf, frais, vivant. Il n'a pas d'hier et pas de lendemain. Il est au delà des mêlées qu'engendre la pensée. Seul l'esprit innocent sait ce qu'est l'amour (…)
Aller au delà de la pensée et du temps, c'est se rendre compte qu'il existe une autre dimension qui s'appelle l'amour. Ne sachant pas comment atteindre cette source extraordinaire, que faites-vous ? Rien, n'est-ce pas ? Absolument rien. Dans ce cas, vous voilà intérieurement complètement silencieux. Comprenez-vous ce que cela veut dire ? Cela veut dire que vous ne cherchez plus, que vous ne désirez plus, que vous ne poursuivez plus rien, bref, qu'il n'y a plus de centre du tout. Alors l'Amour est là. 

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Tiré du livre “Se libérer du connu” de Jiddhu Krishnamurti, ed. Stock+Plu

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12 avril 2018 4 12 /04 /avril /2018 08:32
J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!

"Pourquoi as-tu choisi pour randonner le jour le plus pluvieux d'une année pluvieuse?" m'a-t- on demandé. Réponse : Je n'ai pas choisi. Cela fait la quatrième année que je serais totalement incapable  de rester chez moi ce jour là qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige.

C'était hier, mercredi 11 avril. Il faut dire que la journée avait mal commencé. Ma fille m'avait parlé d'une déviation qui devait m'obliger à ne pas rejoindre Ostabat directement. Donc, dans ma voiture sans chauffage ( ça encore---), mais sans ventilation (ça,  c'est plus ennuyeux pour voir la route), je me suis lancée sur ladite déviation et suis arrivée au village désiré avec une heure et quart de retard sur ce que j'avais prévu. Oups! Grosse terreur au col d'Iparlatze, que je pratique habituellement à pied et par temps "correct", je ne voyais pas à trois mètres. Ne dramatisons pas, j'arrive à Ostabat, je me précipite au bureau de BLE, une association de promotion de l'agriculture biologique, je demande s'il n'existe vraiment pas une solution pour éviter le même périple au retour. "Mais---euh---, madame, la déviation, c'est pour les véhicules à partir de 3 tonnes 5". Là, j'imprime dans ma tête" Me rappeler de remonter les bretelles à ma fille ce soir".

J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!

Et me voilà partie, avec la vague, très vague idée de passer par les bois d'Ostabat pour rejoindre la chapelle Saint-Nicolas d'Harambeltz. Aucune idée de l'itinéraire,même pas regardé  une carte ou un éventuel balisage avant de partir,  je m'engage le nez au vent ou plutôt le nez sous la pluie. Je vais  dans un sens, dans un autre, je rencontre une maman pottok et son poulain qui semblent m'aimer beaucoup ou surtout aimer ma pomme et mon sandwich au pâté végétal bios.

J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!
J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!

Aïe! Humide, le sentier!

J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!

La pluie redouble de force. Il est de plus en plus difficile de prendre des photos. Mais quand-même, voici une jolie surprise. Au bord de la route qui conduit du village aux bois, six jeunes arbres fruitiers plantés par la délégation Pyrénées Atlantiques des Amis du Chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Plusieurs sont de variétés basques. Quelle belle, très belle idée!

J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!
J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!

En traversant le bois, je m'enfonce dans la boue, juste le temps de prendre quelques photos mais pas celle de la chapelle d'Harambeltz, l'appareil photo ne survivrait pas à ces hallebardes qui nous tombent du ciel.

J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!
J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!
J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!
J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!
J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!
J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!
J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!
J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!
J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!
J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!

Retour à la maison. Le ruisseau déborde. Altxor, le pottok mange le foin à l'abri , sa vieille maman est de l'autre côté du ruisseau et ne peut pas traverser. Lui porter du foin, trouver un système pour le mettre au sec. Quadrature du cercle.

 

J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!
J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!

Allez, se changer, se  sécher. Oublier toutes les autres mauvaises, très mauvaises surprises du retour.

Juste réfléchir encore et encore à ce qui me pousse depuis quelque années à gravir quelques centaines de mètres de dénivelé deux fois dans l'année. 

