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17 novembre 2008 1 17 /11 /novembre /2008 13:00
Une fleur de Palétuvier rouge. Photo: http://ti.racoon.free.fr/picture.php?image_id=1087&cat=46&expand=all
Pour tout savoir sur les Palétuviers:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pal%C3%A9tuvier


Il existe bien des façons de célébrer les arbres.
Aujourd'hui, j'en choisis une légère , avec les paroles d'une chanson interprétée en 1934 par Pauline Carton 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pauline_Carton
et René Koval , "Sous les Palétuviers.".
Grâce au lien ci-dessous, vous pourrez écouter la chanson. Et sincèrement, je vous le conseille. Ca vaut le détour!

http://www.chanson.udenap.org/fiches_bio/carton_pauline.htm


Sous les palétuviers
L'amour ce fruit défendu vous est donc inconnu
Ah ! Cela se peut-il joli petit bourgeon d'avril
Non je ne l'ai jamais vu, jamais vu ni connu
Mais mon cœur ingénu veut rattraper
Vois-tu tout le temps perdu
Ah ! rien ne vaut pour s'aimer les grands palétuviers,
Chère petite chose
Ah ! Sous les palétuviers, je vous sens frétiller,
Je veux bien essayer
Ah ! Viens sous les pa..
Je viens de ce pas et je vais pas à pas
Ah ! Suis-moi veux-tu !
Je n'suis pas vêtue sous les grands palétus
Viens sans sourciller,
Allons gazouiller sous les palétuviers
Ah oui ! Sous les pa pa pa pa, les pa pa les tu tu,
Sous les palétuviers
Ah ! Je te veux sous les pas, je te veux sous les lé,
Les palétuviers roses
Aimons-nous sous les patus, prends-moi sous
Les laitues, aimons-nous sous l'évier
Ah ! Ton cœur me semble encore hésiter cher trésor
Mais je peux tout oser pour un p'tit, tout petit baiser
Un vertige m'éblouit, un baiser c'est exquis
Mais dès qu'il l'aura pris,
Je vais être pour lui l'objet du mépris
Non le mépris je t'en prie ce n'est pas dans mes prix,
Car je suis pris, mignonne
Mon cœur est aux abois, je te donne, ô mon roi,
Mon corps au fond des bois
Ah ! Viens sous les pa..
Je viens de ce pas et je vais pas à pas
Ah ! Suis-moi veux-tu !
Je n'suis pas vêtue sous les grands palétus
Viens sans sourciller,
Allons gazouiller sous les palétuviers
Ah oui ! Sous les pa pa pa pa, les pa pa les tu tu,
Sous les palétuviers
Ah ! Je te veux sous les pas, je te veux sous les lé,
Les palétuviers roses
Aimons-nous sous les patus, prends-moi sous
Les laitues, aimons-nous sous l'évier
Si je comprends bien, tu me veux mon chien,
Sous les grands palé tu viens




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16 novembre 2008 7 16 /11 /novembre /2008 13:00
Dites, les Jurassiens, des maires comme ça, vous ne pourriez pas en envoyer quelques-uns en Pays Basque?
Merci par avance.
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15 novembre 2008 6 15 /11 /novembre /2008 13:00
Thomas est un copain et, comme moi, il aime les grenouilles. Trop, même, d'après sa compagne.
Ce ne sont pas deux raisons suffisantes, ça?












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13 novembre 2008 4 13 /11 /novembre /2008 13:00
Bernard Boisson : la forêt sans l’homme réveille l’humain intérieur

http://roudondiffusion.free.fr/bernardboisson.html

par Bernard Boisson

 

Forêt de Fontainebleau, photo Bernard BoissonCette pensée peut apparaître provocante, tant la bibliographie forestière porte en elle, depuis des décennies, nombre d’ouvrages sous des titres redondants «La forêt et les hommes», «Les hommes et la forêt» : des titres qui supposent d’emblée un accueil consensuel. D’autre part, cette pensée ramassée en une seule formule résume toute une conscience de fond, qui outre de renverser nos présupposés, peut nécessiter tout un développement pour délivrer son bien fondé. J’ai fait de cette pensée, une introduction à mes expositions photographiques et à mes ouvrages. Tout d’abord, partons du constat qu’elle trouble. Mais est-elle duale ou est-elle paradoxale ? Elle sera l’une ou l’autre selon la manière de chacun à l’appréhender ; et ne vous y trompez pas : votre manière d’interpréter va d’abord vous révéler vous-même.

Si cette pensée vous fait réagir et qu’elle vous choque, cela signifie que vous êtes dans le point de vue conflictuel. Si au contraire, cette pensée vous interpelle, vous questionne, vous creuse intérieurement, cela signifie que vous êtes de ceux qui pensent que la réalité ne s’accommode jamais des points de vues simplistes et nous provoque à la maturation. Vous comprenez dès lors tout le paradoxe d’une situation. Cette pensée donne à notre culture française la clef d’une porte qu’elle n’a jamais sérieusement ouverte. L’approche conflictuelle pense que «la forêt sans l’homme», ou «la nature sans l’homme» est un rêve d’écologiste extrémiste, et un tel présupposé déclenchera tellement d’émotion que bien des personnes qui sont dans cette approche, n’entendrons même pas cette seconde précision : à savoir que cette forêt ou cette nature «réveille l’humain intérieur». Dans l’emballement émotif qui sous-tend leurs considérations, elles croient à une opposition entre certains courants écologistes et certaines valeurs humanistes. Or justement, si «la nature sans l’homme réveille l’humain intérieur», prôner une telle dimension de nature, c’est autant prôner le ressourcement humain et libérer notre dimension humaine du conditionnement de l’homme par l’homme, donc se retrouver au plus profond de ce qui peut enrichir et renouveler notre humanité. Si donc cette pensée dérange, elle ne dérange ni l’écologie ni l’humanisme, mais toutes sortes d’intérêts d’un autre ordre qui se maintiendront d’autant que perdure notre confusion mentale.

