Dimanche 26 octobre, dans une forêt de Lagorce près de Vallon-Pont-d'Arc (Ardèche), un vététiste reçoit une balle perdue…
Silence on tue !
Encore une personne morte dans l’indifférence générale, … une vie anéantie, une famille
détruite, un réseau d’amitiés, des proches collaborateurs effondrés…
Un jeune homme tué par une balle perdue au détour d’un chemin, d’une promenade, au cours d’une
activité paisible, dans un pays civilisé…
Et un chasseur qui repart avec son fusil.
Voilà dévoilée un instant, la chasse, cette guerre annuelle dont notre société semble
s’accommoder d’autant plus qu’elle est prisée par une grande partie de nos élus, qui trouvent là une source de détente et de délassement viril …
Ainsi pour quelques uns de nos concitoyens, la chasse est une passion, un jeu guerrier sur des
cibles vivantes. L’espace, la juridiction, la vie animale, la nature elle-même sont consacrés à leur activité favorite.
Les autres doivent se taire et subir.
Subir la distorsion de la nature (le monde animal est organisé par et pour les chasseurs, qui
ont besoin de la prolifération des sangliers par exemple pour assouvir pleinement leur passion).
Subir l’occupation de l’espace et du temps : les guerriers doivent tuer les ennemis qui
sont à notre porte…
Subir le danger, en forêt, dans la campagne, sur la route…
Subir les menaces, les brutalités verbales, les injonctions à rester chez
soi.
Subir une activité qui n’a plus sa place dans notre société moderne où la faune sauvage subit
déjà les pressions urbaines, routières, agricoles et leurs pollutions…
Subir et se taire.
Pourtant rien n’en justifie le maintien. Une autre organisation est possible, favorable à
l’harmonisation de la vie moderne et de la nature sauvage, mais chut, taisons-nous ! Silence… Il faut qu’ils puissent continuer à prendre plaisir à tuer !
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