Et je vous rassure, aujourd'hui, jeudi 12 avril, il pleut---

J'ai eu de la chance, il aurait pu pleuvoir!
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2 septembre 2017 6 02 /09 /septembre /2017 18:24

Je marchais pour lui. Maintenant, à dates fixes, je marche vers lui.

Aujourd'hui, au royaume des hêtres, ces grands seigneurs si gravement menacés par le dérèglement climatique ainsi que  de leur compagnes d'infortune, les Rosalies des Alpes.

 

A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
A mon rythme---
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25 juin 2017 7 25 /06 /juin /2017 09:30
Les zécolos zont toujours raison.

En particulier quand ils disent qu'il ne faut pas retourner le sol, c'est à dire bêcher ou labourer.

Et toc! Une preuve de plus, en images ci-dessus!

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11 avril 2017 2 11 /04 /avril /2017 18:22

Je sais que je vous en ai déjà parlé mais peu de temps avant son départ, il disait "Les oiseaux sont de retour, la montagne t'attend". Aujourd'hui, je suis allée vérifier qu'elle m'attendait bien.

Et, là, tout se suite, je vous livre ces quelques mots d'Yves Paccalet "J'ignore si ma vie a un sens mais ma marche a un but : mettre un pied devant l'autre et recommencer jusqu'à ce que joie s'ensuive".

Il disait aussi "Personne ne m'a jamais aimé comme ça". Et j'ai dans l'idée qu'il n'avait sans doute pas tort.

Merci à lui dont le souvenir, pour ne pas dire la présence, me lance ainsi depuis plusieurs années et à dates régulières, sur les sentiers que lui comme moi choisissons pas trop battus.

Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
Marché n'est pas joué. Marcher n'est pas jouer.
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13 février 2017 1 13 /02 /février /2017 16:38

IL disait : "J'ai l'avion gratuit pour aller quand je veux ou je veux. Les gens me demandent pourquoi je n'en profite pas afin de  me rendre une semaine ici, l'autre là. Et qu'est-ce que cela m'apporterait d'être à Londres le vendredi et à Monaco le jeudi suivant? Bouger pour bouger, et qui plus est, parce qu'on peut le faire sans payer, ça donnerait un sens à ma vie? C'est débile, non?"

Alors, là, pourquoi est-ce que je vous raconte ça, moi? Peut-être parce qu'il y a quelques jours, un ami m'a fait rappeler cette phrase de Claude Lévi-Strauss, au début de "Tristes Tropiques" "Je hais les voyages et les explorateurs". Et que de cette phrase, j'ai sauté vers un autre souvenir , celui de la vidéo ci-dessus qui exprime parfaitement ce que je ressens dans bien des occasions qui me mettent légèrement de mauvaise humeur. C'est ça, mon esprit de l'escalier.

Ah oui, je dois vous préciser aussi que lui qui se définissait comme "ancien riche",  disait "Je ne suis pas écolo". Je me demande s' IL n'était pas la réincarnation de Monsieur Jourdain. Hein, quoi, comment, Monsieur Jourdain n'a jamais existé, c'était un personnage de  théâtre? Pfffffff!

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5 janvier 2017 4 05 /01 /janvier /2017 08:44
L'arbre beau chanteur

Celui que j'aime est un cyprès. (Note de la blogueuse)

"Dans les collines, il y a toujours cet arbre à côté des fermes ; vous savez pourquoi, vous?
- Ah, mon bon monsieur, moi, je sais, je vais vous dire.(...) de mon temps, on plantait le cyprès, vous savez pourquoi? Parce que c'est un arbre beau chanteur. (...) C'est profond, c'est un peu comme une fontaine, tenez. (...) Ici on ne pouvait pas se payer le luxe de faire couler tant et plus . Ici, on mesurait l'eau à la burette.(...) Donc, pour remplacer la fontaine on plantait un cyprès au bord de la ferme, et comme ça à la place de la fontaine d'eau on avait la fontaine de l'air avec autant de compagnie, autant de plaisir."
Jean Giono - Solitude de la pitié

La photo est extraite du site ci-dessous:

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1 décembre 2016 4 01 /12 /décembre /2016 11:22
Frileux et sédentaires

Il vivait avec sa chienne et son chat. C'était en bordure d'une grande forêt.