Dire que les forêts sauvages réveillent l’humain intérieur, c’est décrire tout l’éveil de sensibilité que nous pouvons y vivre qui nous extirpe des perceptions égocentrées ordinaires. Comme ces forêts n’ont pas de signalétique, rien qui renvoie l’homme aux usages humains, elles détiennent ce singulier pouvoir de nous aider à reprendre contact avec le monde en dehors de notre mental, par le sensible direct !

L’expérience peut mener très loin, si nous voulons bien nous y laisser prendre… J’ai témoigné de cette expérience, par la photo dans le livre «La forêt primordiale», et par l’écrit dans le livre «Nature primordiale, des forêts sauvages au secours de l’homme». En fait, «la nature sans l’homme» peut devenir une source d’inspiration première pour un humanisme non entaché d’anthropocentrisme.

Là, nous touchons le paradoxe, un point très délicat et très ambigu, concernant notre relation à la nature qui nous oblige à être de plus en plus subtils dans nos comportements et dans la conservation de la nature, surtout dans la manière de penser sa fréquentation.

En effet, si nous mettons en évidence tout le déconditionnement mental et tout le réveil de sensibilité que nous pouvons vivre dans «une une nature sauvage que nous découvrons en solitaire», l’ampleur de cette expérience se dissoudra aussi vite qu’un certain degré de fréquentation humaine importera son univers mental et ses conditionnements dans l’ambiance initiale des forêts sauvages. Nous comprenons très vite que de tels lieux sont impropres aux comportements touristiques ordinaires ; que la consommation de divertissements en plein air, d’anecdotes naturalistes… coupent la plupart du temps la contemplation sensitive qui nous conduit à plus profond. Là, tous les comportements habituels de groupe contreviennent à l’éveil solitaire que nous pourrions vivre. A faire état de cette situation, certains diront : «si vous voulez réserver la nature à ceux qui ont les dispositions les plus profondes, votre point de vue est élitiste». Cette remarque va aussi dans le sens d’une mise en doute que le naturaliste (ou l’amoureux de nature) puisse être vraiment «humaniste», sous-entendu : «s’adressant à tout homme». Mais quel est le point de vue humaniste : s’adresser à tout homme selon ses habitudes les plus ordinaires, voire les plus conditionnées, ou s’adresser au plus profond de l’homme en chacun ?

Plus les gens ont besoin de nature, plus nous nous retrouvons à nous poser cette question : comment au niveau de notre société entière, retourner vers la nature sans la faire reculer ?

Les forêts sauvages constituent des concentrés d’ambiance à forte densité. Y entreprendre des aménagements, c’est mettre la nature à la portée de l’homme au-lieu de l’inverse. Cela revient à saper cette possibilité que l’humain puisse s’éveiller audelà de sa condition humaine. Le prêt-à-voir, le prêt-à-plaire, le prêt-à-consommer, tous les «prêt à» du tourisme dans ses infrastructures, sa médiatisation, et son organisation, nous coupent d’un contact direct avec l’indicible, l’ailleurs, l’intemporel qui émanent du tréfonds des bois sauvages. Quand nous prenons conscience de cela, nous en venons à remettre en cause le trop de marquage humain dans les autres milieux naturels : la montagne, le littoral…

C’est en ce sens que révéler toute la dimension fortement poétique des forêts naturelles sans aplatir ce sujet à une simple éducation naturaliste, c’est susciter à partir de notre culture un pôle de reconversion de conscience qui nous entraînera à créer une toute autre dynamique de pensée dans les médias (si leurs représentants le veulent bien !). Ce mouvement de fond culturel peut nous questionner sur une remise en cause de nos comportements dans la fréquentation des milieux naturels, et nous induire à une manière nettement différente de penser la conservation de la nature.

«La forêt sans l’homme réveille l’humain intérieur» : croyez-vous vraiment que c’est une pensée «d’écolo» ? C’est avant tout la pensée d’un amoureux de l’intime. Si tant de gens compensent par une surfréquentation de nature nos malaises de société, c’est que nos environnements artificiels, nos milieux professionnels sont dramatiquement dépourvus d’intimité. Rétablissez l’intime dans le monde artificiel, et les êtres humains redécouvriront la nature pour elle-même et non par besoin de compensation. Ainsi, les médias ont pour responsabilité de rendre plus intelligents nos comportements de masse au lieu de profiter sans discernements de nos besoins réactifs.

Bernard Boisson

Naturalité, la lettre de Forêts Sauvages n°5, octobre 2008

Faites un geste pour les forêts sauvages
Offrez quelques mètres carrés de naturalité !

Faites un don à ″Forêts Sauvages″, et nous nous engageons à reverser l’intégralité des sommes reçues pour l’acquisition de forêts et de milieux naturels à fort potentiel de naturalité. Ainsi acquises, ces surfaces auront la meilleure des protections qui soit : la maîtrise foncière pour une libre expression de la nature.

