Le bruit court, et depuis longtemps, que la corrida portugaise, également appelée "tourada", serait une corrida
bien plus "civilisée" (!) que la corrida hispanique, plus respectueuse du taureau et sans mise à mort du malheureux herbivore.
C'est un honteux mensonge, une escroquerie sanglante.
La corrida portugaise est pratiquée au Portugal et dans le Sud de la France... C'est une corrida sans mise à mort
publique car on se cache pour faire passer le taureau, agonisant, de vie à trépas.
Au Portugal, la mise à mort en public est interdite. De plus, Il n'y a pas non plus de picador. C'est une corrida à cheval. Elle se déroule en partie comme la corrida espagnole.
Durant la corrida portugaise, trois cavaliers "combattent" chacun deux taureaux. D'abord il y a le paseo qui se déroule sans la présence du taureau ; les trois toreros
montrent leur habileté à cheval. Il faut noter que le cheval n'est pas caparaçonné, ce qui l'expose encore plus que dans la corrida hispanique.
Ensuite, il y a la pose des banderilles », c'est le moment où le cavalier "affronte" le taureau. Le but est de déclencher la charge de l'animal et de lui planter les banderilles
dans le cou (les piques sont plus courtes que pour la corrida espagnole), le but est le même, affaiblir le taureau pour l'immobiliser. Comme le cheval est beaucoup plus rapide que dans la
corrida hispanique dans la mesure où il n'a aucune protection, le taureau s'épuise vite. Ses blessures le font saigner et souffrir. Il se déplace de plus en plus difficilement.
Interviennent alors les "forcados" . Ce sont des toreros portugais. Leur rôle est d’immobiliser le taureau selon des règles
qui consistent à provoquer le taureau en se présentant devant lui face à face. Lorsque le taureau baisse la tête pour charger, un premier torero se jette entre les cornes et
s’accroche à elles. Les autres membres de l’équipe s’élancent à leur tour, empoignent le taureau pour l’immobiliser. Le dernier s’accroche à la queue.
Le taureau sort vivant de l'arène, certes, mais il est mis à mort hors de la vue du public. Dans le meilleur des cas, il est estourbi avec le pistolet" électrique mais il est
aussi achevé avec la puntilla (comme dans l'hispanique, des coups de poignard sont portés derrière la nuque).
Le pire, si pire il y a, si l'abattoir est fermé, deux options: soit le taureau reste agonisant avec les banderilles (un animal doit être saigné sinon la "viande " n'est plus consommable étant
donné que les bactéries se développent très vite si le sang stagne dans le corps mort) ou les lui enlève et on le laisse agoniser de la même façon et ----- on ne l'anesthésie
par pour lui enlever les harpons!
Alors qu'elle soit espagnole ou portugaise, le taureau supplicié souffre le martyre.
Ce ne sont que deux visages d'une même barbarie, d'un même spectacle de torture.
L'idée du titre de cet article m'est venue du souvenir d'une chanson d' Yvan Dautin,
http://chansonrebelle.com/les-chanteurs/dautin-yvan.html
"La portugaise", où il annonçait "la portugaise est morte ensablée"
Il ne parlait pas de la corrida portugaise mais--- qu'il veuille bien excuser ce vagabondage de mon
esprit.