Comme il était triste de ne plus entendre bramer le cerf, traqué  par des viandards ! "Ma campagne sera bientôt vide", s'attristait-il. Et c'est bien des animaux dits sauvages qu'il parlait. Vous savez, ceux que d'aucuns ont baptisés "gibier".

Un soir d'août 2012,  il m'avait  écrit ceci :"Ce putain de clavier bien pratique ne vaut pas la plume et le papier, ambassadeurs inégalés de la pensée, garde-fous de la timidité et complices des chats".

Je dédie ce court "post" à Elisabeth et Michel qui viennent de perdre leur fidèle Mélina, membre de leur famille depuis 17 ans.Bon voyage, Mélina.

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23 octobre 2016 7 23 /10 /octobre /2016 10:00
Les vieilles maisons choisissent : parler ou se taire.

Les murs de la maison que j'habite me parlent souvent par la voix de ses anciens habitants qui n'étaient pas de ma famille. Ils me parlent aussi par la voix de mon père, de ma mère, de ma grand-mère maternelle qui ont passé là leurs dernières années.Par la voix de ma tante qui venait souvent accompagner notre vie. Il leur arrive même de me parler par la voix de quelqu'un que je n'ai connu qu'un an et qui n'a jamais passé le seuil de cette modeste demeure. Lui, il riait  tant qu'il est possible en entendant au téléphone  grincer les  portes ancestrales en chêne massif, vous savez bien, celles munies d'une lourde clenche en fer et que l'on pousse pour tenter de conserver la chaleur dégagée par le foyer ouvert.  Et je me demande si ce rieur là n'est pas le plus bavard!

Jean Giono disait "L'Homme a besoin d'habitations magiques".

Merci Julos.

 

Il faut laisser les vieilles maisons se taire

 

Il faut laisser les vieilles maisons se taire pour que les ancêtres puissent revenir car je crois qu’aucune vie n’est jamais finie, il n’y a jamais le mot ”Fin” au bas de la page de la grande “Vie”.

La Vie, je crois, continue et les voix anciennes font surface … aucun sourire n’est perdu, aucun baiser, les somptueux couchers de soleil sont répertoriés dans une mémoire particulière.

Celui qui se réveille la nuit rencontre des milliers d’êtres passés, présents ou à venir, rien n’est jamais fini ni défini. L’éternité, elle-même, je me suis laissé dire qu’elle n’avait point de fin, coule comme un fleuve bien plus large que le fleuve jaune.

Notre peau a gardé la mémoire de toutes les caresses. Parfois, on a trop peu de temps pour parler à celles et à ceux que l’on frôle.

Chacune de nos vies est une épopée, nous écrivons notre homérique histoire, à petit pas, le soleil s’enfonce dans l’horizon, se sauve et retourne dans les coulisses de l’univers.

Le corps est-il une cathédrale où se répercutent et s’amplifient les échos de toutes les naissances ? L’oiselet qui chante à tue-tête au lever du soleil est aussi important que le bébé qui vient de naître et la jonquille toute seule dans mon jardinet illumine peut-être le cosmos en son entier.

Notre vie est-elle une bande de Moebius qui n’a ni commencement ni fin?

Qui sont ces milliards d’êtres qui chuchotent dans toutes les langues du levant au ponant ? Est-il possible de répertorier l’univers en son entier ? Est-il possible de visualiser les heures qui galopent à toute allure dans la grande plaine du temps ? 

Laissez juste une fenêtre ouverte sur le ciel afin que les ancêtres puissent se glisser près de vous dans la pénombre familière du mystère.

 

Julos Beaucarne 27 avril 2011

Ci-dessus "Nire aitaren exea defendituko dut". Je défendrai la maison de mon père.

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3 septembre 2016 6 03 /09 /septembre /2016 10:38
En Basque: Le chemin, la source, la vie. Au col de Bentarte, par la montagne à 8 km5 de Roncevaux.