″Forêts sauvages″ travaille actuellement à l’achat d’autres forêts aux diversités biologiques remarquables. Et dont seule la maîtrise foncière pourra permettre la pérennité. Nous avons besoin de vous ! Un reçu fiscal vous sera adressé dès réception de votre contribution. Il vous permettra de bénéficier d’une exonération fiscale de 66% du montant de votre don.

Nom :
Prénom :
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Code Postal :
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Adresse e-mail :
Je fais un don de :        à Forêts Sauvages afin de permettre à celle-ci, l’acquisition de forêts ou milieux naturels qui seront laissés en libre évolution.
Date :
Signature :

Bulletin à adresser à : Forêts Sauvages
4, Rue André Laplace. 43000 Le Puy-en-Velay


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11 novembre 2008 2 11 /11 /novembre /2008 13:00

L'article ci-dessous était prêt depuis quelques jours. Je pensais attendre encore un peu  pour le publier.

Mais aujourd'hui, à 14 heures, commencera la cérémonie des obsèques de Francine Comte.

En guise d'adieu et d'hommage, je programme donc ce texte aujourd'hui, pour cette heure là, avec une pensée très chaleureuse pour Alain Lipietz et toute la famille de Francine. C'est peut-être très prétentieux, mais je suis certaine que cet article l'aurait touchée.

 



Vous, je ne sais pas. Moi, ces ressassements médiatiques au sujet de Jacques Mesrine qui apparaissent, disparaissent et réapparaissent depuis sa mort avec la même régularité que le déroulement des saisons, ça me fatigue. Et cet automne, avec la sortie du film, c'est le pompon. N'en jetez plus, la cour est pleine.Que l'on ne se méprenne pas! Je n'ai jamais approuvé et désapprouverai toujours la façon dont cet homme a été abattu sans sommations par la police.   Il n'empêche que le personnage n'était tout de même pas extrêmement sympathique et que j'ai bien du mal à comprendre ses motivations. Quand le bruit autour de lui se fait trop fort, je ne peux m'empêcher de repenser à Albertine Sarrazin, singulièrement oubliée, elle, des cinéastes, des écrivains, sociologues, politologues, journalistes, militants(es) féministes, j'en passe et des meilleurs.

Avec Albertine je me sens en fraternité, en sororité, enfin, appelez ça comme vous voulez. Pourquoi elle? Peut-être en premier parce qu'il s'agit d'une femme. Peut-être ensuite parce que j'avais 14 ans quand elle a trouvé la mort dans une clinique  et qu'à cet âge là, on est une éponge. Peut-être aussi parce que les écrivains sont parmi les artistes, les passeurs qui me sont le plus indispensables et qu'Albertine s'est révélée être un véritable écrivain, ou une véritable écrivaine, ou une femme de lettres (là encore, à vous de choisir). J'ai dévoré ses livres, au sens premier du terme, c'est à dire que je m'en suis véritablement nourrie.

Je ne sais pas si l'on peut considérer qu'une injustice est plus ou moins grave qu'une autre, mais je constate que nul ne parle plus aujourd'hui de la  véritable injustice que fut la mort de cette femme âgée de 29 ans. Dans l'article que je recopie ci-dessous, il est fait mention du procès engagé par Julien Sarrazin, son mari, contre les responsables de la mort d'Albertine. Etrangement encore, c'est oublier  ou occulter  le fait que Julien n'était pas seul dans cette bataille. En 1967, un très important mouvement de solidarité avait vu le jour, en particulier autour du  "Canard enchaîné". Qui s'en souvient aujourd'hui? Si je peux vous en parler, c'est parce que mon père, grand lecteur du "Canard", s'était associé à ce mouvement et que je l'entends encore en parler à table. Une grande suspicion régnait, qui prenait parfois la forme d'accusations. Les médecins de la clinique n'avaient-ils pas inconsciemment quelque peu  négligé cette patiente, qui, célèbre ou non, n'était après tout --- qu'une ancienne prostituée, une ancienne voleuse, une ancienne taularde, l'épouse d'un ancien taulard?

 Je n'ai pas oublié. Mon père m'a transmis sa colère à laquelle sont  venues s'ajouter depuis, compassion et surtout tendresse pour la personne d'Albertine ainsi qu'une grande admiration pour son oeuvre littéraire. Je suis heureuse de pouvoir ici, bien modestement, lui rendre hommage.


Deux citations d'Albertine Sarrazin  qui m'ont particulièrement marquée :

"Je pense à ces imbéciles de vacanciers qui s'obstinent à pourchasser un Râ malade, au lieu de changer tout simplement d'itinéraire vers des pays où la pluie est seyante."
"Quelle tristesse d'être obligée de se distraire!".

 

Albertine Sarrazin (17 septembre 1937, Alger – 10 juillet 1967, Montpellier) fut une écrivaine, première femme à raconter sa vie de prostituée et de délinquante.

Sources :

http://montpellier.pas.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=103


ALBERTINE SARRAZIN (1937-1967)

Le souvenir d'Albertine Sarrazin reste intact dans la région du Pic St Loup, près de Montpellier, plus de trente ans après sa disparition.
Jeune femme hors du commun, exemple de rage de vivre et de liberté pour des générations, son parcours lui a valu une renommée mondiale.

Née à Alger en 1937, elle est déposée à l'assistance publique où elle reçoit le nom d'Albertine Damien. Adoptée par un médecin colonel (son père biologique qui avait ordonné quelques mois plus tôt à la petite bonne de 15 ans qu'il avait engrossée, de l'abandonner, Note de la blogueuse) et son épouse (qui ignore cette filiation, encore note de la blogueuse), la famille quitte Alger pour s'installer à Aix-en-Provence.
L'enfance d'Albertine n'est que souffrance et humiliations : l'assistance publique, un viol à 10 ans par un membre de sa famille adoptive, un conflit permanent avec ses parents. Son caractère va s'affirmer par réaction et elle dénigrera par la suite avec force les conventions et cette société qui l'a si mal lotie.
Albertine se révèle toutefois très douée pour les études. Ses matières de prédilection sont les matières artistiques et principalement la littérature. Dès l'âge de 14 ans elle tient un journal qu'elle continuera pratiquement jusqu'à sa mort et qui sera par la suite publié.
Mais son caractère indomptable et les difficiles de relations avec ses parents  la conduisent dans une maison d'éducation surveillée : le Bon Pasteur à Marseille. Elle s'en évadera le jour de son oral du bac pour se rendre à Paris.
Commence alors pour elle une vie clandestine peu recommandable. Car, même si elle en profite pour satisfaire ses goûts artistiques en visitant les musées et en lisant énormément, elle fait la douloureuse expérience de la prostitution. Et en 1953, un hold-up manqué l'envoie en prison à Fresnes puis à la prison-école de Doullens où elle est transférée en 1956.
C'est en s'évadant de cette prison, le 19 avril 1957, en sautant d'un rempart de 10 mètres, qu'Albertine se casse l'astragale.
Un homme passe, la recueille et la soigne : c'est Julien Sarrazin, qui deviendra son mari deux ans plus tard.
Pour eux, commence alors une longue période d'aventures diverses et de cambriolages. Ils vont d'arrestations en évasions, se croisant mais ne se retrouvant presque jamais. Si leurs corps et leur santé s'affaiblissent (grave accident de voiture en 1961 suivi d'une opération en 1963 pour Albertine) leur amour, lui, va grandissant. Il sera d'ailleurs à l'origine d'une correspondance qui prendra dignement sa place dans la littérature épistolaire amoureuse.
Pendant ses séjours en prison, Albertine rédige ses deux premiers romans : La Cavale et L'Astragale.
En 1964 enfin, Albertine et Julien, libres, se retrouvent et s'installent dans une vieille maison des Cévennes.
Elle apprend dans la foulée que ses romans vont être publiés par l'éditeur Jean-Jacques Pauvert. Le succès est immédiat.
Adulée par ceux-là même qui l'avaient méprisée, elle est traduite dans toutes les langues. On la sollicite, on la photographie, on lui demande des autographes. C'est sa revanche sur ses malheurs passés.
Sa singulière beauté, sa spiritualité, sa fantaisie sont appréciées et elle multiplie les interviews. Albertine est ravie de cette nouvelle gloire dont elle ne doutait pas et qu'elle attendait avec impatience ; même si elle n'est pas dupe, sachant reconnaître l'hypocrisie où elle se trouve, sachant que certains ne sont pas mus par l'admiration de son oeuvre mais bien par une curiosité malsaine. Qui est donc cette jeune femme au passé tumultueux et qui a passé la majeure partie de son existence en prison ?
1965. Albertine et Julien s'installent à Montpellier. Ils achètent l'Oratoire, un vieux mas situé aux Matelles, tout près de Montpellier. Ils s'y installeront en janvier 1967.
Entre temps, Albertine publie son troisième roman, La Traversière, ouvrage écrit en liberté contrairement aux deux autres. Là encore, c'est un franc succès.
Mais elle n'a guère le temps d'en profiter ; la malchance ne l'ayant pas quittée totalement, elle doit subir plusieurs opérations de l'astragale. Et de complications en erreurs et négligences médicales, Albertine, au sommet de sa gloire, succombe sur la table d'opération d'une clinique montpelliéraine le 10 juillet 1967. Julien intentera contre les médecins un procès qu'il gagnera.

Albertine était emplie d'une magnifique rage de vivre. Elle avait beaucoup de projets, en particulier l'adaptation au cinéma de L'Astragale. Son voeu a été réalisé, mais elle n'a pas eu le temps d'en jouir. Elle n'a jamais su que ses romans étaient naturellement entrés dans la littérature classique, qu'ils étaient étudiés en Faculté, qu'ils faisaient l'objet de sujets aux examens littéraires, que ses poèmes avaient été mis en chansons. Elle n'a jamais su non plus combien de thèses avaient été produites en France et à l'étranger à son sujet, combien de témoignages on trouve à sa mémoire : Julien a fondé une maison d'édition pour publier les inédits de sa femme. Montpellier a sa Maison pour tous Albertine Sarrazin. Les Matelles a donné à son foyer rural le nom d'Albertine Sarrazin. Et Valflaunès, petite commune voisine des Matelles, par l'organisation d'un concours de nouvelles, le Prix Albertine Sarrazin, participe chaque année à prolonger le souvenir de l'auteur.