En Basque: Le chemin, la source, la vie. Au col de Bentarte, par la montagne à 8 km5 de Roncevaux.

"La montagne pour moi, ça commence à 100 mètres au-dessus du niveau de la mer.", disait-il. Et il riait de mon habitude de dire très souvent "à la montagne".

Hier j'ai marché au dessus de chez moi, sept heures d'affilée, sous un soleil de plomb, au milieu des montagnes à vaches.

J'espère qu'il a été rassuré, l'homme des forêts de plaine.

J'étais partie sans but précis, avec juste comme choix assumé de ne pas chercher cette fois à "faire" un sommet.

Je me suis engagée sur la "route Napoléon" ou "route des crêtes", l'ancienne voie romaine. Aïe, j'avais complètement zappé que nous sommes en cette période au plus haut de la fréquentation par les pèlerins de Saint-Jacques. Incroyable! Un long chapelet de personnes de toutes nationalités. Presque autant de gens que pour l'ascension du Mont Blanc à la belle saison! Si, si, je vous assure! Fort sympathiques tous ces visages souriants malgré la fatigue et ces "Buen camino" qui fusent de partout. Mais quand on marche en souhaitant plus que tout être seule avec quelqu'un  parti depuis plusieurs années pour le monde  des invisibles, ça ne peut qu'être désagréable. Je me suis donc éloignée du bitume et dirigée tout comme ces pèlerins vers le col de Bentarte (dernière étape avant la descente bien méritée vers Roncevaux), mais de ci-de là par le chemin des écoliers ou plutot par les estives. Moyennant quoi, à partir d'Orisson, j'ai retrouvé ma chère solitude.

J'ai rapporté quelques photos. On n'y trouve pas d'oiseaux. Et pourtant, j'en ai vu des Vautours fauves et des Milans royaux aux splendides loopings effectués à 20 mètres de vous et qui s'éloignent dès que vous sortez l'appareil (grrrr!)! Je me suis également régalée du passage de deux groupes de cigognes noires et de cigognes blanches en migration (une quinzaine d'individus en tout) ainsi que d'un long ballet effectué par un Vautour fauve de concert avec un Percnoptère et sur fond de ciel tout bleu. Et un pincement au coeur, j'ai assisté au départ de groupes d'Hirondelles de cheminée et de fenêtre.

Au retour, presque arrivée à la maison, j'ai croisé un jeune pèlerin qui partait bien tard (heureusement il portait une tente) et qui m'a posé des questions sur les rapaces et tous ces grands oiseaux qu'il voyait dans le ciel. Je les ai reçues comme un cadeau.

Des hauts et des bas

Le départ. J'habite à droite, à l'arrière et contre l'opidum, tout au fond de la vallée.

Des hauts et des bas
Des hauts et des bas

Trois cochons au milieu des fougères.

Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas

Quand les brebis cherchent désespérement l'ombre sous des auvents de fortune dans la pierre, ou à l'arrière d'une voiture de berger à l'arrêt ou entassées contre le mur d'une bergerie, c'est qu'il faudrait peut-être penser à reboiser au lieu d'incendier, nooooooon?

Des hauts et des bas
Des hauts et des bas

Maman et bébé Pottok.

Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas

De la viande sur pied, des millions de fois hélas.

Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas

Saletés de postes de chasse à la palombe, on vous aura un jour, on vous aura!

Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas

Tout au bout à droite, la tour d'Urkulu. Celle là, promis juré, ce sera pour l'année prochaine.

Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas

Sur le sentier qui mène à Bentarte, un bois de jeunes hêtres chargés de faînes.

Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas

Hop hop hop! Chemin du retour, on redescend dans la vallée.

Des hauts et des bas

Les brebis Manex à tête noire (ici en tenue d'été). Une race en danger au nom de la sacro-sainte productivité.

Des hauts et des bas
Des hauts et des bas

Papa, maman, le frêne que vous aimiez tant du côté d'Orisson a été abattu et jamais remplacé. Là encore, hélas. Mais autour, il lui reste des frères.

Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
Des hauts et des bas
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