 
 
Je vous conseille egalement  ce site :

http://www.albertine-sarrazin.fr/


 

 

 

 

 

 

 

 

 

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9 novembre 2008 7 09 /11 /novembre /2008 09:55
Pas du tout le moral depuis quelques  temps. Hier matin, j'ai décidé de laisser l'ordinateur débranché pendant quelques jours, de ne pas lire de journaux, de ne pas écouter la radio, le temps de remettre de l'ordre dans ma tête.
Et puis, tout à l'heure, brusquement, une drôle de pulsion, que je ne peux freiner. J'allume, je ne regarde pas la messagerie mais je fais un rapide tour des blogs des copains." Je commence par celui de Kolova et là, j'apprends la nouvelle :Francine Comte, femme, psychanaliste, écrivaine, militante Verte et compagne de l'Eurodéputé Alain Lipietz, a quitté ce monde. Elle nous a quittés.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Francine_Comte

Je me souviens--- il y a quatre ou cinq ans. Ma fille voulait absolument
  lire "Jocaste délivrée"
, sans doute pour, elle aussi, mettre un peu d'ordre dans sa tête où ça tournait pas mal. 

http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index.php?ean13=9782707120274

Nous avons appelé plusieurs libraires, nous avons appelé l'éditeur, nous avons cherché sur le web. Rien à faire, pas moyen de trouver un seul exemplaire. En quelques années, j'avais échangé deux ou trois courriels avec l'auteure. Cela me gênait vraiment de la solliciter, mais j'ai pris mon courage à deux mains et je me suis lancée, je l'ai appelée. Et pendant une heure et demi, j'ai eu cette joie de parler avec elle, de sentir, au bout du fil, cette bonté profonde dans le sens où Alain Lipietz emploie le  mot "bonne", le mot "bonté" dans l'hommage  que je me permets de reproduire ci-dessous. Il ne lui restait que trois exemplaires. Elle m'a proposé d'en envoyer un à ma fille, a refusé que je le lui retourne après lecture, ( que je le lui paye, n'en parlons même pas!). Nous le recevions dès le surlendemain, avec une émouvante dédicace.

Avant ce contact, j'avais lu et aimé plusieurs de ces livres. Depuis, je gardais, je garde et garderai, au fond de moi une vraie tendresse pour cette grande dame belle et généreuse.

Au revoir, Francine.

Et surtout, merci.

 

par Alain Lipietz | 7 novembre 2008


Elégie pour Francine Ségeste
Il fait froid dans cette pièce ils ont dit
Eteignez le chauffage on reviendra demain
Pour préparer le corps
Il fait froid je veux sur elle étendre son châle mais ce n’est plus la peine
Elle n’aura plus jamais froid
Cette couverture sur son corps de morte qu’on a mis
Achetée je ne sais plus où je ne sais plus quand
Et pourquoi je lui mettrais pas son châle
Trente-cinq ans qu’on l’a choisi ensemble
À Vézelay


Il va falloir que j’apprenne
Dire ce qui n’est plus la peine
Dire ce qu’il me faut garder
Comme un diamant dans un collier

Dire d’abord qu’elle était belle

Ses yeux ne mangent plus son visage
Ils sont refermés à jamais
Jamais plus ne m’y baignerai
Ces yeux d’océan ces yeux de rivière
Dire qu’elle n’eut pas toujours ce corps de Buchenwald
Qu’il m’a fallu pour six ans réapprendre à aimer
Apprivoiser comme une oiselle dont on sent les petits os sous les ailes
Le sourire qui ce soir éclaire ses joues creuses
Illuminait jadis un corps empli de grâces
Car Aphrodite d’Or mit sur son front la grâce
Le douloureux désir et le souci qui brise les membres
Son corps féminin qui tant est tendre
Ses seins son ventre faits pour l’amour
Corps de désir et de plaisir
Qui a quitté Seigneur ma couche pour la vôtre

Dire que ma main en caressant le sein
N’effacera plus les rides du souci

Dire qu’elle fut la bonté même
Qui fit supporter mon arrogance
Dire qu’elle s’est tant donnée aux autres
Qu’elle faillit en oublier ses vers
Oublier ses livres oublier ses tableaux
Dire que demain ceux-là qui l’ont connue
Ne garderont que sa bonté
Et que ceux qui ne l’ont pas connue
Ne connaîtront que ce qu’elle avait tu

Dire qu’il me faudra dorénavant vivre sans sa bonté
Dire qu’il faut imprimer encore un de ses livres

Dire qu’elle ne verra pas grandir
Ses si belles petites filles
Elle qui aimait tant ses garçons
M’a appris ce que c’était
Qu’une lignée de filles

Dire qu’elle fut l’intelligence
Et la circonspection et la précision
Et l’esprit de finesse de son mouvement de libération
Et que mère femme au foyer travailleuse en lutte lesbienne musulmane
Toutes les femmes sont diminuées par le départ de sa belle âme

Dire qu’il faudra se passer d’elle pour bâtir le monde qu’elle a chanté
Il arrive que la voix manque

Dire qu’elle était bonne mais pas conne
Dire qu’elle fut une révoltée
Que là où je comprenais les raisons
Elle préservait l’indignation

Dire que je suis dans cette maison
Qu’elle n’avait pas fini de ranger
Dire qu’il nous reste des photos
Qu’elle n’eut pas le temps de composer
Dire cette nuit que je ne sais pas
Pourquoi demain je me lèverai
Dire qu’elle m’a dit qu’il fallait que j’apprenne
À en aimer une autre qu’elle

La nuit s’étire
Dormirai-je avec elle
C’est sa chambre froide
C’était notre chambre
Ses lévres entr’ouvertes sourient encore plus fort
Bien sûr dormir avec elle
Avec toi toi mon amour toi
Encore au moins encore une fois

Notre vie maintenant réduite à ces détails
Symboles dérisoires que je respecte ou pas
Dérisoire dérision au sourire du Néant
Ça fait des années que je travaille sur Mallarmé
Pour me préparer à ce néant
Ça fait des mois que j’ai arrêté
Car tu voyais trop bien que ça parlait de toi
O ma Nush qui écrivais les poèmes de ta mort à ma place
Combien de jours encore
D’un corps tu n’as que faire
Du monde tu t’émerveilles
Nous ne vieillirons pas ensemble
Notre amour si léger prend le poids d’un supplice

Et ces mots écris par toi écris pour moi écris par d’autres écrits pour d’autres
Maintenant sont ma morphine mon skenan mon rivotril
Nous n’avons jamais su régler la perfusion
Je préférais te donner la becquée de ces bonbons
Vaporiser l’eau d’Evian dans ton palais séché
Et comme un goutte à goutte je consulte mes mails
Où coule la providence des messages d’amitiés
La tendresse que tu n’entendras plus qu’on m’adresse pour me consoler
Les larmes qu’on se partage dans ton immense réseau d’amis
Comme le ruisseau d’une oasis



Lecture libre des oeuvres de Francine: In Libro Veritas


 

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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 06:00
Wangari Maathai rêve "qu'en replantant des millions d'arbres, on oriente l'Afrique vers la paix" - ici, le 29 mai 2008.

En lisant l' article du Monde ci-dessous, m'est revenue à l'esprit  cette phrase prononcée par Robert Morel, le héros du roman visionnaire de Romain Gary, "Les Racines du Ciel" (1954): http://www.romaingary.org/racinesduciel.php
"N'importe quel gars qui a connu la faim, la peur ou le travail forcé, commence à comprendre que la protection de la nature, ça le concerne directement".

Wangari Maathaï : "Je rêve qu'en replantant des millions d'arbres, on oriente l'Afrique vers la paix"

J'ai longtemps cru que le monde était une vallée de terre riche, dominée par les contreforts des monts Aberdore et au nord par le mont Kenya. Je pensais que les acacias au feuillage mince et dur, les torrents vivaces et purs où nous allions chercher l'eau étaient éternels. Et j'imaginais que les champs où ma mère me déposait, enfant, pour mieux ramasser le managu, ce légume vert sauvage qui accompagnait nos gâteaux de maïs, seraient toujours fertiles. A mes yeux, cette vallée du Rift où mon père travaillait dans la ferme d'un colon britannique était l'univers tout entier. Et cet univers avait la couleur des forêts. Il avait l'odeur des épices et du pyrèthre. Il avait aussi ses lois.

Après la seconde guerre mondiale, de nombreux soldats de l'armée britannique avaient été récompensés en recevant des terres dans les lointaines colonies. Les peuples indigènes, systématiquement évincés, avaient cependant droit à un petit lopin pour faire vivre leur famille lorsqu'ils acceptaient de travailler pour les Blancs. C'était le cas de mon père, venu des montagnes, et issu d'un peuple robuste, travailleur et, du fait du climat en altitude, insensible à la malaria. Toute sa vie, il a travaillé à Nakuru pour le même propriétaire blanc, M. Neylan, au point de le considérer avec déférence comme un ami. Je ne suis hélas pas certaine que M. Neylan pensait à mon père dans les mêmes termes...

De chez moi, on pouvait apercevoir les neiges du mont Kenya, à 5 000 mètres d'altitude. Il y en avait encore beaucoup à cette époque. Et mon peuple, les Kikuyu, respectueux de cette majesté qui émergeait parfois des nuages, considérait la montagne comme sacrée. Dieu, "Wanenaga", y habitait, disait-on avec respect. Mais la montagne n'abritait pas seulement "Wanenaga". Elle apportait aussi l'eau. Trois cents sources en jaillissaient, alimentant la plus large rivière du Kenya, la Gura. Il faut que vous imaginiez la puissance tumultueuse de ces flots, alors ! Le fracas des pierres qui roulaient ! La largeur impressionnante de la rivière ! Nous prenions l'eau aux sources. La nourriture était abondante, à portée de main, dans la nature si généreuse qui nous environnait. Je n'avais qu'une ou deux robes, nous n'avions pas l'électricité dans notre case, mais jamais nous ne nous sommes sentis pauvres.

Si je vous décris ces paysages, c'est parce qu'ils ont aujourd'hui disparu et que cette perte est une menace mortelle pour le Kenya, l'Afrique et peut-être le monde.

Un peu avant l'indépendance, en 1963, la classe politique kényane s'est attachée à former une nouvelle élite et a décidé, en association avec la fondation américaine Kennedy, l'envoi d'étudiants africains aux Etats-Unis. Ce fut ma chance. Très bonne élève d'une institution catholique de Nairobi, j'ai été sélectionnée et me suis envolée pour New York en 1960. J'en suis revenue six ans plus tard, bardée d'un diplôme de sciences et de biologie, et métamorphosée. J'avais acquis de l'assurance et la force de soulever des montagnes. Cela tombait bien. A mon retour, mon Kenya tant aimé était méconnaissable.

Les terres où vivaient mes parents avaient été réunies par le remembrement. Les talus et les buissons coupés. Les arbres avaient disparu. Les forêts de bambous épaisses et profondes, peuplées autrefois de singes columbus superbes avec leurs longs poils noir et blanc, avaient été brûlées pour dégager des terres cultivables.

A Nairobi, où j'enseignais à l'université, je fréquentais les mouvements féministes qui essaimaient en Afrique dans les années 1970. On y trouvait des femmes très éduquées comme moi, mais aussi des analphabètes venues de la campagne. Lorsque ces dernières m'ont dit qu'elles n'avaient plus assez d'eau potable, ni de petit bois pour le feu, ni de nourriture pour leurs enfants, lorsqu'elles ont parlé de l'abattage des arbres et des champs de thé, j'ai compris que quelque chose de grave s'était produit. Ces paysannes, qui venaient parfois des régions mêmes de mon enfance, se plaignaient toutes de la pauvreté. De la dureté du quotidien. De l'assèchement des terres. La rivière Gura, si pure et si tumultueuse autrefois ? L'eau y était désormais noire, les pierres figées, le débit faible.

Jusque-là, les Britanniques avaient remplacé une partie de la forêt indigène par des plantations d'espèces plus lucratives comme le pin, importé de l'hémisphère Nord, ou l'eucalyptus, venu d'Australie. Mais, depuis l'indépendance, les paysans étaient libres de planter des cultures qui leur avaient été autrefois interdites, comme le thé et le café, bien plus rentables à l'exportation. Et la déforestation s'était donc intensifiée, accentuant encore l'érosion.

Lorsque les destructions ont progressé vers la montagne, personne n'a protesté. Cela faisait tant d'années que les missionnaires, complices de tous les pouvoirs successifs, raillaient le mysticisme africain, que nos mythes les plus sacrés s'étaient effondrés. A quoi bon protéger une montagne dont personne ne croit plus qu'elle abrite Dieu ? Notez pourtant ce chiffre stupéfiant : à l'époque de la colonisation britannique, 30 % du territoire étaient couverts par la forêt. Aujourd'hui, la forêt représente à peine 2 % des terres. Mon rêve s'est donc dessiné peu à peu avec la disparition des arbres et la fonte des neiges du mont Kenya. Oh, il a commencé modestement, et sur une idée toute simple : à ces femmes qui décrivaient leurs champs devenus infertiles, j'ai proposé de replanter des arbres. C'était en 1974, et je n'avais alors pas de stratégie très élaborée. Mais je suis allée voir un forestier et j'ai réclamé des plants. Quinze millions. Il a ri. "Quinze millions ?" "Nous sommes 15 millions de Kenyans. Un Kenyan, un arbre."

Et nous avons monté une organisation avec les femmes. Nous avons organisé les pépinières. Et puis le transport des arbres, des pépinières jusqu'aux bordures des champs où ils devaient "habiller" les terres en formant une "ceinture verte" qui permettrait de limiter l'érosion, de faire revivre la faune et peu à peu de reconstituer la forêt. Il a fallu encore convaincre les fermiers de planter un arbre qu'ils ne verraient peut-être jamais adulte, leur donner un petit pécule et transformer ainsi cet acte écologique en moyen de subsistance. Mais notre mouvement, La ceinture verte, était né.


Beaucoup de terres avaient été privatisées dans les années 1980, et les forêts rasées. Chaque année, une partie des biens nationaux continuait d'être ainsi dilapidée dans un système où la corruption était maîtresse. Il a donc fallu dénoncer le pillage de notre terre par ceux-là mêmes qui étaient censés la protéger. Désigner les bénéficiaires et les responsables, c'est-à-dire essentiellement le gouvernement. Cela fit de nous des gens dangereux. Et nous avons commencé à être persécutés.

Nous avons été arrêtés plusieurs fois. Nos manifestations ont été interdites. Des procès nous ont été intentés. Mais La ceinture verte était devenue si populaire que j'ai dû organiser la récolte des fonds nécessaires à des plantations plus massives encore. Rien ne pouvait m'arrêter.

Quand on m'appela, un matin d'octobre 2004, pour m'annoncer qu'on m'attribuait le prix Nobel de la paix, je suis tombée des nues ! La paix ?... Oui, la paix. Et c'est bien de cela, au fond, qu'il s'agit. Détruire l'environnement affecte les conditions de survie des hommes et fournit le cadre de conflits potentiels. Paix, gestion durable des ressources et bonne gouvernance sont indissociablement liées. Y a-t-il meilleur symbole de paix et d'espoir qu'un arbre vivant ?

Alors je rêve que les Africains comprennent que la protection de la nature préservera d'abord leur autonomie et leur capacité à se nourrir. Je rêve que l'Afrique se dote de dirigeants compétents et en finisse avec ces corrompus qui privatisent, détruisent les territoires et sèment la guerre. Je rêve que le pouvoir, si clairvoyant sur l'intérêt des bûcherons, des promoteurs immobiliers et des compagnies de téléphone, cesse d'être aveugle devant ces étendues de cèdres et d'eucalyptus asséchées. Je rêve que l'Eglise nous offre, de mission en mission, de prêtre en prêtre, un précieux réseau d'éducation populaire. Je rêve enfin que l'on continue de replanter des arbres, par milliers, par millions, et qu'en retrouvant ses forêts, ses couleurs, l'Afrique découvre la démocratie et la paix.

En savoitr plus sur Wangari Maathai :

 

http://en.wikipedia.org/wiki/Wangari_Maathai

 








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5 novembre 2008 3 05 /11 /novembre /2008 21:45

Puisque nous avons entamé le mois de Novembre, mois de la Sainte Catherine où « tout bois prend racine », je vais, à plusieurs occasions, vous parler des arbres, en quelque sorte assumer, clamer,  crier haut et fort mon « arbritude », comme dirait Julos Beaucarne, une arbritude profondément enracinée en moi depuis toujours . Je vais chanter le peuple des arbres, dont je me sens si proche.


Auprès de son Ormeau : 


De sa fenêtre, quelque part sur les coteaux du Gers, Luc Romann choyait du regard un Ormeau, haut d’une bonne trentaine de mètres (voir photo).

grand-ormeau001.jpg

Un jour, il y  a environ trente ans,  la Graphiose, cette terrible épidémie, a commencé à faire des ravages un peu partout dans l’Hexagone, y compris tout près de chez Romann. Les Ormeaux qui en étaient atteints, séchaient sur pied et mouraient les uns après les autres. Inquiet pour son bon géant, Luc s’est renseigné sur les moyens de lutte contre l’épidémie et a soigné l’arbre préventivement pendant sept années. En vain. La maladie, l’épidémie furent les plus fortes et par un beau mois de Juillet Gersois, l’ami Orme  perdit brusquement ses feuilles et mourut.
Dans une société où rien ni personne n’est reconnu s’il n’est performant et rentable, il n’est sans doute pas inutile de rappeler à quel point l’arbre mort peut être source d’alimentation et de vie pour nombre d’organismes végétaux ou animaux. « L’arbre mort, c’est la vie », dit un autocollant de l’ASPAS . C’est certain. Il n’empêche---- avoir devant les yeux tous les jours, à chaque seconde,  à quelques mètres de chez soi, le corps pathétique,  toujours immense et majestueux mais décharné et grisâtre de l’arbre tant admiré et aimé, est sans doute lourd à supporter.
Alors, la mort dans l’âme, Romann a fait venir un bûcheron. Monsieur l’Ormeau a été débité en planches. Puis sa souche fut arrachée. A la place de ses racines imposantes, un grand trou d’argile pure restait béant. L’utilisation de cette excavation semblait évidente. Il fallait en faire----une mare. 

IMAG0049.JPG


Et aujourd’hui, la Vie est toujours là, présente sous d’autres formes pour la joie des grenouilles vertes, des tritons, des libellules--- et j’en oublie --- les chevreuils .... les renards ... et les chats ....et les chiens amis de passage qui font une halte pour s'y désaltérer.... et puis bien sûr beaucoup de rainettes et de petites grenouilles rousses,  les poissons .... les plantes tout ce qui se retrouve à vivre autour, en particulier les oiseaux. ... C'est magique !

IMAG0070.JPG

Les planches, elles, 

sont encore stockées sous abri, tout près de la maison. L’Orme est un bois très apprécié en particulier pour l’ébénisterie. On en fait de superbes escaliers. Si vous êtes intéressé (e) par l’achat de ces planches, (environ 4 mètres cubes),  n’hésitez pas à me le faire savoir sur ce blog et je transmettrai à qui de droit. Offrir une deuxième vie au grand Ormeau, qui relèvera le défi ?


Les Ormeaux.             07.jpg
Chanson de Luc Romann.

Que les bergers
Rassemblent leurs troupeaux
Que les bergères
Fassent leurs yeux en pleurs
Qu’on mette en berne
Les couleurs des drapeaux
Pour les Ormeaux
Et tous les arbres qui meurent

Refrain :
Qu'il soit tout p'tit
Qu'il soit très grand
L'arbre est gentil
Il n'est jamais méchant (bis)
Aidez les !

Dans les forêts
Dans les vallées
Sur les coteaux
Ils étaient beaux
Dressés de tout leur cœur
C’était des rois
Avec des bras couverts d’oiseaux
Comme des croix
Ils n’ont plus que les os.

 

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5 novembre 2008 3 05 /11 /novembre /2008 06:00
En 1981, naissait "Irulegiko Irratia", la première radio associative en langue Basque du Pays Basque intérieur.
Très vite, les "Amis de la Terre de Garazi -Garaziko Lurraren Adixkideak" créaient leur propre émission, qui a vécu quelques années.
A chaque édition, un couplet et le refrain de "Fatigué", la  chanson de Renaud l'annonçait et la clôturait. Nous avions choisi cette chanson  pour clamer notre immense tendresse pour les  arbres. Hein---? Comment----? Vous dites---- ? Oui, oui, je sais, Renaud ne la chante pas en Basque.  Bon, hé! Ca suffat comme ci---, il y a prescription! Et puis, faisez-en, vous, des chansons!
Ceci dit, nous étions déjà bien fatigués à l'époque. Cela n'a pu qu'empirer.
"Fatigué de chercher quelques traces d'amour dans l'océan de boue où sombre la pensée"---
Plus d'actualité que ça, tu meurs.

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4 novembre 2008 2 04 /11 /novembre /2008 12:14

 Chaque année, ce massacre se reproduit dans les îles Feroe, qui "appartiennent"au Danemark, pays membre de l'Union Européenne.
Pratique  présentée comme "traditionnelle" et " "culturelle", cette immonde boucherie est pratiquée par de jeunes hommes qui sont censés montrer ainsi qu'ils sont passés à l'âge adulte. Comme pour l'excision ou la lapidation des femmes adultères (ou supposées telles), on tremble là devant la glorification du "relativisme culturel", si à la mode aujourd'hui dans l'intelligentsia de gauche ou de droite!
Précision : Le Calderon, victime cette manifestation évidente de la connerie et de la barbarie humaines (oui, il y en a d'autres, je vous l'accorde!) est un dauphin qui aime s'approcher des humains, par curiosité.
Au royaume de la lâcheté et de la veulerie, je me demande si le monde de la taureaumachie ne se fait pas coiffer au poteau.
Il y a peu de temps encore, nous pensions que la civilisation nous viendrait du Nord----
 
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